DétourLes CAUE  d'Île-de-France
Détour
Distance : 
4,8km
Temps : 
2h

Les abords de Notre-Dame

1ᵉʳ, 4ᵉ, 5ᵉ & 6ᵉ arrondissements

Patrimoine
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Patrimoine
© CAUE de Paris - T. Ménivard

Découvrez les abords de Notre-Dame au travers de cette promenade ! Explorez les vestiges de l'île de la Cité, et laissez-vous surprendre par des points de vue inédits.

Pour démarrer, rendez-vous sur la place Saint-Michel. Si vous ne pouvez-pas vous rendre sur ce site, cette visite s’apprécie aussi à distance !

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Mode de mobilité
À pied
Type de parcours
Promenade
Publics
En famille

Aperçu du parcours

Étape 1

Place Saint-Michel

mediaLa place et sa fontaine centrale © Martin Argyroglo

Créée en 1855 sous le régime de Napoléon III, cette place est aujourd’hui connue comme un haut lieu de la vie étudiante du 6ᵉ arrondissement, au cœur du réseau parisien de transports en commun.

Elle offre de belles perspectives sur la cathédrale Notre-Dame et constitue l’un des principaux accès vers l’île de la Cité.

mediaLa construction de la station de métro sous la place Saint-Michel au début du XXᵉ siècle, anonyme © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

En son centre, vous pouvez admirer la fontaine Saint-Michel, construite au XIXᵉ siècle lors des travaux haussmanniens de modernisation de Paris.

Dessinée par l'architecte Gabriel Davioud, à qui l'on doit notamment les théâtres de la Ville et du Châtelet, elle a été conçue pour occuper l’angle entre le nouveau boulevard Saint-Michel et la place Saint André-des-Arts, et donner un débouché visuel à la perspective depuis le boulevard du Palais.

mediaLa fontaine Saint-Michel en 1917, Charles Lansiaux © DHAAP

Elle est chargée de références à l’Antiquité, et les deux chimères qui l’encadrent peuvent rappeler celles de la cathédrale Notre-Dame !

mediaUne des chimères de la fontaine, Hippolyte Blancard, 1890 © Musée Carnavalet

Pour en savoir plus sur la fontaine Saint-Michel et ses secrets, rendez-vous sur la promenade Détour ‘’Les fontaines parisiennes''.

Étape 1

Place Saint-Michel

mediaLa place et sa fontaine centrale © Martin Argyroglo

Créée en 1855 sous le régime de Napoléon III, cette place est aujourd’hui connue comme un haut lieu de la vie étudiante du 6ᵉ arrondissement, au cœur du réseau parisien de transports en commun.

Elle offre de belles perspectives sur la cathédrale Notre-Dame et constitue l’un des principaux accès vers l’île de la Cité.

mediaLa construction de la station de métro sous la place Saint-Michel au début du XXᵉ siècle, anonyme © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

En son centre, vous pouvez admirer la fontaine Saint-Michel, construite au XIXᵉ siècle lors des travaux haussmanniens de modernisation de Paris.

Dessinée par l'architecte Gabriel Davioud, à qui l'on doit notamment les théâtres de la Ville et du Châtelet, elle a été conçue pour occuper l’angle entre le nouveau boulevard Saint-Michel et la place Saint André-des-Arts, et donner un débouché visuel à la perspective depuis le boulevard du Palais.

mediaLa fontaine Saint-Michel en 1917, Charles Lansiaux © DHAAP

Elle est chargée de références à l’Antiquité, et les deux chimères qui l’encadrent peuvent rappeler celles de la cathédrale Notre-Dame !

mediaUne des chimères de la fontaine, Hippolyte Blancard, 1890 © Musée Carnavalet

Pour en savoir plus sur la fontaine Saint-Michel et ses secrets, rendez-vous sur la promenade Détour ‘’Les fontaines parisiennes''.

Étape 2

Cagnards de Paris

mediaL'ancien Hôtel-Dieu et ses cagnards, Charles Marville, 1868 © Vergue

Face à vous, sur les quais de l’île de la Cité, se tenait autrefois l’ancien Hôtel-Dieu, le plus vieil hôpital de Paris, fondé en 651.

Sous le bâtiment, au niveau de la Seine, se trouvaient alors des galeries de voûtes appelées ‘’cagnards’’, qui permettaient d’assurer l’approvisionnement de l’hôpital par voie navale, et servaient aussi de lavoirs aux Parisiens. On retrouvait des cagnards similaires sur la rive droite de la Seine, quai de Gesvres.

mediaLa voûte du quai de Gesvres, Jacques Auguste Regnier, 1815 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Devenu trop exigu, l’Hôtel-Dieu est détruit au XIXᵉ siècle sous Napoléon III, et les cagnards sont comblés eux aussi. L’hôpital est reconstruit par la suite, au nord du parvis Notre-Dame. Nous le verrons de plus près lors de la suite de la promenade.

mediaLe nouvel Hôtel-Dieu en voie d'achèvement et les cagnards, Louis-Émile Durandelle, 1875 © Ville de Paris / BHVP

Contenus additionels

Réalité augmentée
Étape 3

Pont de l'Archevêché

mediaLe pont de l'Archevêché et le chevet de la cathédrale © CAUE de Paris - T. Ménivard

Vous voici à présent sur le pont le plus étroit de Paris ! Reliant le 4ᵉ au 5ᵉ arrondissement, il offre une vue imprenable sur le chevet de Notre-Dame, aujourd’hui en travaux.

Le pont tient son nom du palais de l’Archevêché (résidence de l’archevêque) qui se trouvait autrefois au sud-est de la cathédrale, et qui fut détruit lors d’émeutes en 1831. À la place du palais, on créa alors un jardin public, le premier du quartier, qui existe encore aujourd’hui sous le nom de square Jean-XXIII.

mediaÉmeutes à l'Archevêché, Barthélémy-Louis Mendouze, 1830 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Le pont de l'Archevêché est construit en 1828. Large de seulement 11 mètres, et avec une hauteur sous arche de 8 mètres, il est le plus étroit de la capitale, et ses petites dimensions ont parfois été gênantes pour le trafic fluvial et routier. Ainsi, en 1911, un autobus heurte son parapet et tombe dans la Seine, faisant une dizaine de victimes.

mediaLe repêchage d'un autobus tombé du pont de l'Archevêché en 1911 © Gallica BNF

Depuis 2010, le pont est surtout connu pour ses cadenas d’amour, qui ont été progressivement retirés pour des raisons de sécurité. Les grilles sont désormais doublées de panneaux transparents.

mediaSous le pont de l'Archevêché © CAUE de Paris - T. Ménivard

Étape 4

Square de l'Île-de-France

mediaLe square de l'Île-de-France © CAUE de Paris - T. Ménivard

Découvrez ce square méconnu, qui abrite l'un des chefs-d’œuvre de l’architecte français Georges-Henri Pingusson.

Jusqu’au XVIIᵉ siècle, la pointe orientale de l’île de la Cité abrite une décharge, surnommée ‘’Motte-aux-Papelards’’, où s’accumulent gravats et détritus depuis la construction de Notre-Dame.

mediaLa pointe de l'île de la Cité en 1609, plan de François Quesnel © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Après avoir servi de jardin aux chanoines de la cathédrale, le terrain est choisi par Haussmann pour héberger la nouvelle morgue de Paris. Celle-ci y reste jusqu’en 1914, date à laquelle elle est remplacée par l’actuel institut médico-légal, quai de la Rapée.

mediaVue sur la morgue du quai de l'Archevêché, Theodor Josef Hubert Hoffbauer, 1890 © Brown University Library

À l’emplacement de l’ancienne morgue est aménagé le square de l’Île-de-France, qui accueille en 1962 le Mémorial des martyrs de la Déportation. Conçu par l’architecte Georges-Henri Pingusson, celui-ci est construit en contrebas du square, presque au niveau du fleuve. Son architecture, succession de longs passages étroits et de descentes, évoque les souffrances des personnes déportées et invite les visiteurs au recueillement.

mediaLe Mémorial des martyrs de la Déportation © CAUE de Paris - T. Ménivard

mediaL' intérieur du mémorial © CAUE de Paris - T. Ménivard

Étape 5

Rendez-vous avec Votre-Dame

mediaVue d'insertion dans le site © Équipe lauréate du workshop "Les abords de Notre-Dame"

Découvrez le projet lauréat du workshop "Les abords de Notre-Dame", organisé par le CAUE de Paris en partenariat avec l'école d'architecture de Paris-Belleville et la Ville de Paris !

Du 31 janvier au 4 février 2022, huit groupes pluridisciplinaires d'étudiants ont proposé des projets apportant de nouvelles perspectives sur les abords de Notre-Dame.

Le projet lauréat, intitulé "Rendez-vous avec Votre-Dame", a été salué par le jury pour "la simplicité du geste et sa poésie". L'équipe, composée de Lucie Constantin, Valériane Cornet, Violette Defossez, Livia-Flore Paolantonacci et Léa Van Es, a développé un parcours scénographique de (re)découverte des arrières de Notre-Dame, au travers d'une balade intime, interactive et contemplative.

mediaPlan des interventions © Équipe lauréate du workshop "Les abords de Notre-Dame"

Le projet est parti du constat que les espaces situés au dos de la cathédrale manquaient de cohérence. L’équipe a souhaité lier ces espaces, aujourd’hui morcelés, en tirant parti des points forts du site, à savoir ses points de vue extraordinaires. Le parcours proposé s’articule autour de 8 points, choisis pour leurs spécificités historiques, immersives, visuelles et relationnelles avec Notre-Dame.

À chacun de ces points, l’équipe a imaginé installer un cadre en bois, décliné en différentes versions selon les étapes du projet. Le cadre donne ainsi la possibilité d’épier, de dessiner, d’imaginer le paysage sous d’autres facettes. Le rapport intime dans la relation au paysage qu’offrent ces cadres a particulièrement séduit le jury, et semble pertinent dans un site que les Parisiens s’approprient peu.

mediaAxonométrie du module © Équipe lauréate du workshop "Les abords de Notre-Dame"

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du CAUE de Paris, rubrique “Démarches participatives”, onglet “Un nouveau regard sur les abords de Notre-Dame”.

Étape 6

Pont de la Tournelle

mediaVue sur le pont de la Tournelle et le chevet de la cathédrale © CAUE de Paris - T. Ménivard

Le pont de la Tournelle relie le 4ᵉ au 5ᵉ arrondissement, en offrant une vue imprenable sur l’île de la Cité. Il tient son nom d’une tourelle de l’enceinte de Philippe Auguste, qui se tenait au XIIᵉ siècle sur ce quai de la rive gauche.

D’abord construit en bois au Moyen-Âge, il est reconstruit en pierre à la suite d’une inondation destructrice au XVIIᵉ siècle. L’ouvrage est démoli après la crue centennale de 1910 pour améliorer l’écoulement des eaux de la Seine, et il prend finalement sa forme actuelle en 1928, composé de 3 arches de béton armé.

mediaLe pont de la Tournelle pendant la crue de 1910 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

mediaLa démolition de l'ancien pont de la Tournelle en 1920, Charles Lansiaux © DHAAP

Pour souligner la dissymétrie du pont, qui épouse les formes de la Seine, on décide de surmonter sa pile sud d’une statue de sainte Geneviève, patronne de Paris. Cette œuvre est confiée à Paul Landowski, sculpteur qui réalise quelques années plus tard le Christ Rédempteur de Rio de Janeiro. La sculpture représente la sainte protégeant une enfant – Paris, protégeant elle-même une nef, emblème historique de la capitale.

mediaLa statue de sainte Geneviève, Édouard Desprez, 1932 © Édouard Desprez / DHAAP

Étape 7

Cité Internationale des Arts

mediaLa Cité Internationale des Arts © Martin Argyroglo

Découvrez ce projet pionnier dans la culture artistique internationale !

L’origine de ce projet remonte à l’Exposition Universelle de 1937, lors de laquelle l’artiste finlandais Eero Snellman propose la création d’une Cité parisienne où des artistes de toutes les nationalités vivraient et travailleraient sous le même toit.

L’idée voit finalement le jour après la Seconde Guerre mondiale, sous l’impulsion de l'architecte Félix Brunau et de son épouse Simone, qui parviennent à obtenir un lieu pour créer cette résidence artistique internationale.

D’abord hébergée dans les locaux du Ministère de la Culture, la Cité Internationale des Arts s’établit en 1965 à son emplacement actuel du Marais, dans un bâtiment imaginé par les architectes Paul Tournon et Olivier-Clément Cacoub.

mediaLa façade d'entrée du bâtiment © Martin Argyroglo

Depuis sa création, ce lieu de 20.000 m² a accueilli plus de 25.000 artistes du monde entier en résidence, sur des périodes de deux mois à un an, dans des ateliers conçus à la fois pour vivre et travailler.

La Cité Internationale des Arts dispose également d’un autre site, situé rue Girardon à Montmartre.

Étape 8

Vue sur la Conciergerie

mediaLe quai de l'Horloge et la Conciergerie, Achille Quinet, 1858 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Vous êtes face à l’un des rares témoins du Paris médiéval qui existe encore aujourd’hui !

Avec la Sainte-Chapelle, que nous apercevrons plus tard lors de la promenade, les parties basses de l’édifice sont les derniers vestiges de ce qui était au Moyen-Âge la résidence des rois de France.

La Conciergerie est en effet ce qui reste du Palais de la Cité, où siégeait le pouvoir royal jusqu’au XIVᵉ siècle. Depuis Clovis, qui installe sa demeure sur l’île au VIᵉ siècle, jusqu’à Philippe le Bel qui reconstruit le Palais pour en faire un prestigieux symbole de la monarchie abritant les institutions du royaume, les rois de France ont chacun contribué à l’agrandir et l’embellir au cours des siècles.

mediaLa Conciergerie au XVIᵉ siècle, Eugène Viollet-le-Duc, 1856

En 1360, le roi Charles V quitte le Palais de la Cité et charge alors un ‘’Concierge’’, doté de pouvoirs de justice, de l’administrer pour lui. L’activité judiciaire s’y développe, et des prisons sont aménagées dans ce qu’on appelle désormais ‘’la Conciergerie’’. De nombreux prisonniers d’État y sont incarcérés, notamment lors de la Révolution française, avec l’installation du Tribunal révolutionnaire. Ses prisonniers les plus célèbres sont Marie-Antoinette et Robespierre.

mediaMarie Antoinette dans sa prison de la Conciergerie, et le plan de la chambre de la reine, 1797 © Gallica BNF

Au XIXᵉ siècle, on entreprend de construire un nouveau Palais de Justice à l’emplacement de la Conciergerie, sur les plans des architectes Joseph-Louis Duc et Honoré Daumet. Le palais ne perd sa fonction de prison qu’en 1934 !

mediaLa Conciergerie pendant les travaux de reconstruction du Palais de Justice, Adrien Dauzats, 1868 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Il abrite encore aujourd’hui le Palais de Justice de Paris, en plus du musée de la Conciergerie. Pour en savoir plus sur le musée, c'est ici.

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Réalité augmentée
Étape 9

Pont Neuf

mediaLa Cité et le Pont-Neuf vus du quai du Louvre, Giuseppe Canella, 1832 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Face à vous, se tient le pont existant le plus ancien de Paris !

Inauguré en 1607, le pont Neuf tire son nom de la nouveauté que constituait à l’époque un pont sans habitations, qui plus est, pourvu de trottoirs, qui protégeaient les piétons des chevaux et de la boue. C’est le premier pont de Paris à traverser la Seine dans toute sa largeur, reliant la rive gauche à la rive droite via la pointe ouest de l’île de la Cité.

L’architecte Baptiste Androuet du Cerceau, qui commence les travaux, prévoit des habitations sur le pont et ménage donc des caves dans les piles de l’ouvrage. Finalement, Henri IV opte pour un pont sans maisons, et les caves déjà construites restent - elles ne sont comblées qu’au XIXᵉ siècle.

Dans les corbeilles du pont sont érigés des petits édifices abritant des boutiques, qui ne disparaissent qu’au XIXᵉ également.

mediaBoutique sur le Pont-Neuf en 1848, Adolphe Martial Potémont © Bibliothèque de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts

Le pont Neuf a aussi accueilli la première machine élévatrice d’eau de Paris, la pompe de la Samaritaine. Celle-ci alimente en eau courante le quartier du Louvre jusqu’à la fin du XVIIIᵉ siècle.

mediaLe pont Neuf et la pompe de la Samaritaine, Jean-Baptiste Nicolas Raguenet, 1777 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Vous pouvez également observer, plus loin sur votre droite, la statue équestre de Henri IV, pillée à la Révolution et remplacée par une réplique en 1818.

mediaLe Pont-Neuf avec la statue de Henri IV en 1950 © DHAAP

Le pont Neuf a inspiré beaucoup d’artistes de toutes les époques. Tour à tour peint par Turner, Renoir et Pissarro, entièrement emballé par Christo en 1985 ou fleuri par Kenzo en 1994, il est l’un des emblèmes du paysage parisien !

mediaLe pont Neuf, Pierre Auguste Renoir, 1872 © National Gallery of Arts

Étape 10

Place Dauphine

mediaLa place Dauphine et le Pont Neuf sur le plan de Paris de Mérian, 1615 © Gallica BNF

Vous voici maintenant sur la place Dauphine, centre géographique de Paris. Profitez du calme de cet endroit, que des murs épais protègent de l’agitation parisienne !

La place Dauphine est imaginée à la suite de la construction du Pont Neuf, lorsque plusieurs îlots de la Seine sont rattachés à l’île de la Cité et qu’Henri IV décide de faire aménager cette pointe. Il confie ces terrains à son conseiller Achille de Harlay, qui y aménage une place triangulaire dans l’esprit de la place Royale (actuelle place des Vosges).

mediaLa pointe de l'île de la Cité en 1380 et 1754, Theodor Josef Hoffbauer, 1875 © Brown University

La place est baptisée en l’honneur du dauphin, le futur Louis XIII. Des règles de construction communes sont fixées pour harmoniser l’ensemble – briques, chaînage de pierre, rez-de-chaussée à arcades – et la place devient un lieu de commerce important.

Mais en l’absence de servitude royale, les propriétaires successifs modifient peu à peu l’apparence de l'ensemble, qui perd son unité : des trente-deux maisons d’origine, seuls les deux pavillons d’angle du Pont-Neuf sont restés intacts.

mediaLa place du Pont-Neuf et les pavillons d'entrées de la place Dauphine en 1916, Charles Lansiaux © DHAAP

En 1874, l’architecte Viollet-le-Duc fait démolir le côté ouest de la place, qui était jusque-là fermée sur ses trois faces, pour dégager la vue sur le Palais de Justice. Aujourd’hui, des arbres plantés sur ce périmètre matérialisent les bâtiments détruits.

media La place Dauphine utilisée comme parc de stationnement en 1967 © DHAAP

La place, qu’André Breton considérait comme ‘’le sexe de Paris’’ pour sa forme triangulaire, est à présent un des lieux intimes et romantiques de l’île, abritant cafés, galeries et restaurants.

Étape 11

Marché aux fleurs Reine-Elizabeth-II

mediaUn des pavillons du marché © CAUE de Paris - T. Ménivard

Abrité sous 6 pavillons en structure métallique datant des années 1920, ce marché aux fleurs et aux oiseaux est devenu un élément de patrimoine immanquable sur l'île de la Cité.

D’abord inauguré en 1809, il est reconstruit lors des travaux haussmanniens sous la forme de grands pavillons ouverts disposés en 7 rangées. Ceux-ci sont détruits en 1905 pour permettre le percement de la ligne de métro et la construction de la station Cité.

mediaLes pavillons du marché après les travaux de Haussmann, Charles Marville, 1865 © State Library of Victoria

media Le quai aux fleurs, François-Marie Firmin-Girard, 1875 © Sotheby's

Les pavillons actuels sont reconstruits en 1924 par l’architecte Jean Camille Formigé, complétés par deux bornes-fontaines, deux fontaines Wallace et deux chalets (dont un seul subsiste aujourd’hui).

Le marché est renommé « Marché aux fleurs Reine-Elizabeth-II » à l'occasion de la visite de la reine du Royaume-Uni Elizabeth II, pour commémorer le 70ᵉ anniversaire du débarquement.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Étape 12

Rue Chanoinesse

mediaLa rue Chanoinesse au milieu du XIXᵉ siècle, Charles Marville, 1853 © State Library Victoria

Promenez-vous à présent dans la paisible rue Chanoinesse, loin de l’agitation qui règne autour de Notre-Dame !

Cette rue doit son nom aux nombreux chanoines qui l’ont habitée au Moyen-Âge. Une de leurs maisons, construite au XVIᵉ siècle, est encore visible au numéro 24. On trouve également à cet emplacement les vestiges de l’ancienne chapelle Saint-Aignan, dont la nef a été préservée : elle est l’un des rares témoins de l’architecture romane à Paris, et peut se visiter lors des Journées du Patrimoine.

La rue Chanoinesse était au Moyen-Âge la principale artère du cloître Notre-Dame. On appelait ainsi l’ensemble de ruelles et de maisons situées dans l’enclos des chanoines, rattachés au service de la cathédrale. Il s’agissait d’un quartier clos, séparant le clergé du monde, réservé aux hommes et indépendant vis-à-vis de l’autorité royale.

mediaLe cloître Notre-Dame vu depuis l'île Saint-Louis, Nicolas Jean-Baptiste Raguenet, 1753 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Peu de bâtiments d’origine sont encore visibles depuis la rue. Vous pouvez tout de même observer quelques édifices intéressants :

  • au numéro 19, une ancienne sous-station électrique de 1909 destinée à alimenter la ligne 4 du métro
  • au numéro 12, l’hôtel du Grand Chantre, ancien logis du XVIIᵉ siècle
  • au numéro 8, les locaux en briques rouges de l’École Nationale de Magistrature, datant de 1853.

mediaLa destruction d'immeubles anciens de la rue Chanoinesse en 1955 © DHAAP

Étape 13

Hôtel-Dieu

mediaL'Hôtel-Dieu et les anciens cagnards en 1875, Charles Lansiaux © DHAAP

Découvrez le plus ancien hôpital de Paris !

À l’origine, les hôpitaux de Paris au Moyen Âge sont intimement liés à l’Église, où les populations aisées font œuvre de charité en aidant les malades et les plus pauvres. Au sud de l’actuel parvis Notre-Dame, est construit en 651 un tel hôpital, à l’époque appelé Hôtel-Dieu Saint-Étienne en raison de sa proximité avec l’ancienne cathédrale Saint-Étienne.

mediaL'ancien Hôtel-Dieu au sud de Notre-Dame, sur le plan de Paris de Turgot, 1739 © Gallica BNF

Il est reconstruit plus tard au XIIᵉ siècle, toujours du côté sud du parvis, mais il faut attendre 1867 pour que l’Hôtel-Dieu sous sa forme actuelle émerge, cette fois au nord du parvis Notre-Dame.

À cette époque, l’Église n’exerce plus la même influence sur l’institution médicale, et Paris entre dans la modernité. La ville doit donc se doter d’un hôpital d’envergure, pour satisfaire les besoins d’une population grandissante. La construction du nouvel Hôtel-Dieu s’inscrit dans le projet des grands travaux d’Haussmann, qui modifient profondément le paysage urbain de l'île de la Cité, entraînant la disparition de nombreux tracés et constructions médiévales.

mediaLa cour intérieure de l'Hôtel-Dieu, Charles Lansiaux, 1917 © DHAAP

L’architecte Émile Jacques Gilbert conçoit le bâtiment selon les règles hygiénistes de l’époque : la hauteur des salles doit correspondre au volume d’air dont a besoin un malade, et la lumière naturelle doit atteindre toutes les salles, ce qui explique le plan dit ‘’en peigne’’ de l’hôpital. Les religieuses Augustines quittent définitivement l'Hôtel-Dieu en 1908.

mediaLa morphologie en peigne du bâtiment de l'Hôtel-Dieu © Christian Bortes

Étape 14

Parvis Notre-Dame

mediaNotre-Dame et son parvis sous la neige, Albert Marquet, 1905 © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

Le parvis, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a connu de nombreuses transformations avant d’atteindre sa forme actuelle.

Jusqu’au XIIᵉ siècle, il était occupé par la cathédrale Saint-Étienne, probablement d’un style proche des basiliques antiques romaines, ornée de mosaïques et haute de 36 mètres. Elle était insérée dans un tissu urbain bien plus dense qu’aujourd’hui, typique du Moyen-Âge : il n’y avait alors pas de parvis à proprement parler.

mediaLa plaque signalant l'emplacement du porche de l'ancienne cathédrale Saint-Étienne, située sur le parvis © Mbzt

En 1160, l’évêque Maurice de Sully décide de raser la cathédrale Saint-Étienne pour y construire l’actuelle Notre-Dame de Paris. Le parvis est alors plus bas qu’aujourd’hui, et on y descend par une volée de marches. Le tissu environnant très dense explique que les vues sur la cathédrale sont radicalement différentes de celles que l’on connaît aujourd’hui : il faut lever la tête pour la contempler, et il est alors difficile de voir la cathédrale dans son ensemble.

mediaLe parvis de Notre-Dame en 1833, Frechot © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Progressivement, jusqu’au début du XIXᵉ siècle, le parvis est nivelé et les environs se dégagent. Il faut cependant attendre les grands travaux d’Haussmann pour que soit créé le parvis actuel, qui permet de dégager des perspectives sur la cathédrale depuis les rues adjacentes. Une large partie du vieux Paris de l’île de la Cité est ainsi rasée, et le parvis passe alors d’une taille de 0,43 à 1,52 hectare.

mediaNotre-Dame et son parvis en 1944, Philippe Berthé © Reproduction Philippe Berthé / CMN

Les usages actuels du parvis sont relativement récents : durant la période d’après-guerre et jusqu’au début des années 1970, il faut imaginer qu’il était avant tout utilisé comme espace de stationnement automobile ! Les fouilles réalisées alors pour la construction du parking permettent la découverte de la crypte archéologique située sous le parvis.

mediaEntrée de la crypte archéologique © CAUE de Paris - T. Ménivard

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Réalité augmentée
Étape 15

Projet de réaménagement du parvis

mediaVue d'ensemble du projet de réaménagement © Alma Studio

Aujourd’hui, en écho à la restauration de Notre-Dame, la Ville de Paris a engagé un projet de réaménagement et de valorisation de ses abords, pour mettre en valeur la cathédrale et offrir un meilleur accueil aux 12 millions de visiteurs annuels.

L’équipe menée par le paysagiste Bas Smets a été désignée lauréate du concours, avec un projet qui imagine des espaces largement végétalisés, ainsi qu'une promenade intérieure dans l'ancien parking situé sous le parvis. Les arbres plantés autour de la place permettront d'offrir des espaces d'assises ombragés, et un miroir d'eau de 5 millimètres de haut rafraîchira le parvis en temps de grande chaleur.

mediaLe nouveau square à l'arrière de Notre-Dame © Alma Studio

L'espace situé derrière la cathédrale sera également retravaillé comme un grand square continu, liant le chevet de Notre-Dame à la Seine. Au total, quelques 130 nouveaux arbres y seront plantés !

Enfin, le projet prévoit une nouvelle promenade intérieure dans l'ancien parking souterrain sous le parvis : celle-ci proposera 3000 m² d'espaces d'accueil (bagagerie, sanitaires...) ainsi qu'un nouvel accès à la crypte archéologique. Cette galerie sera éclairée par de larges ouvertures sur les quais, réinterprétations contemporaines des cagnards de l'Hôtel-Dieu !

mediaLa nouvelle connexion directe entre la promenade intérieure et la Seine © Alma Studio

mediaLa promenade intérieure sous le parvis © Alma Studio

Le chantier du réaménagement débutera au second semestre 2024 et s'achèvera en 2027.

Pour en savoir plus sur ce projet, vous pouvez consulter la série de podcasts "Les abords de Notre-Dame", qui présentent différents usages et expériences autour de la cathédrale, en cliquant ici.

Activités annexes

Nous vous proposons de découvrir des lieux d'intérêt situés à proximité de votre itinéraire. Vous pourrez les retrouver sur la carte du parcours qui vous guidera.

Accéder au au parcours

Bus


Saint-Michel (lignes 21, 27, 38, 58, 87, 96)

Métro


Saint-Michel Notre-Dame (ligne 4)

Vélib'


Saint-Séverin - Saint-Michel (station n°5033), Place Saint-André des Arts (station n°6020)

RER


Saint-Michel Notre-Dame (lignes B, C)