Quartier Opéra : Les fastes d'une époque
9ᵉ arrondissement
Plongez dans l’effervescence du quartier Opéra-Chaussée d’Antin et découvrez les fastes de la Belle Époque aux Années folles, lors d’une promenade hors du temps !
Laissez-vous guider par un jeune lycéen de l’époque, qui vous contera, au détour des rues, les grandes innovations de la période, le développement du spectacle, l’éclectisme architectural et bien plus encore !
Ce parcours a été réalisé en partenariat avec le conseil de Quartier Opéra-Chaussée d'Antin de la mairie du 9ᵉ arrondissement.
Aperçu du parcours
Lycée Condorcet
Façade contemporaine de l’ancien couvent des Capucins © CAUE de Paris
Réputé pour avoir formé d'illustres élèves, le lycée Condorcet n'a pas toujours été un établissement scolaire !
L'écrivain Marcel Proust, le parfumeur Jean-Paul Guerlain, l'aviateur Louis Charles Breguet, le peintre Henri de Toulouse-Lautrec… le lycée Condorcet a vu évoluer nombre de personnalités représentatives de la Belle Époque, période où la France aspire au renouveau et au progrès fondé sur le rayonnement des sciences, des arts et des lettres.
En 1780, Louis XVI a fait construire un couvent, réservé à une communauté de Capucins et dont la chapelle aurait été ouverte au public : le couvent des Capucins.
Dessin, élévation à la plume, encre de chine et aquarelle, couvent des Capucins © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Un couvent au style néo-classique
Les bâtiments du couvent sont édifiés par Alexandre Brongniart, architecte du siège de la Bourse de Paris, dans le style néo-classique. Ce courant architectural, apparu à la fin du XVIIᵉ siècle, s’exprime à travers l'utilisation d’éléments de l’architecture antique.
On peut observer, au centre, l’entrée du couvent marquée par un portique reposant sur des colonnes à chapiteaux doriques. Aux extrémités de la façade sont placés deux pavillons surmontés d’un fronton triangulaire. Celui de gauche abrite la chapelle devenue l’église paroissiale Saint-Louis d’Antin en 1795. Celui de droite est le parloir des moines. Une corniche saillante unifie la façade.
Lithographie, Jules Arnoult © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Du couvent au lycée
Après la Révolution française, les bâtiments deviennent une imprimerie, puis un hospice. Dans le même temps, l’État prend possession des anciens locaux du couvent pour y établir un lycée en 1802. Il devient l’un des quatre plus vieux lycées parisiens et ouvre ses portes sous le nom de lycée de la Chaussée d’Antin. Il change plusieurs fois de nom, au fil des différents régimes et prend définitivement celui de Lycée Condorcet en 1883.
Sortie du lycée © Ville de Paris / BHVP
Entre 1805 et 1808, Alexandre Brongniart se remet à l’ouvrage, construit un quatrième corps de bâtiment fermant le cloître devenu la cour du lycée, surélève l’édifice et l’orne d’un clocheton, désormais inséparable de la silhouette du bâtiment. En 1865, l’architecte Jean-Louis Duc construit les bâtiments de l'actuel lycée donnant sur la rue du Havre. L’entrée du lycée se fait aujourd’hui par cette rue et non plus par la rue de Caumartin.
Lycée Condorcet
Façade contemporaine de l’ancien couvent des Capucins © CAUE de Paris
Réputé pour avoir formé d'illustres élèves, le lycée Condorcet n'a pas toujours été un établissement scolaire !
L'écrivain Marcel Proust, le parfumeur Jean-Paul Guerlain, l'aviateur Louis Charles Breguet, le peintre Henri de Toulouse-Lautrec… le lycée Condorcet a vu évoluer nombre de personnalités représentatives de la Belle Époque, période où la France aspire au renouveau et au progrès fondé sur le rayonnement des sciences, des arts et des lettres.
En 1780, Louis XVI a fait construire un couvent, réservé à une communauté de Capucins et dont la chapelle aurait été ouverte au public : le couvent des Capucins.
Dessin, élévation à la plume, encre de chine et aquarelle, couvent des Capucins © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Un couvent au style néo-classique
Les bâtiments du couvent sont édifiés par Alexandre Brongniart, architecte du siège de la Bourse de Paris, dans le style néo-classique. Ce courant architectural, apparu à la fin du XVIIᵉ siècle, s’exprime à travers l'utilisation d’éléments de l’architecture antique.
On peut observer, au centre, l’entrée du couvent marquée par un portique reposant sur des colonnes à chapiteaux doriques. Aux extrémités de la façade sont placés deux pavillons surmontés d’un fronton triangulaire. Celui de gauche abrite la chapelle devenue l’église paroissiale Saint-Louis d’Antin en 1795. Celui de droite est le parloir des moines. Une corniche saillante unifie la façade.
Lithographie, Jules Arnoult © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Du couvent au lycée
Après la Révolution française, les bâtiments deviennent une imprimerie, puis un hospice. Dans le même temps, l’État prend possession des anciens locaux du couvent pour y établir un lycée en 1802. Il devient l’un des quatre plus vieux lycées parisiens et ouvre ses portes sous le nom de lycée de la Chaussée d’Antin. Il change plusieurs fois de nom, au fil des différents régimes et prend définitivement celui de Lycée Condorcet en 1883.
Sortie du lycée © Ville de Paris / BHVP
Entre 1805 et 1808, Alexandre Brongniart se remet à l’ouvrage, construit un quatrième corps de bâtiment fermant le cloître devenu la cour du lycée, surélève l’édifice et l’orne d’un clocheton, désormais inséparable de la silhouette du bâtiment. En 1865, l’architecte Jean-Louis Duc construit les bâtiments de l'actuel lycée donnant sur la rue du Havre. L’entrée du lycée se fait aujourd’hui par cette rue et non plus par la rue de Caumartin.
Le Printemps
Façade contemporaine du Printemps Haussmann © CAUE de Paris
Les magasins Printemps sont fondés en 1865 par Jules et Augustine Jaluzot, un couple visionnaire, dans un quartier encore périphérique et peu commerçant. L’Opéra Garnier n’est qu’un vaste chantier et la proximité d’une gare est jugée bruyante, voire malfamé. Le magasin est inauguré le 3 novembre 1865. Ses architectes sont Sédille, père et fils.
Vue de la façade du Printemps Haussmann, photographie, 1883 © Collection Printemps Héritage
Innovation commerciale
Le couple Jaluzot innove en inventant le concept des soldes de fin de saison. On vend à prix fixe, le marchandage est interdit. Le succès est tel que quatre bâtiments supplémentaires sont mis en service en 1874. Des ponts de fer sont construits pour relier les bâtiments entre eux et, clou du spectacle, le Printemps devient le premier grand magasin équipé d’ascenseurs.
Catalogue Soldes, 1866 © Collection Printemps Héritage
Illustration « Les ascenseurs de Vienne » publié dans L’Univers Illustré n°1026, 1874 © Collection Printemps Héritage
Vue des ascenseurs panoramiques d’un des halls des Nouveaux Magasins, photographie, années 1920 © Collection Printemps Héritage
Incendie et renouveau
En 1881, un incendie ravage le magasin, alors éclairé au gaz et à la chandelle. Reconstruit en 1882 par Paul Sédille, il est considéré comme le prototype du grand magasin moderne. Le Printemps inspire la cathédrale du commerce décrite par Émile Zola dans Au bonheur des dames, paru l'année suivante. À partir de 1883, le printemps adopte un système d’éclairage électrique destiné à valoriser davantage les produits en renforçant la sécurité. La Ville de Paris viendra à l'éclairage électrique avec parcimonie seulement à partir de 1889.
Vue du hall Charras, photographie, années 1910 © Collection Printemps Héritage
Incendie du Printemps © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
La coupole, un joyau Art déco
La coupole est créée en 1923 par le maître-verrier Eugène Brière. Dans un style Art déco, caractérisé par des références au végétal, elle représente un ciel fleuri : le thème du Printemps. L’ensemble des panneaux de verre sont démontés en 1939, juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale, par peur des bombardements. Ils sont stockés et restaurés en 1973 puis en 2021.
Coupole du Printemps © CAUE de Paris
Le hammam
Façade contemporaine, n°18 rue des Mathurins © CAUE de Paris
Une étonnante façade d'inspiration mauresque se dresse au n°18 rue des Mathurins. Les architectes William Klein et Albert Duclos y construisent, en 1876, un hammam dans un style néo-mauresque, dans une période où l’Orientalisme est à la mode, stimulée par une fascination pour l'exotisme.
Façade, n°18 rue des Mathurins, 1919 © Charles Lansiaux / DHAAP
Une façade néo-mauresque
L’architecture néo-mauresque émerge au XIXᵉ siècle. Ce style combine des éléments de l'architecture mauresque à ceux de l’architecture européenne. On peut citer les arcs en fer à cheval, les fenêtres marquées par des encadrements en pierre, les motifs floraux sculptés et les ferronneries des balcons inspirées des moucharabiehs.
Détails de la façade, motifs fleuris et ferronnerie © CAUE de Paris
Un lieu de soins et de mondanités
À l'origine, le hammam de la rue des Mathurins témoigne à la fois du goût de l'orientalisme, diffusé par la peinture d'Ingres, Delacroix, mais également des théories hygiénistes de la fin du XIXᵉ siècle. Les bains turcs proposent de nombreux services et prestations : massages, hydrothérapie, piscine…
Lieu de soins, il est aussi un lieu de délassement pour les aristocrates, politiciens, banquiers et artistes. Il aurait accueilli Léon Gambetta, le baron Haussmann, le prince de Galles ou encore le baron de Rothschild…
Intérieur du hammam © Charles Lansiaux / DHAAP
Affiche publicitaire, 1876 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Célèbre établissement de la Belle Époque, "Le hammam, bains turco-romains", inauguré en 1876, fermera définitivement en 1954. L'intégralité des décors intérieurs ont disparu à la suite d'un changement d'usage du lieu. La façade est le dernier témoin de cet établissement célèbre en son temps.
Eden-Théâtre
Vue du square Athénée Louis-Jouvet © CAUE de Paris
Vous voici devant le square de l’Opéra Louis-Jouvet. Cette voie privée a été ouverte en 1896, sur l’emplacement du somptueux Eden-Théâtre au n°7 rue Boudreau. Elle doit son nom au voisinage de l’Opéra ; on lui a ajouté en 1955 celui du comédien Louis Jouvet, directeur du théâtre voisin du même nom.
À gauche, vue de l'Eden-Théâtre, 1880 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris À droite, vue vers le square Athénée Louis-Jouvet © CAUE de Paris
Un théâtre grandiose
William Klein et Albert Duclos, les architectes du hammam de la rue des Mathurins, édifient en 1876, dans le même style Orientaliste, à l’esthétique d’un temple indou, une salle de spectacle appelée l’Eden, puis le Grand-Théâtre, enfin l'Eden-Théâtre.
Intérieur de l'Eden Théâtre, 1880 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
À l’époque, c’est le plus grand théâtre parisien après l’Opéra Garnier, il compte 1600 places. Ce théâtre occupe une grande partie de la parcelle, notamment l'emplacement actuel du square de l’Opéra Louis-Jouvet. L’Eden-Théâtre abritait un jardin d’hiver, des restaurants et un vélodrome souterrain.
Intérieur de l'Eden Théâtre, 1880 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Intérieur de l'Eden Théâtre, 1880 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Une opération immobilière condamne le théâtre à être démoli en 1895. La voie du square de l’Opéra Louis-Jouvet est percée au n°7 rue Boudreau et des immeubles de part et d'autre sont construits. L’actuel théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet est aménagé dans l'un des foyers de l’Eden-Théâtre. Dans les sous-sols du musée Fragonard situé au n°5 rue Boudreau, la piste du vélodrome est toujours visible.
Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Façade contemporaine © Dimitri Bourriau
À la veille de la Première Guerre mondiale, le théâtre semble encore dominer la vie culturelle en France. Les créations s’enchaînent à un rythme soutenu, portées par des vedettes de la scène et de grands auteurs.
Lithographie de 1876 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Inauguré en 1893 dans un ancien foyer de l’Eden-Théâtre, ce théâtre connait de multiples appellations : la comédie parisienne, l’Athénée-Comique puis l’Athénée. Il prend son nom actuel d’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, en hommage à son directeur de 1934 à 1951, qui marque profondément le lieu.
Détail de la façade © CAUE de Paris
Classée monument historique, cette façade n’a pas toujours été la façade principale du théâtre ! L'année 1896 est gravée sur la façade principale qui a été déplacée de la rue Boudreau au square de l’Opéra-Louis Jouvet, pour se préserver de l’agitation urbaine.
La façade est érigée dans un style Art nouveau, caractérisé, entre autres, par la présence de formes courbes. On les retrouve par exemple dans les menuiseries en bois ou les garde-corps. Au rez-de-chaussée, un bossage continu anime la façade de part et d'autre de deux baies en arc en anse de panier. Le niveau est couronné d’une marquise, soutenue par 5 consoles ornées de motifs organiques. Dans les étages supérieurs, on retrouve des pilastres, couronnés de corniches.
Vue intérieure de la salle de spectacle © Dimitri Bourriau
Le théâtre présente un mélange de plusieurs styles architecturaux. L’intérieur du bâtiment, est ainsi conçu dans le style néo-rococo, très décoré.
On y retrouve l’organisation typique des théâtres à l’italienne : des galeries organisées en fer à cheval et une répartition des spectateurs selon leurs places dans la société, l’aménagement vise à voir et être vu. Les règles sociales se retrouvent dans les différents espaces codifiés : les loges, les balcons, le parterre, etc.
Théâtre Édouard VII
Façade contemporaine du théâtre Édouard VII © CAUE de Paris
La construction du Théâtre Édouard VII est au centre d'une opération immobilière réalisée de 1911 à 1913 sous la direction de l'architecte Henri Nénot. La place Édouard VII est ouverte sur un emplacement occupé par la compagnie générale des voitures qui y logeait 500 chevaux et 200 fiacres. L'opération a pour but d'aménager la rue et la place Édouard VII pour y construire des bureaux, un hôtel, des commerces et un théâtre.
Fiacre, taximètre, Compagnie générale des voitures à Paris © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Un théâtre anglais
Le Théâtre Édouard VII est construit par l'architecte britannique W.G.R. Sprague en 1913 en référence au roi Édouard VII d’Angleterre, amoureux de la France. Une sculpture équestre à l'effigie du roi, trône au centre de la place. Cette statue en bronze a été réalisée par Paul Landowski, sculpteur devenu célèbre pour avoir réalisé la statue du Christ sur Le Corcovado de Rio de Janeiro.
Statue de Paul Landowski représentant le roi Édouard VII © Charles Lansiaux / DHAAP
Le temps du cinéma
Avant d'être un théâtre, la salle ouvre d’abord comme cinéma : on y projette des films en kinémacolor. Inventé par Charles Urban, ce procédé révolutionnaire, permet de restituer à l’écran des images en couleur.
Programme du Kinémacolor, 1913 © Charles Urban, Science Museum Group
Le Kinémacolor est remplacé par un théâtre en 1916. Le lieu est transformé en une salle de 700 places.
L'Olympia
Façade contemporaine © CAUE de Paris
Connu pour avoir accueilli les plus grands, depuis son ouverture (Mistinguett, Yvonne Printemps, etc) jusqu'à aujourd'hui, l’Olympia n’a pas toujours été une salle de spectacle !
Estampe de 1885 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Fondée en 1888 par Joseph Oller, créateur du Moulin Rouge, la salle de l’Olympia a connu divers programmes, ayant tous pour point commun le monde du spectacle. Ainsi, elle accueille d’abord des montagnes russes, des attractions foraines puis un cinéma, avant de devenir un music-hall en 1893. Ce dernier changement d’activité s’inscrit dans un contexte où la société est marquée par l'apparition de spectacles non-théâtraux, dont les music-halls, qui deviennent très populaires. L'Olympia accueilli de nombreux artistes
Photographie de la façade en 1914 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Au début du XXᵉ siècle, la façade de l’Olympia indique timidement les artistes à l’affiche, bien avant de devenir la mythique façade aux néons rouges que l’on connaît aujourd’hui.
Dans les années 1990, l’Olympia est menacé suite à un projet immobilier. Finalement, le music-hall est sauvé et l’une des seules modifications engendrées est la reconstruction à l’identique de la salle de spectacle, quelques mètres plus loin, au bout d’un long couloir. Ce sauvetage est permis notamment grâce à l'inscription aux Monuments historiques d’une partie du bâtiment, dont sa façade.
Photographies contemporaines © CAUE de Paris
L’Olympia possède en son sein un trésor insoupçonné : une ancienne salle de billard, également classée Monument historique. Avec 6 mètres de hauteur sous plafond, cette salle est ornée de boiseries sculptées et de céramiques de Sarreguemines. Elles dateraient du XIXᵉ siècle et auraient été réalisées en hommage à Édouard VII, prince de Galles puis roi d’Angleterre. En surplomb de la porte, on aperçoit les armoiries royales et des paysages évocateurs du Royaume-Uni et de l'Irlande sont représentés sur différentes travées.
Grand-Hôtel
Façade contemporaine © CAUE de Paris
Édifié en 1860 à l’initiative des frères Pereire, le Grand-Hôtel est situé sur la même place que l’Opéra Garnier. Ses façades, qui s’étendent sur plusieurs centaines de mètres, reproduisent l’architecture réglementaire des immeubles qui entourent l’Opéra. Le bâtiment occupe à lui seul un îlot triangulaire dessiné par les grands travaux d’Haussmann. Il est inauguré en 1862, en présence de l’impératrice Eugénie.
Photographie de 1919 © Charles Lansiaux / DHAAP
C’est un hôtel de voyageurs de grande capacité, plus de 800 chambres, et doté d’un grand confort, qui annonce une révolution dans la manière de voyager. Il accueille un public haut de gamme, qu’il soit simple Parisien, homme d’affaires ou riche touriste.
Photographie de la verrière en 1919 © Charles Lansiaux / DHAAP Photographie de la verrière en 2024 © CAUE de Paris
À l’image du Crystal Palace de Londres, bâtiment emblématique de l’architecture du XIXᵉ siècle, le Grand-Hôtel associe le fer et le verre, notamment avec la verrière qui surplombe la cour d’honneur. Aujourd’hui, cette dernière a été remplacée par une autre verrière pyramidale très épurée, qui maximise l'ensoleillement de la pièce.
Très au fait des progrès de leur époque, les frères Pereire équipent le lieu d’une multitude d’innovations : des “monte-voyageurs”, synonymes de nouveauté et ancêtres de nos ascenseurs, un chauffage général pour les espaces de circulation, des pendules qui fonctionnent à l’électricité et un système de communication pneumatique avec la Bourse de Paris.
Ancien siège de la maison d'édition Calmann-Levy
Façade contemporaine © CAUE de Paris
Ce bâtiment est l’ancien siège de la maison d'édition Calmann-Levy, première maison d’édition à s’installer sur la rive droite de la Seine. Michel Levy, l’un des deux fondateurs, achète en 1868 un terrain de plus de 1300m², afin d’y construire un immeuble de rapport (un immeuble appartenant à un unique propriétaire, acquis dans le but d’en percevoir des loyers) et un nouveau siège couplé à une librairie.
C’est à l’architecte Henri Fèvre qu’est confiée la construction de la maison d’édition. La façade principale est conçue dans un style classique en pierre de taille. Elle est composée de 3 travées, délimitées par des pilastres à chapiteaux corinthiens. Au rez-de-chaussée, on trouve 3 baies en arc plein cintre, surmontées de clés de voûte ornementées de volutes et de motifs végétaux. L’entrée est marquée par deux colonnes à chapiteaux corinthiens, composés de feuilles d’acanthe et de laurier. À l’étage, on trouve 3 baies avec balustres, surmontées de frontons, triangulaire pour la travée centrale et rectangulaires pour les travées extérieures. Chaque niveau est marqué par une corniche et le bâtiment est couronné d’un attique.
Façade contemporaine © CAUE de Paris
La façade principale du siège donne sur l’impasse Sandrié, bien que cela puisse paraître paradoxal. En effet, la visibilité du commerce importe peu car il est destiné principalement aux professionnels et l’implantation en impasse offre des facilités de livraisons.
Depuis l’extérieur, rien ne laisse deviner l'architecture de fer et de verre, qui prend place à l’intérieur. Et pourtant, le bâtiment est couronné d’une verrière qui culmine à 24 mètres de hauteur et qui éclaire le lieu sur plusieurs niveaux, tout en permettant la surveillance du magasin.
Aujourd'hui le bâtiment accueille un lieu polyvalent appelé Le Shack, qui regroupe restaurant, bar et co-working.
Opéra Garnier
Place de l'Opéra Garnier, 1921 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Édifice emblématique, l'Opéra Garnier a vu le jour dans un contexte menaçant. Le 14 janvier 1858, alors qu’il arrive devant l’Opéra Le Peletier, Napoléon III est pris pour cible par des révolutionnaires italiens.
L’attentat manqué précipite l’annonce d’un concours pour la construction d’un nouvel opéra qui doit permettre la sécurité du chef d'État. Napoléon III veut édifier une salle somptueuse à sa gloire et marquer son passage dans l’architecture de Paris. En 1861, le jeune Charles Garnier remporte le concours parmi 171 propositions.
Avenue de l'Opéra, 1922 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
De multiples innovations
En plus de pouvoir accueillir plus de 2000 spectateurs, il est le premier opéra électrifié au monde. Une centrale électrique est même aménagée au sous-sol. Cette nouveauté va bouleverser l'écriture du spectacle vivant. Avant l’arrivée de l'électricité, c'est aux chandelles qu'on éclairait la scène. Ainsi, le découpage en actes des pièces était calculé sur le temps de consommation des bougies.
C’est aussi à l’Opéra Garnier qu’est expérimenté le phonographe, machine permettant d’enregistrer des sons et du théâtrophone qui les retransmet.
Monographie imprimée, centrale électrique de l'Opéra Garnier, 1895 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Un édifice se démarquant par la couleur
Charles Garnier est attiré par la couleur, il prétend aller à l’encontre de « la tristesse de l’urbanisme haussmannien ». Le marbre est une pierre aux multiples teintes qui est peu employé à l’époque. Ce matériau trouve ici une place de choix. Sur la façade principale, six marbres et six pierres différentes sont employés, auxquels viennent s’ajouter les mosaïques, le bronze doré et la fonte peinte. Au total, dix-sept matériaux sont utilisés sur la façade.
C'est de l'homogénéité des immeubles environnants que l'Opéra Garnier tire une partie de son effet : les immeubles haussmanniens deviennent un simple fond à côté des surfaces colorées conçues par Garnier.
Cartographie lithologique de la façade principale de l'Opéra Garnier, 1998 © ministère de la Culture et de la Communication, Service national des travaux, Alain-Charles Perrot
À gauche, projet pour le plafond de la salle. À droite, projet pour une des deux portes de la loggia, étude pour les rideaux du grand foyer, Charles Garnier 1860-1865 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Un édifice se distinguant du nouveau Paris haussmannien
Le bâtiment est imaginé pour se détacher du paysage urbain environnant. Charles Garnier a même modifié la hauteur de l'édifice en apprenant que les nouveaux immeubles avoisinants devaient s'élever d’un étage supplémentaire. La construction d'immeubles, dans le cadre du nouveau système haussmannien, est soumise à des conditions particulières sur la hauteur, l'aspect des façades et la pente des toitures. Le règlement de 1859 permet d'augmenter les façades jusqu'à 20 mètres de hauteur.
Vue aérienne de l'Opéra Garnier © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Une référence
L'Opéra Garnier a en effet eu une influence incontestable sur les opéras construits dans les années suivantes. On peut citer le Théâtre Amazonas de Manaus, au Brésil, le projet initial du Théâtre Colón de Buenos Aires…
À gauche, le projet de Garnier pour l’Opéra de Paris. À droite, le projet de Francesco Tamburini pour le Teatro Colón © Wiki Commons
Pathé Palace
Façade contemporaine © CAUE de Paris
Aujourd’hui rénové par le célèbre architecte génois Renzo Piano, le cinéma Pathé Palace était autrefois un théâtre.
Théâtre de Vaudeville, 1919 © Charles Lansiaux / DHAAP
Le théâtre de Vaudeville est construit en 1868 par l’architecte Auguste-Joseph Magne. L’angle de la façade était richement décoré, on y retrouvait notamment trois médaillons représentant des personnalités du théâtre : Collé, Scribe et Désaugiers. À l'étage supérieur, on retrouvait 4 cariatides, les statues tenant lieu de colonne et soutenant les balcons, réalisées par le sculpteur Salmson, figurant la Folie, la Musique, la Satire et la Comédie.
Pavillon de Hanovre © Ville de Paris / Bibliothèque historique, 1-EST-00707.
Contraint par la parcelle, l’architecte construit le théâtre en symétrie avec le pavillon de Hanovre, situé en face à l’époque. Il aménage l’angle de la rue avec une rotonde, surplombée d’une coupole et d’un lanterneau, encastrée entre deux bâtiments le long des boulevards. Ces façades reprennent les codes des compositions des édifices situés à proximité de l’Opéra Garnier.
Cinéma Paramount, 1929 © Edouard Desprez / DHAAP
En 1925, le théâtre est racheté par Paramount. Des travaux commencent afin de le transformer en cinéma, entraînant notamment la modification de la façade de la rotonde.
Ce nouveau cinéma s’impose comme l’un des plus confortables et luxueux d’Europe. Il est aménagé selon les progrès de son époque, notamment en termes de ventilation. Les 25 000 m³ d’air sont entièrement renouvelés six fois par heure, afin d’assurer un maximum d’hygiène et de sécurité.
Société Générale
Façade contemporaine, siège de la Société Générale © CAUE de Paris
Fondée en 1864, la Société Générale déménage de ses locaux en 1906 pour un bâtiment beaucoup plus grand. Son choix se porte sur un vaste îlot, construit de 1867 à 1871, par l’architecte Charles Rohault de Fleury. La banque charge l’architecte Jacques Hermant de la réalisation d’importants travaux d’aménagements.
Façade, 1913, siège de la Société Générale © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Du façadisme à l'Art nouveau
L’architecte procède à l’un des premiers cas de « façadisme » dans Paris. L’extérieur de l'îlot est très peu modifié alors que les intérieurs sont intégralement remaniés. Il fait démolir entièrement les maçonneries et planchers intérieurs, ne laissant donc que les façades.
L'intérieur du bâtiment est reconstruit dans un style Art nouveau. Jacques Hermant utilise des matériaux nobles comme le marbre, la mosaïque et le bronze, mais également innovants comme l’acier et le béton armé. L’édifice possède également le chauffage central et l'électricité à tous les étages. En 1912, après six années de travaux, le siège est inauguré.
Coupe du bâtiment après travaux, la coupole et la salle des coffres © Monumentum, sous licence Creative Commons
La coupole du grand hall
La coupole est l’œuvre du maître verrier Jacques Galland. Elle culmine à 23 mètres et sa rosace centrale s'étend sur un diamètre de 18 mètres. Elle surplombe le vaste comptoir circulaire accueillant des bureaux ouverts. La coupole est suspendue à une structure extérieure en charpente métallique, une ossature invisible depuis l'intérieur du bâtiment.
La coupole représente, sur ses quatre grandes arcades, les quatre villes principales du pays de l'époque : Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux. Leurs écussons arborant le monogramme « SG » sont intégrés au dessin de la verrière.
Intérieur de la Société Générale, 2019 © Wafflegun - Stéphane Allagnon
Coupole, 2019 © Wafflegun - Stéphane Allagnon
Ouvert sur quatre niveaux, le grand hall central est décoré de ferronneries représentant des motifs de feuilles de chêne, de glands et de feuilles d’acanthe. Le sol en mosaïque est l’œuvre des céramistes Alphonse Gentil et François-Eugène Bourdet. Douze plaques de cuivre circulaires ajourées dissimulent les buses de chauffage et d’aération.
Sol, mosaïque et cuivre, 2019 © Wafflegun - Stéphane Allagnon
La salle des coffres
Entièrement en acier, les salles des coffres se situent sur les quatre niveaux de sous-sol. Le plus bas est à 11 mètres sous terre. L'entrée des coffres est symbolisée par une imposante porte circulaire conçue par la maison Fichet. Elle pèse 18 tonnes ! En 1919, une mezzanine est ajoutée pour installer des bureaux supplémentaires. Le bâtiment est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1977.
Salle des coffres, 1919 © Charles Lansiaux / DHAAP
Galeries Lafayette
Façade contemporaine des Galeries Lafayette © CAUE de Paris
À l’origine, la première boutique des Galeries Lafayette se situait au n°1 rue Lafayette, d’où son nom. Théophile Bader et Alphonse Kahn, les deux fondateurs, veulent démocratiser la mode, la rendre accessible à tous. Lorsque la boutique ouvre en 1894, elle ne fait que 70 m². Aujourd’hui, on compte plus de 70 000 m² répartis dans les bâtiments de la rue Lafayette, de la rue de la Chaussée d’Antin et du boulevard Haussmann.
Vue vers les Galeries Lafayette © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Extensions et innovations commerciales
Au départ, y sont vendues des fournitures pour la couture : dentelles, rubans, voilettes… Un système commercial encore peu répandu s'y développe avec une entrée libre, la possibilité de rendre ses articles et des prix fixes. De 1899 à 1902, la boutique s’agrandit sur tous les étages de l’immeuble. C’est le début d’une extension qui englobera tout le pâté de maisons compris entre le boulevard Haussmann et la rue de la Chaussée d’Antin.
Foule devant l'entrée des Galeries Lafayette © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Le « bazar de luxe »
En 1912, à la suite de ces agrandissements, le grand hall est inauguré. Les Galeries Lafayette prennent alors un aspect spectaculaire. Vitrines illuminées, coupole Art nouveau, Théophile Bader rêve d’un « bazar de luxe » où l’abondance et le luxe des marchandises tourneraient la tête aux clientes.
Les Galeries Lafayette illuminées © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
Une coupole monumentale
La coupole d'un style Art nouveau est la collaboration de trois artistes : Ferdinand Chanut pour la structure, Jacques Grüber pour les vitraux et Louis Majorelle pour la ferronnerie. La coupole culminant à 43 mètres de hauteur devient le symbole des Galeries Lafayette. En 1932, le magasin s’agrandit encore jusqu'aux rues Mogador et de Provence, tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Coupole © CAUE de Paris
Coupole © CAUE de Paris
Théâtre Mogador
Façade contemporaine © CAUE de Paris
Le futur Théâtre Mogador, initialement nommé Palace Théâtre, est construit pendant la Première Guerre mondiale sous l'impulsion du britannique Sir Alfred Butt, directeur de plusieurs établissements de spectacle à Londres. Son intention est double : offrir ce théâtre en cadeau à une danseuse dont il est amoureux et construire à Paris une salle aussi grandiose que celles de Londres.
Érigé sur d'anciennes écuries, les travaux sont menés par l'ingénieur Bertie Crewe et l’architecte Édouard-Jean Niermans qui poursuivent la construction du théâtre malgré les difficultés de l'époque et les bombardements de la guerre.
Photographie de la salle, 1919 © Charles Lansiaux/DHAAP
La façade est composée de grès Carrare, fabriqué à Londres par la maison Doulton. La salle est aménagée avec les derniers perfectionnements de l’époque : deux balcons au large porte-à-faux et un lanterneau amovible, inspiré des music-halls londoniens.
Programme de 1929 © gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
L’établissement ouvre ses portes en 1919, en présence du président américain Woodrow Wilson. Après un succès initial prometteur, le théâtre connaît des difficultés : il est coûteux, peu rentable et a du mal à se démarquer au milieu de tous les établissements qui ouvrent durant les Années folles. En 1920, le Palace Théâtre est rebaptisé Théâtre Mogador. Plusieurs personnalités s'y produisent comme Mistinguett ou Offenbach.
Aujourd'hui, la salle a trouvé sa place sur la scène parisienne.
Église de la Sainte-Trinité
Détail du sommet du campanile © CAUE de Paris
Classé Monument historique depuis 2016, l’église de la Sainte-Trinité est l’un des repères du 9ᵉ arrondissement.
Perspective vers l’église, 1919 © Charles Lansiaux / DHAAP
Pour accompagner le développement du quartier et le nombre de fidèles de plus en plus important, la Ville de Paris décide en 1861 de la construction de l’église de la Sainte-Trinité. Elle s’inscrit dans la perspective de la rue de la Chaussée d’Antin et est couronnée par un campanile octogonal, ce qui la rend très visible de tous.
Photographie © Ville de Paris / BHVP, CPA-4098/
Photographie de Noël Le Boyer, AP43LE17536 © Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion GrandPalaisRmn Photo
La construction est confiée à l’architecte Théodore Ballu, premier Grand Prix de Rome en 1841. L'architecte accentue la perspective de l’église en y ajoutant un parvis : le square d'Estienne-d’Orves. Ce square elliptique, planté d’un jardin anglais et clos par une balustrade en pierre, constitue la base de l’édifice.
Accéder au au parcours
Bus
Havre - Caumartin (ligne 32)
Haussmann - Mogador (ligne 68)
Gare Saint-Lazare (lignes 20, 26, 29, 42, 43, 80, 94)
Métro
Chaussée d'Antin Lafayette (ligne7)
Havre - Caumartin (ligne 9)
Saint Lazare (lignes 3, 12, 13, 14)
Vélib'
Station n°9104
Caumartin - Provence
Station n°8009
Gare Saint-Lazare - Isly
Station n°9116
Victoire - Chaussée d'Antin
RER
Haussmann Saint-Lazare (ligne E)
Auber (ligne A)