DétourLes CAUE  d'Île-de-France
Détour
Distance : 
5,1km
Temps : 
3h

La ville royale aux défis de la modernité

Saint-Germain-en-Laye

Urbanisme
© Martin Argyroglo, 2023
Urbanisme
© Martin Argyroglo, 2023

Saint-Germain-en-Laye est surtout connu pour son château. Du plateau du Bel-Air à la Rampe des Grottes, découvrez un autre visage de la ville à travers le prisme de son développement du XIXème siècle à nos jours ! Photographies et documents d'archives vous présentent une ville en développement où patrimoine et modernité se côtoient.

Ce travail a été réalisé en 2023 par le CAUE 78 en collaboration avec la Ville de Saint-Germain-en-Laye.

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Mode de mobilité
À pied
Type de parcours
Promenade
Publics
En famille
Public scolaire

Aperçu du parcours

Étape 1

Le plateau du Bel-Air

> Gare Fourqueux - Bel Air

mediaVue sur la rue Saint Léger depuis passerelle, 2023 © Martin Argyroglo

Ce site éloigné du centre-ville a gardé son caractère rural jusqu’au milieu du XXème siècle et a fait l’objet de plusieurs grandes phases d’aménagement. Partez à la découverte de ces différentes étapes !

Une topographie particulière

Le plateau du Bel-Air surplombe une petite vallée façonnée et alimentée par le ru de Buzot. Cette morphologie a favorisé des implantations humaines dès la Préhistoire. Situé en hauteur entre les forêts de Marly et de Saint-Germain, l’air pur lui aurait donné son nom. Jusqu’aux années 1950, le Bel-Air est un quartier éloigné et peu relié au centre-ville. Il est occupé par des habitations, maraîchers et industries.

mediaTracé du ru de Buzot au XVIIIème siècle © Carte de Cassini (1756-1789, Géoportail)

Une Z.U.P. sur le plateau

À la fin des années 1950, un grand nombre d’immeubles anciens du centre ville sont insalubres, certains doivent même être détruits. Face à la demande croissante de logements, la ville décide de lancer un projet de ZUP (zone à urbaniser en priorité). Le site choisi se trouve au sud de la ville, où demeurent des espaces libres autour du plateau du Bel-Air.

mediaLa construction de la ZUP © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye

Le schéma directeur

Roland Dubrulle, architecte-urbaniste de la ville depuis 1958 réalise un schéma directeur orientant l’implantation des rues, logements et équipements. Le projet n’entraînant pas l’adhésion, l’architecte Pierre Sirvin le remplace en 1968 et propose un nouvel aménagement au dessin plus organique. Il était important que le nouveau quartier vienne se rattacher de manière mesurée sans créer de rupture trop nette, car des maisons individuelles étaient déjà implantées sur le plateau.

mediaCarte postale du quartier Bel-Air, 1971 © Archives départementales des Yvelines 

Des nouveaux logements de qualité

Près de 4000 logements sont construits : des bâtiments allant du R+2 au R+10, dont la plupart sont à R+6. Les logements sont de grande qualité afin de répondre aux nouveaux standards de confort rendant le quartier attractif pour de jeunes ménages. Tous les appartements sont grands et lumineux avec des cuisines séparées, de nombreux rangements et de larges terrasses. À titre d’exemple, les T1 ont des surfaces de 38 m² ce qui est bien plus que les référentiels actuels.

mediaImmeuble de logements, place des Rotondes © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye

L’évolution du quartier (1990-2003)

20 ans après la construction de la ZUP, il est décidé de faire à nouveau évoluer le quartier. Les agences Alain Sarfati et Eric Daniel Lacombe sont choisies pour aménager ce site de 4ha avec 54 000m² de surface habitable. Le programme porte sur la construction de 53 logements collectifs, une résidence pour personnes âgées Alzheimer, une résidence étudiante en colocation, un groupe scolaire, une crèche-bibliothèque et l’aménagement des abords de la nouvelle gare Fourqueux - Bel-Air.

mediaLogements depuis le Mail de l’Aurore, 2023 © Martin Argyroglo

Étape 1

Le plateau du Bel-Air

> Gare Fourqueux - Bel Air

mediaVue sur la rue Saint Léger depuis passerelle, 2023 © Martin Argyroglo

Ce site éloigné du centre-ville a gardé son caractère rural jusqu’au milieu du XXème siècle et a fait l’objet de plusieurs grandes phases d’aménagement. Partez à la découverte de ces différentes étapes !

Une topographie particulière

Le plateau du Bel-Air surplombe une petite vallée façonnée et alimentée par le ru de Buzot. Cette morphologie a favorisé des implantations humaines dès la Préhistoire. Situé en hauteur entre les forêts de Marly et de Saint-Germain, l’air pur lui aurait donné son nom. Jusqu’aux années 1950, le Bel-Air est un quartier éloigné et peu relié au centre-ville. Il est occupé par des habitations, maraîchers et industries.

mediaTracé du ru de Buzot au XVIIIème siècle © Carte de Cassini (1756-1789, Géoportail)

Une Z.U.P. sur le plateau

À la fin des années 1950, un grand nombre d’immeubles anciens du centre ville sont insalubres, certains doivent même être détruits. Face à la demande croissante de logements, la ville décide de lancer un projet de ZUP (zone à urbaniser en priorité). Le site choisi se trouve au sud de la ville, où demeurent des espaces libres autour du plateau du Bel-Air.

mediaLa construction de la ZUP © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye

Le schéma directeur

Roland Dubrulle, architecte-urbaniste de la ville depuis 1958 réalise un schéma directeur orientant l’implantation des rues, logements et équipements. Le projet n’entraînant pas l’adhésion, l’architecte Pierre Sirvin le remplace en 1968 et propose un nouvel aménagement au dessin plus organique. Il était important que le nouveau quartier vienne se rattacher de manière mesurée sans créer de rupture trop nette, car des maisons individuelles étaient déjà implantées sur le plateau.

mediaCarte postale du quartier Bel-Air, 1971 © Archives départementales des Yvelines 

Des nouveaux logements de qualité

Près de 4000 logements sont construits : des bâtiments allant du R+2 au R+10, dont la plupart sont à R+6. Les logements sont de grande qualité afin de répondre aux nouveaux standards de confort rendant le quartier attractif pour de jeunes ménages. Tous les appartements sont grands et lumineux avec des cuisines séparées, de nombreux rangements et de larges terrasses. À titre d’exemple, les T1 ont des surfaces de 38 m² ce qui est bien plus que les référentiels actuels.

mediaImmeuble de logements, place des Rotondes © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye

L’évolution du quartier (1990-2003)

20 ans après la construction de la ZUP, il est décidé de faire à nouveau évoluer le quartier. Les agences Alain Sarfati et Eric Daniel Lacombe sont choisies pour aménager ce site de 4ha avec 54 000m² de surface habitable. Le programme porte sur la construction de 53 logements collectifs, une résidence pour personnes âgées Alzheimer, une résidence étudiante en colocation, un groupe scolaire, une crèche-bibliothèque et l’aménagement des abords de la nouvelle gare Fourqueux - Bel-Air.

mediaLogements depuis le Mail de l’Aurore, 2023 © Martin Argyroglo

Étape 2

Les Rotondes, une place qui renoue avec son environnement

> La place des Rotondes

mediaEn contrebas de la place, 2023 © Martin Argyroglo 

Au centre des immeubles de logement, la dalle du quartier des Coteaux du Bel-Air appartenait à la dernière ZUP construite en France (1966). Découvrez l’évolution de ce quartier auquel la Place des Rotondes a donné un nouveau souffle !

🎧 Écoutez Roger Gicquel, habitant du quartier et figure locale (en haut de page).

L’ancienne dalle des Coteaux du Bel-Air

Vous vous trouvez au centre du quartier, sur l’emplacement de l'ancienne dalle des Coteaux du Bel-Air, typique des aménagements de l'urbanisme des années 1970. Elle accueillait de nombreux commerces et cinq niveaux de parking en sous-sol. Cette vaste esplanade en béton de 5400 m², fréquentée par les habitants des logements qui l’entourent, était en rupture avec son environnement. Dans les années 2000, des réflexions s’engagent pour lui donner un nouvel aspect.

mediaL’ancienne dalle vue depuis le balcon d’un logement © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye

Le Bel-Air était constitué de bâtiments d’habitations de grande hauteur et d’un pôle commercial bétonné, fermé sur lui-même, à l’exemple de la modernité des années 1970.

(Hélène Fricout-Cassignol architecte-urbaniste) 

Le changement d’image

Dans les années 2000, la Ville constate que le quartier n’a pas une image très positive auprès des habitants. Elle décide en 2008 d’engager la réfection des espaces publics, des équipements : l’ancienne dalle, le groupe scolaire Marie Curie et la démolition-reconstruction du lycée Léonard de Vinci. Toutes ces opérations engagent le quartier dans une démarche de labellisation ÉcoQuartier.

mediaSur le toit de l’ancien centre commercial © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye, Jacques Paray (photographe) 

La nouvelle Place des Rotondes

En 2008, l’architecte urbaniste Hélène Fricout-Cassignol est chargée, après concours, du projet de la restructuration de la dalle. Elle crée un nouvel espace public pour “retrouver le ciel, donner des perspectives, laisser la vue ouverte”. La place est articulée autour de deux rotondes, pensées comme des pavillons dans un parc, dont la forme circulaire permet de fluidifier les circulations piétonnes. Un marché forain anime désormais la place une fois par semaine et relie les deux quartiers.

mediaLe chantier (1976) © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye mediaLe centre commercial (1978) © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye 

mediaLa Place des Rotondes, 2023 © Martin Argyroglo

Étape 3

Le viaduc, un marqueur dans le paysage

> Viaduc du Val Saint-Léger

mediaRampe d'accès au viaduc, 2023 © Martin Argyroglo 

De sa construction en 1880 à son élargissement en 2003, suivez l’histoire de cet ouvrage d’art indispensable à la connexion du quartier au centre ville.

Le ru de Buzot (dans le Val Saint-Léger)

Cette carte révèle la topographie particulière de la ville marquée par le ru de Buzot. Ce cours d’eau serpente dans le Val Saint-Léger et s’enroule autour du promontoire de Saint-Germain-en-Laye pour rejoindre la Seine.  

mediaTracé du ru de Buzot © Archives départementales des Yvelines 

Les tanneries royales vestiges d’un passé artisanal

Au XVIème siècle, de nombreuses activités agricoles et industrielles s’organisent autour du ru avec des moulins et une blanchisserie dont la dernière cheminée a été détruite en 2007. Avis aux curieux, quittez le parcours et marchez jusqu’au 22 rue Schnapper pour découvrir les anciennes tanneries royales témoignant de ce passé artisanal !

mediaLes anciennes tanneries royales rue Schnapper, 2023 © Martin Argyroglo

Un ouvrage pour connecter et franchir

Conçu par les ingénieurs Jacques Arnaud et Charles Geoffroy pour relier la nouvelle gare Grande Ceinture et franchir le ru de Buzot, le viaduc ferroviaire Saint-Léger est achevé en 1880. Les piliers en maçonnerie supportent un tablier métallique en treillis de 311 m de longueur. Des fondations réalisées à l’air comprimé de 25 à 32 m pour chacune des piles permettent de supporter le poids de l’ouvrage.

mediaLe viaduc en construction © École nationale des ponts et chaussées 

Démolition et reconstruction du viaduc

Représentant une infrastructure stratégique, le viaduc est détruit par les Allemands lors de leur retraite en août 1944. Deux ans plus tard, il est entièrement reconstruit avec les matériaux restés sur place. Fruits d’une prouesse technique, les piles en pierre sont restituées avec une largeur de tablier réduite par manque de matériaux. Le viaduc possède ainsi deux voies ferrées en interpénétration, empêchant dès lors le croisement simultané de deux trains.

mediaLe viaduc après le bombardement © Archives personnelles de M. Gicquel 

Renforcement des capacités de franchissement

En 2003, parallèlement au réaménagement du quartier du Bel-Air, la gare Fourqueux - Bel-Air est créée et la ligne est enfin électrifiée. De grands travaux sont entrepris pour élargir à nouveau le viaduc et lui adjoindre une passerelle piétonne et cyclable. Comme l’indique la photographie, les anciennes piles ont été consolidées afin de recevoir le nouveau tablier élargi en structure mixte acier-béton. Ces travaux combinés avec l’arrivée du tram en 2022 contribuent à connecter le quartier rénové au centre-ville.

mediaLes anciennes piles et le nouveau tablier, 2023 © Martin Argyroglo

Étape 4

Sur les traces de la Grande Ceinture

> Le Quai des Possibles

mediaFaçade de la gare Grande Ceinture, 2023 © Martin Argyroglo 

La réouverture et la transformation d’une gare est suffisamment rare pour qu’on s’y intéresse. Derrière cette façade typique de l’architecture de gare du XIXème siècle, se cache aussi une activité inattendue.

La première ligne de transport de voyageurs française

Dès 1832, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain est créée sous l’impulsion des frères Emile et Isaac Pereire. Ils veulent promouvoir le transport de voyageurs par sa fiabilité, sa sécurité et sa ponctualité. En 1847, après la prolongation de la ligne depuis Le Pecq (en chemin de fer atmosphérique pour assurer l’ascension du coteau), une première gare est construite devant le château à l'emplacement d’un des parterres de Le Nôtre. C’est la première ligne de transport de voyageurs de France. 

mediaLa gare place du château (1900-1909) © Archives départementales des Yvelines 

La Grande Ceinture de Paris

Après la mise en service de la ligne Petite Ceinture de Paris en 1869, une loi (1875) déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer “Grande Ceinture de Paris”. Cette seconde ligne contourne plus largement la capitale à une quinzaine de kilomètres du boulevard périphérique. Sur ce nouveau tracé, la gare Saint-Germain-en-Laye Grande Ceinture est créée pour relier Versailles à Poissy.

mediaMaillage du territoire par le réseau ferré © Archives départementales des Yvelines 

Une architecture de gare emblématique

En 1882, la gare Grande Ceinture est inaugurée. Comme de nombreuses gares de banlieue, le bâtiment répond au modèle standard de l'époque : un édifice symétrique de deux étages surmonté d'une grande horloge. En 1967, restée “dans son jus” elle servira de décor pour la scène finale du film de Louis Malle “Le voleur” dont l'action se déroule à la fin du XIXème siècle.

mediaLa gare Grande Ceinture © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye 

Le réveil d’une belle endormie

La ligne Grande Ceinture est fermée aux voyageurs en 1939, seul le trafic marchandises continue. La gare Saint-Germain-en-Laye Grande Ceinture ferme donc ses portes. Elle est restaurée à l'occasion de la réouverture de la ligne Grande Ceinture Ouest entre Noisy-le-Roi et Saint-Germain-Grande-Ceinture en 2004. En 2014, décision est prise de créer la ligne de tram T13 pour relier Saint-Germain à Saint-Cyr. Inaugurée en 2022, elle rencontre son public et entraîne le développement du nouveau quartier Lisière Pereire, aux abords immédiats de l’ancienne gare. 

mediaLe Quai des Possibles, 2023 © Martin Argyroglo 

Le Quai des Possibles : “Ceci n’est plus une gare”

Non destinée à accueillir les voyageurs dans le projet de Tram 13, l'ancienne gare devient le Quai des possibles, fruit d'un appel à manifestation d'intérêt (AMI) en 2018. Ce tiers-lieu, dédié à l’économie sociale et solidaire et à l’accompagnement numérique est également un incubateur de projets. Il propose plusieurs espaces (restauration, bien-être, évènements) et impulse une dynamique nouvelle dans le quartier. N’hésitez-pas à pousser la porte de ce lieu sympathique et chaleureux !

Étape 5

La réserve Pereire, une ancienne forêt

mediaUne villa dans son écrin de verdure, 2023 © Martin Argyroglo 

De la lente urbanisation de ce quartier découle une variété de styles architecturaux où brique et meulière dominent. Déambulez au fil des rues et admirez ces grandes maisons construites par des architectes locaux et parisiens.

La Réserve fruit d’une transaction impériale

En 1856, Napoléon III désire relier les anciens terrains de chasse de la forêt de Saint-Germain-en-Laye à ceux de Marly afin de permettre le passage du grand gibier. Cette liaison appelée la Plaine de la Jonction est échangée par l’empereur contre le bois domanial du Vésinet et le Parc de la Réserve à Saint-Germain-en-Laye.

mediaPlaine de la Jonction et Réserve Pereire © Géoportail / CAUE 78 

Le Parc de la Réserve devient constructible

En 1858, la Compagnie Pallu cède les 49 ha de la Réserve à la société des frères Emile et Isaac Pereire. Après défrichage, de nouvelles voies sont créées et la Réserve est lotie comme vous pouvez le voir sur ce plan de 1894. Elle prend le nom de Réserve Pereire.

mediaQuartier de la Réserve Pereire : plan d'ensemble du lotissement (1894) © Archives communales de Sainte-Germain-en-Laye 

Un quartier en attente d’acquéreurs

Malgré la vente de quelques terrains grâce à la proximité de la forêt et du chemin de fer, le quartier tarde à attirer les amateurs de villégiature.  En 1896, la caisse des écoles du VIIe arrondissement de Paris décide d’y construire une « Villa Scolaire » à usage de colonie de vacances/sanatorium. Elle est réalisée par Paul Louis Renaud, architecte de l'assistance publique.

mediaL’ancienne “Villa scolaire”, 2023 © CAUE 78

Une cité jardin dans un quartier bourgeois

En 1910, le syndicat d'initiative de la Réserve Pereire est fondé pour tenter de séduire de nouveaux acquéreurs. En 1923, il décide d’y construire des logements pour 20 familles nombreuses. Madame Désoyer, épouse du maire de l’époque, fait don d’un terrain à l’office public des H.B.M. (habitations à bon marché) afin qu'une petite cité jardin soit construite par l’architecte Hector Caignard de Mailly au 75 rue Pereire.

mediaLa cité-jardin, 2023 © CAUE 78 

Un immeuble collectif de style Art Déco

Jusque dans les années 1930, des parcelles continuent à être vendues et divisées. C’est le cas de cet immeuble construit en 1938 au 38 bis rue Pereire dans le jardin d’une ancienne villa. Remarquez les détails typiques du style Art Déco de l’époque : colonnes, cannelures d’inspiration égyptiennes, ouvertures à pans coupés au 2e étage, ferronneries géométriques épurées et toiture terrasse.

mediaImmeuble années 1930, 38 bis rue Pereire, 2023 © Martin Argyroglo

Étape 6

L'hôpital, un site en évolution

> Clos Saint-Louis

mediaLes abords de l'hôpital Saint-Louis, 2023 © Martin Argyroglo

Signaux dans la ville, ces deux châteaux d’eau marquent le paysage urbain et témoignent d’un passé lié à l’hôpital. Une nouvelle histoire s’écrit pour eux dans ce quartier en mutation !

La construction de l'hôpital

En 1856, il est décidé de reconstruire l'ancien hôpital (place de la Victoire), trop exigu et délabré. Un premier concours lancé en 1870 présidé par les architectes parisiens Emile Vaudremer et Pierre Dubel ne retiendra aucun projet. C’est lors d’un deuxième concours en 1878 que sera retenu le projet d’Alfred Normand grand prix de Rome. Vous pouvez voir l’aspect de l’hôpital sur cette gravure réalisée pour son inauguration en 1882.

mediaL’hôpital lors de son inauguration en 1882 © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye 

Une architecture hygiéniste

Conformément aux théories hygiénistes de l’époque, l’hôpital se développe en quatre pavillons de part et d’autre d’une chapelle centrale. Les bâtiments séparés par des cours sont reliés par de longues galeries largement éclairées. Ces espaces servent à faire entrer un maximum de soleil et à aérer naturellement les salles. Depuis, de nombreuses constructions sont venues compléter le dispositif jusqu’à la saturation du site.

mediaL’hôpital dans les années 1950 © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye 

La transformation du site

Depuis 2019, après un appel à manifestation d’intérêt et de nombreuses réunions publiques auxquelles près de 2000 habitants ont participé, un projet a été retenu pour la transformation du quartier de l’hôpital. Les agences Bechu & Associés et Atelier Herbez Architectes se chargent du projet de réhabilitation. Une partie du pôle santé est conservée et restructurée afin de permettre la construction de 400 logements et 5000m² de commerces.

mediaUne des galeries de l’hôpital © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye (photographe Jacques Paray) 

Place aux piétons !

La transformation du quartier du Clos Saint-Louis rendra accessible aux piétons cette ancienne enclave hospitalière. Autour des bâtiments historiques, 400 logements, dont 70 intermédiaires, seront construits. De grands travaux d'excavation permettront de proposer 1500 places de stationnement souterrains pour limiter la présence de voitures en surface. 

mediaLe chantier de l’hôpital, 2023 © Martin Argyroglo 

Reconversion des châteaux d’eau

Ces deux châteaux d’eau ont été construits au XIXème siècle pour fournir de l’eau sous pression, nécessaire à la ville en cas d’incendie.

mediaLes châteaux d’eau © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye

Réels repères dans le paysage, les arcs en briques et les balustrades font un clin d'œil au château. Ils sont conservés et intégrés dans le nouveau quartier afin d’y installer un restaurant bar panoramique au sommet et un cinéma en rez-de-chaussée.

mediaLes châteaux d'eau, 2023 © Martin Argyroglo

Étape 7

Le lycée Poquelin dans tous ses états !

mediaL'entrée du lycée, 2023 © Martin Argyroglo 

Cet établissement scolaire de la fin du XIXème siècle est impressionnant par la répétition des éléments en façade. Mais que se cache-t-il derrière ? Retraçons ici son histoire et sa récente rénovation !

“Un établissement modèle aux portes de Paris”

L'ancien Collège de Saint-Germain-en-Laye, construit en 1897 par l’architecte municipal Henri Choret, est devenu le Lycée Jean-Baptiste Poquelin en 1971. Cet établissement modèle aux portes de Paris, facilement accessible, jouit du grand air et de la proximité de la forêt, il correspond à l'obsession hygiéniste de l'époque.

mediaPlaquette de promotion © Archives municipales de Saint-Germaine-en-Laye 

Le collège pour garçons

Ce bâtiment en brique, rationnel, à l’aspect quasi militaire révèle à contrario des salles de classe largement ouvertes sur une cour arborée. Les plans ont été médaillés au salon des artistes français en 1899. En effet, outre les galeries couvertes et l’aération importante, un procédé nouveau dit de lumière diffuse permet d’éclairer les élèves uniformément et d'améliorer leur confort de travail.

mediaLa cour du collège © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye 

Le collège pour filles

Plus tard, en 1910, le même architecte construit un collège pour filles, à l’extérieur de la ville sur une vaste parcelle. Il applique le règlement en vigueur pour la construction et l’ameublement des collèges et lycées. Les deux constructions diffèrent par leurs contextes et l'expression "genrée" des décors : rationnel pour les garçons, rond et délicat pour les filles.

mediaLe collège pour filles © CAUE 78

Une nécessaire réhabilitation énergétique

En 2015, afin de rendre plus fonctionnel le lycée qui ne répond plus aux normes actuelles, la Région décide de réhabiliter et restructurer cet ensemble de 11 000 m², répertorié comme bâtiment remarquable au PLU. Le chantier a permis de restituer le caractère architectural d’origine, caché lors d’une précédente réhabilitation des années 1990.

mediaLe bâtiment avant sa réhabilitation © Philippe Prost : AAPP

Révéler le passé et assumer le présent

L’Atelier d’architecture Philippe Prost, reconnue pour la qualité de ses interventions sur l’existant, a été retenue. Elle a pris le parti de mettre en valeur l’architecture d’origine en révélant au maximum les briques et en signalant les interventions nouvelles par le bois. Les architectes sont intervenus en site occupé et contraint pour ne pas interrompre les enseignements. Le projet a été livré en 2021.

🎧 Écoutez Philipe Prost, architecte-urbaniste, professeur à l'ENSA Paris-Belleville, Grand prix d'architecture en 2022 (en haut de page).

mediaLa nouvelle façade © Luc Boegly 

Ces photographies avant/après de la rénovation du lycée Poquelin par L’agence d’architecture AAPP vous révèlent la finesse du travail effectué.

mediaLe préau des années 1990 et après réhabilitation avec ses dispositifs brise soleil © Philippe Prost : AAPP / Luc Boegly

mediaLa coursive avant/après © Philippe Prost : AAPP / Luc Boegly

mediaL’élévation du plafond permet d’éclairer et de ventiler le couloir © Philippe Prost : AAPP / Luc Boegly

Étape 8

Une poste pour marquer le centre-ville

> Place du Marché Neuf

mediaLa Poste, place du Marché Neuf © Chini architecte 

Vous voici devant un exemple typique de l’architecture des postes du début du XXème siècle. Découvrez l’histoire de ce bâtiment monumental qui domine la place du Marché Neuf !

Libérer la place du Marché Neuf

Comme le montre cette carte postale de la fin du XIXème siècle, une citerne du réseau de l’aqueduc de Retz occupait une partie de la place. Située devant l’ancienne halle aux grains, elle empêche une lecture claire de l’espace. Afin de donner plus de corps à la place, la citerne et la halle aux grains sont détruites permettant le développement d’un nouveau centre.

mediaLe réservoir au XIXème siècle © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye

Une poste qui domine la place

Grâce à une subvention de la commission administrative de l'hôpital, une nouvelle poste est construite en 1911 pour remplacer celle située rue François Bonvin. C’est encore une fois l’architecte municipal Henri Choret qui se charge du projet. Les proportions et le volume du bâtiment permettent de “tenir” la place et d'affirmer son identité.  

** mediaLa poste © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye 

Avec ses façades imposantes au vocabulaire classique, ce bâtiment répond aux critères qui s’appliquent aux postes au début du XXème siècle et inspire un sentiment de confiance à la clientèle. La poste est implantée de manière stratégique en bordure de place et en angle de rue, créant ainsi un point de repère fort dans le paysage urbain. En 2023, des travaux sont entrepris par l’agence d’architecture Chini pour rendre à la façade son aspect d’origine.

mediaLa poste en 1909 © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye

Étape 9

Le Royal-Palace, un cinéma Art Déco

> Théâtre Jacques Tati

mediaLa façade du théâtre, 2023 © Martin Argyroglo 

Avec sa façade en brique, ce bâtiment des années 1930 ne laisse pas indifférent. Remontez le temps grâce aux images d’archives et découvrez ses transformations !

“La plus belle salle de la région”

Au détour de la rue Danès de Montardat, découvrez cet ancien cinéma qui appartenait à l’entreprise Jousseaume, spécialisée dans la projection de films cinématographiques. Il a été construit entre 1928 et 1930 par l’architecte Henri Pierre Jacquelin, qui a également réalisé la salle des fêtes du Pecq en 1934. Voyez sur ce carton d’invitation les ambitions du directeur espérant attirer un public parisien grâce aux omnibus jusqu’à 00h01 !

mediaCarton de promotion du cinéma © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye 

La façade années 1930

Vous pouvez voir sur cette façade que l’aspect général du bâtiment a été conservé. Observez les détails caractéristiques du style Art Déco : la géométrie et la composition symétrique de la façade, les références classiques réinterprétées avec les corniches superposées et le fronton, l’usage des pans coupés dans le dessin des ouvertures.

mediaLe dessin de la façade © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye 

Changement de décor !

Dans les années 1950, la salle de cinéma est entièrement rénovée et change de style. Sur cette ancienne photographie, remarquez les motifs graphiques, les formes arrondies et les couleurs acidulées qui répondent à la tendance de l’époque. De nouvelles appliques murales en forme de lyre sont installées sur les murs latéraux. Elles sont toujours présentes !

mediaL’intérieur de l’ancien cinéma © DR La Cinématographie française 

Le saviez-vous ?

En 1970, la ville rachète le cinéma. En 1983, il est entièrement restauré et devient le théâtre Jacques Tati. On l’appelle ainsi, en hommage au célèbre réalisateur ayant vécu rue Voltaire, dans une maison achetée grâce au succès de son film “Mon oncle” ! 

mediaLe théâtre Jacques Tati, 2023 © Martin Argyroglo

Étape 10

Une architecture contemporaine en site historique

> Médiathèque Marc Ferro

mediaLe jardin des Arts, 2023 © Martin Argyroglo 

Composant avec nature et patrimoine historique, cet équipement pose avec délicatesse une empreinte contemporaine à deux pas du château. Comment ont procédé les architectes ?  

Le Jardin des Arts

Vous vous trouvez actuellement dans le Jardin des Arts, à proximité du château. Entourée d’hôtels particuliers et de maisons de ville, la Villa Eugénie-Désoyer et son jardin appartenaient à l’ancien maire Casimir-Léon Désoyer. En 1929, pour pouvoir y accueillir un musée municipal, le maire lègue la Villa et son jardin à la ville. En 1989, le théâtre Alexandre Dumas y est construit tout en discrétion avec sa salle souterraine atténuant l’impact du bâtiment dans ce secteur sauvegardé. Aujourd’hui, la Villa accueille l’Office du Tourisme Intercommunal, le Café des Arts, l’Apothicairerie Royale et le club Louis-XVI. 

Dialogue entre deux époques

En 2005, suite à concours organisé par la ville, les architectes Elizabeth Naud et Luc Poux sont choisis pour leur proposition originale et contemporaine qui dialogue avec l’existant. La toiture en ardoise des bâtiments voisins est réinterprétée par des brise-soleils anthracite intégrés à la façade. Ils permettent un filtrage de la lumière et unifient les deux volumes dont l’un intègre une ancienne façade du XVIIIème siècle.

mediaLa médiathèque depuis la rue Henri IV, 2023 © Martin Argyroglo 

Dialogue intérieur / extérieur

Les architectes ont choisi de jouer avec la dualité des deux volumes séparés par une faille taillée dans le verre. Comme deux pavillons dans un jardin, les façades du bâtiment sont sobres et le rythme des percements régulier. Le projet a reçu une mention pour le critère ‘Dialoguer avec le contexte’ au Palmarès 2014 d’architecture, d'urbanisme et de paysage du CAUE 78.

mediaLa faille © Julien Lanoo

Étape 11

Sur les traces du Château-Neuf

> Rampe des Grottes

mediaAu bout de la rue Thiers, 2023 © Martin Argyroglo 

Il peut paraître étonnant de conclure ce parcours sur la modernité par le Château-Neuf. Pourtant, cet édifice du XVIème siècle révèle une vision audacieuse de l’aménagement du territoire orienté vers le grand paysage. Partez sur les traces de cette réalisation pharaonique tournée vers la Seine et Paris ! 

Le Château-Neuf​

Postérieur au Château-Vieux, le Château-Neuf affichait quant à lui sa stratégie de “détente”. Situé en point haut de la vallée de la Seine, il dominait et admirait le panorama de l’ouest parisien jusqu’à la Révolution. 

mediaLe Château-Neuf en 1637 par Auguste Alexandre Guillaumot © Gallica / BNF 

La construction du Château-Neuf

En 1557, Philibert Delorme, architecte de Henri II, édifie à proximité du château un bâtiment de plaisance bénéficiant d'une vue magistrale sur l'ouest parisien. Henri IV, en 1594, agrandit ce Château-Neuf pour lui donner une dimension royale aux portes de la capitale. Tournées vers la Seine, deux longues ailes symétriques se terminent par des pavillons-chapelles, l’un de la reine et l’autre du roi. Ce dernier, appelé Pavillon Henri IV, constitue l'un des derniers vestiges encore visibles.

mediaLe pavillon Henri IV depuis la terrasse du château © CAUE 78 

La “huitième merveille du monde”

Les coteaux abrupts, sont aménagés par Claude Mollet en jardins d'inspiration italienne qui descendent jusqu'au fleuve. Imaginez, une succession de terrasses, agrémentées de fontaines et de grottes, reliées par des rampes et des escaliers. Murs de soutènement et galeries abritent des grottes richement décorées, animées d’automates hydrauliques. Ces terrasses, accessibles à cheval, permettent en venant de Paris de monter au Château-Neuf. Depuis la vallée, le Château-Neuf apparaît comme une œuvre monumentale dont témoigne encore « le mur des lions ». 

mediaLes châteaux royaux de Saint-Germain-en-Laye © Gallica / BNF 

Le Vésinet, en prolongement du Château-Neuf

Vous voyez sur ce plan, le méandre de la boucle du Vésinet-Le Pecq. Face au Château-Neuf, de l’autre côté de la Seine, Henri IV fait ouvrir une longue avenue qui traverse la forêt du Vésinet, l'Avenue Royale. Il reste encore certaines parties visibles (l’avenue qui traverse la Seine dans l’axe, le Tapis Vert et l’Avenue du Grand Veneur en face) d’où se croisent en étoiles d’autres axes rectilignes. 

mediaLa boucle du Vésinet-Le Pecq sur le plan de Nicolas de Fer © Gallica / BNF 

Face au Château-Neuf, le lotissement du Vésinet

Avec le temps, la forêt, terrain de chasse, se transforme en 1856 en vaste projet de lotissement. Le comte de Choulot et l'architecte Pierre Joseph Olive dessinent le parc du Vésinet. Les anciennes voies de Henri IV sont gardées, mais on leur adjoint un ensemble de routes circulaires. On ménage des pelouses, cinq lacs artificiels où l'on réserve des îles. La villégiature qui s’installe alors bénéficie d’un cadre paysager unique qui conserve encore aujourd’hui l’apparence particulièrement boisée de ses quartiers.

mediaProjet de colonisation, vue perspective du parc du Vésinet © Gallica / BNF 

Le saviez-vous ?

​​Un ascenseur hydraulique en ciment fut construit à l'occasion de l’exposition universelle de 1900. Il permettait aux piétons et aux cyclistes d'accéder directement du Pecq à la « petite terrasse » de Saint-Germain-en-Laye dessinée par le Nôtre. Il y était relié par une passerelle métallique.

mediaLa passerelle de l’ascenseur et le pavillon Henri IV © Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye

​​D'une hauteur de 35 m, il évitait une montée fastidieuse en pénétrant dans une grotte et sa fontaine artésienne. Son exploitation fut arrêtée en 1921 sans doute par manque d'eau dont la pression lui était indispensable pour faire monter la cabine. Il fût détruit en partie en 1925 mais aujourd’hui encore il subsiste des vestiges.

mediaL’ascenseur depuis la station inférieure du Pecq © Archives communales de Saint-Germain-en-Laye

En savoir plus sur la Rampe des Grottes : - Ville de saint-Germain-en-Laye, Restauration de la Rampe des Grottes - Un vestige unique du château-neuf (2009-2016)  https://www.saintgermainenlaye.fr/ - Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, Le Château-Neuf, la “Huitième merveille du monde”  https://musee-archeologienationale.fr - Office de tourisme de Saint-Germain-en-Laye, Le Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye. Le projet de restauration de la Rampe des Grottes  http://medias.tourism-system.fr

Activités annexes

Nous vous proposons de découvrir des lieux d'intérêt situés à proximité de votre itinéraire. Vous pourrez les retrouver sur la carte du parcours qui vous guidera.

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