Les mutations du grand ensemble de Sarcelles
Sarcelles
Sarcelles-Lochères est un des plus importants grands-ensembles d’Europe. Parcourons les éléments caractéristiques de cet urbanisme des années 1950-1970 et découvrons les mutations d’une ville résolument ancrée dans le XXIᵉ siècle.
Merci à l’ensemble des partenaires et institutions qui ont permis de rendre possible ce parcours :
Nous remercions également Frédéric Meynard (DGA, Aménagement et politique de la ville de la Ville de Sarcelles), Olivia Jean (Cheffe de projet Rénovation urbaine de la Ville de Sarcelle), Constance Vargioni (Vidéaste pour la Ville de Sarcelles), Nadège Carpels (Chargée de mission Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles), Franck Doucet (Chargé de mission au Pôle ressources ville et développement social CRPV Ouest Francilien), Paul Landauer (agence ABC), Antoine Le Bouc et Laurent Pezin (Arc.Ame et l’Agence Française) pour leur contribution et leur collaboration pour ce projet et Aziza, pour son témoignage d’habitante du grand-ensemble. Nous tenons à remercier également Philippe Panerai et Bernadette Blanchon d’avoir accepté nos invitations pour organiser une balade commentée le 16 octobre 2022.
Aperçu du parcours
Les origines du grand ensemble
Découvrez une vidéo consacrée à la construction du grand ensemble de Lochères.
Le projet Sarcelles-Lochères changea profondément la vie locale. S’il est souvent associé à une image négative, il dispose de nombreuses qualités qui font de lui un modèle particulièrement enviable aujourd’hui.
Le Bois de Lochères avant la construction du grand ensemble qui lui donnera son nom. © Maison du patrimoine de la ville de Sarcelles
Genèse d’un projet emblématique
Construit sur près de 190 hectares sur d’anciennes terres agricoles cultivées en maraîchage (petits pois, choux, etc.), le grand ensemble se caractérise par de grandes unités résidentielles localisées sur de vastes étendues. Le chantier durera plus de vingt-ans (1955-1976). Ce projet d’envergure devait répondre à un triple objectif : enrayer la crise du logement après-guerre, maîtriser l’afflux d’une population étrangère et désengorger l’agglomération parisienne.
La construction massive de logements (il en manque 4 millions), impulsée sur une initiative de l’Etat, demande la mobilisation de nombreux terrains. Le prix bon marché des terres agricoles, en périphérie de Pierrefitte-sur-Seine et Garges-lès-Gonesse, et loin du village historique de Sarcelles, encourage leur urbanisation. Le grand ensemble débute par la construction de 26 pavillons, dits des Castors, par la SCIC (filiale de la Caisse des Dépôts et de Consignation).
Les 26 pavillons “des Castors” comme première intervention de la SCIC avant la construction des immeubles collectif. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Rôle de la SCIC
La SCIC aura la toute-puissance du grand ensemble : aménageur, propriétaire, bailleur et gestionnaire. Le projet sera néanmoins pensé et construit par le duo d’architectes Jacques-Henri Labourdette et Roger Boileau, avec l’élaboration d’un plan directeur qui verra le jour qu’en 1960. Les premières années du projet furent construites sans réflexion globale, en prenant pour exemple les logements construits dans les villes voisines.
Composition urbaine des premières tranches dont le quartier des Sablons construit dès 1955. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Le plan directeur détermina les grands principes d’aménagement (axes de circulation, emplacement des principaux équipements) mais es plans-masses des différents quartiers, seront quant à eux, définis au fur et à mesure de l’avancement du chantier. Le grand-ensemble est principalement composé de barres (de 2 à 5 étages) de formes oblongues. Quelques tours viennent ponctuer le paysage urbain. La composition urbaine est géométrique, marquée par un croisement des axes de communication.
Plan masse des Sablons (1954). © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Une conception urbaine qui prône un urbanisme fonctionnaliste
La conception du grand ensemble se caractérise par une organisation urbaine précise : la hiérarchisation des voies (voies principales, secondaires et résidentielles) dissocie les fonctions (habitat, commerces, activités économiques, services, etc.). C’est une organisation de l’espace typique de l’urbanisme fonctionnaliste diffusé en France par le Corbusier, emblématique de l’urbanisme d’après-guerre. L’arrivée de la voiture individuelle dans les ménages, fait intégrer dans les plans d’aménagement le stationnement, en bordures de voiries.
Plan de logement d’un LOGECO, 4 pièces sur 60m². © Maison du Patrimoine de la ville de Sarcelles
Le grand ensemble est l’œuvre de l’État aménageur, avant les lois de décentralisation qui donneront, plus tard, les compétences en urbanisme aux communes. Afin de produire rapidement des logements, l’État met en place deux prototypes de logements qui seront dupliqués partout sur le grand ensemble : les LOGECO (logement économique) et les LOPOFA (logement familial). La modernisation des procédés constructifs (préfabrication) permet d’atteindre les objectifs et remplaceront la pierre de taille (construction traditionnelle) utilisée au tout début du projet.
Vue aérienne de l’étendue du grand ensemble, vers 1960. © Maison du Patrimoine de la ville de Sarcelles
Les origines du grand ensemble
Découvrez une vidéo consacrée à la construction du grand ensemble de Lochères.
Le projet Sarcelles-Lochères changea profondément la vie locale. S’il est souvent associé à une image négative, il dispose de nombreuses qualités qui font de lui un modèle particulièrement enviable aujourd’hui.
Le Bois de Lochères avant la construction du grand ensemble qui lui donnera son nom. © Maison du patrimoine de la ville de Sarcelles
Genèse d’un projet emblématique
Construit sur près de 190 hectares sur d’anciennes terres agricoles cultivées en maraîchage (petits pois, choux, etc.), le grand ensemble se caractérise par de grandes unités résidentielles localisées sur de vastes étendues. Le chantier durera plus de vingt-ans (1955-1976). Ce projet d’envergure devait répondre à un triple objectif : enrayer la crise du logement après-guerre, maîtriser l’afflux d’une population étrangère et désengorger l’agglomération parisienne.
La construction massive de logements (il en manque 4 millions), impulsée sur une initiative de l’Etat, demande la mobilisation de nombreux terrains. Le prix bon marché des terres agricoles, en périphérie de Pierrefitte-sur-Seine et Garges-lès-Gonesse, et loin du village historique de Sarcelles, encourage leur urbanisation. Le grand ensemble débute par la construction de 26 pavillons, dits des Castors, par la SCIC (filiale de la Caisse des Dépôts et de Consignation).
Les 26 pavillons “des Castors” comme première intervention de la SCIC avant la construction des immeubles collectif. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Rôle de la SCIC
La SCIC aura la toute-puissance du grand ensemble : aménageur, propriétaire, bailleur et gestionnaire. Le projet sera néanmoins pensé et construit par le duo d’architectes Jacques-Henri Labourdette et Roger Boileau, avec l’élaboration d’un plan directeur qui verra le jour qu’en 1960. Les premières années du projet furent construites sans réflexion globale, en prenant pour exemple les logements construits dans les villes voisines.
Composition urbaine des premières tranches dont le quartier des Sablons construit dès 1955. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Le plan directeur détermina les grands principes d’aménagement (axes de circulation, emplacement des principaux équipements) mais es plans-masses des différents quartiers, seront quant à eux, définis au fur et à mesure de l’avancement du chantier. Le grand-ensemble est principalement composé de barres (de 2 à 5 étages) de formes oblongues. Quelques tours viennent ponctuer le paysage urbain. La composition urbaine est géométrique, marquée par un croisement des axes de communication.
Plan masse des Sablons (1954). © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Une conception urbaine qui prône un urbanisme fonctionnaliste
La conception du grand ensemble se caractérise par une organisation urbaine précise : la hiérarchisation des voies (voies principales, secondaires et résidentielles) dissocie les fonctions (habitat, commerces, activités économiques, services, etc.). C’est une organisation de l’espace typique de l’urbanisme fonctionnaliste diffusé en France par le Corbusier, emblématique de l’urbanisme d’après-guerre. L’arrivée de la voiture individuelle dans les ménages, fait intégrer dans les plans d’aménagement le stationnement, en bordures de voiries.
Plan de logement d’un LOGECO, 4 pièces sur 60m². © Maison du Patrimoine de la ville de Sarcelles
Le grand ensemble est l’œuvre de l’État aménageur, avant les lois de décentralisation qui donneront, plus tard, les compétences en urbanisme aux communes. Afin de produire rapidement des logements, l’État met en place deux prototypes de logements qui seront dupliqués partout sur le grand ensemble : les LOGECO (logement économique) et les LOPOFA (logement familial). La modernisation des procédés constructifs (préfabrication) permet d’atteindre les objectifs et remplaceront la pierre de taille (construction traditionnelle) utilisée au tout début du projet.
Vue aérienne de l’étendue du grand ensemble, vers 1960. © Maison du Patrimoine de la ville de Sarcelles
La Tour Ravel
Découvrez une vidéo consacrée à la réhabilitation de la Tour Ravel.
La gare de Garges-Sarcelles (RER D) est indissociable du grand ensemble. Les premiers quartiers furent construits près de la voie de chemin de fer, desservis par une gare en 1965.
La voie de chemin de fer, axe structurant du grand ensemble. © Maison du Patrimoine de la ville de Sarcelles
Le développement des quartiers près de la voie de chemin de fer, au départ sans arrêt, attire de nombreux ménages en quête d’espace et de verdure. Le grand ensemble est symbole de modernité et de confort, on s’y presse avant même la fin des travaux. Le grand ensemble accueillera en tout près de 12 400 logements (8400 logements sociaux et 4100 copropriétés) multipliant la population par sept (55000 habitants aujourd’hui).
Une réflexion qui évoluera au cours du chantier
L’aménagement du projet du grand ensemble a évolué au cours de sa construction. Si la forme d’habitat principalement privilégiée était de longues barres (de 2 à 4 étages), la SCIC a souhaité marquer le paysage sarcellois par des constructions plus hautes. Symbole de modernité, les tours représentent une contemporanéité souvent comparée aux gratte-ciels états-uniens. La construction de tours fait apparaître des techniques de construction inédites pour l’époque (ossature aluminium, façade rideau…).
La Tour Ravel et la gare. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
La Tour Ravel, emblème d’une architecture moderne
Unique en son genre, la Tour Ravel se distingue du reste du grand ensemble. C’est un véritable repère urbain. Conçue sur un plan carré, son emprise au sol est faible (80m²). Haute de 14 étages, la tour accueille des locaux commerciaux au rez-de-chaussée. C’est un tournant dans la pensée urbanistique, celui de la séparation des fonctions. On cherche à regrouper au sein d’un même édifice différents usages.
Installation au pied des immeubles de commerces et d’activités pour regrouper les fonctions au sein d’un seul édifice. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La tour accueille 56 logements de la même dimension (T3 ou T4 de 78m²). Tous les appartements bénéficient d’une double orientation en angle, d’un balcon filant devant la cuisine et le séjour, et d’une loggia devant l’une des chambres. Les espaces de distribution (couloir) sont bien pensés et les appartements possèdent de nombreux rangements (cellier/arrière-cuisine, placards, etc.). L’ensemble des attributs de ces logements concoure à une qualité architecturale, sans équivoque.
Plan d’un étage courant. © Equateur
La hauteur de la tour demande une construction particulière, faite de matériaux légers. Le mur-rideau qui enveloppe l’édifice est composé d’un fin millefeuille d’isorel et d’aluminium. Monté sur des rails de type Halfen dans les nez des dalles, les façades d’origine étaient conçues, dès la conception, pour être un jour remplacées. Le mode constructif choisi par l’architecte de la tour Jacques-Henri Labourdette était donc évolutif.
Pose de la façade en préfabrication. © Equateur
La Tour Ravel a été réhabilitée en 2017 dans un contexte de renouvellement urbain mené par la ville depuis quelques années. La réhabilitation a été préférée à une démolition-reconstruction notamment pour la qualité architecturale de la Tour. Les objectifs de cette réhabilitation répondent à une exemplarité sur le plan thermique et acoustique. Le maître d’œuvre mandaté (agence Equateur) a souhaité « mettre à jour » le bâtiment sans le dénaturer.
Chantier lors de la rénovation de la Tour. © Equateur
Le Parc Kennedy
Le grand ensemble renvoie à l’idée de la ville-parc : une composition urbaine rythmée par de nombreux espaces verts de différentes tailles et reliés les uns aux autres.
Jean Camand, le paysagiste-concepteur du grand-ensemble
L’intégration des espaces verts dans le plan directeur est l’œuvre de Jean Camand, paysagiste-concepteur. La réflexion sur l’intégration d’aménagements paysagers au sein d’un projet d’urbanisme de grande ampleur, comme c’est le cas pour Sarcelles-Lochères, est suffisamment rare pour l’époque pour le souligner. Ainsi, malgré l’image d’un Sarcelles bétonné, la présence des espaces verts dans le grand-ensemble représente 39% de sa surface (contre 17% pour les bâtiments).
Un espace vert dans un urbanisme de barre. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Le parc Kennedy, un parc urbain novateur
Le parc Kennedy est emblématique de la ville-parc. D’une superficie de 4 hectares, il fut la fierté de la SCIC. Il est organisé autour d’une série de buttes qui sont en fait les déblais du chantier de construction des bâtiments alentours. Elles sont entrelacées par des cheminements piétons qui offrent différentes ambiances paysagères et une promenade aux riverains. Initialement, plusieurs aires de jeux sont implantées, dont une pataugeoire.
Nom du fichier : Pataugeoire au cœur du parc Kennedy. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
« Le parc Kennedy est magnifique ! Ceux qui habitent en face du parc Kennedy, ils ont vraiment de la chance ! […] Pourquoi un si beau parc est-il caché ? […] Apparemment, ils ont donné le nom du parc en référence au président américain, John Kennedy. Comme si on était à New-York. » Aziza, habitante du grand ensemble.
Un coucher de soleil sur le parc Kennedy. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Le parc Kennedy est un vaste cœur d’îlot, un parc urbain, à l’abri des regards. Il accueillit pendant longtemps la Maison de Projet du grand ensemble. Actuellement à l’abandon, la ville souhaite réhabiliter le Pavillon Kennedy pour lui garder sa fonction de lieu d’exposition dédié à l’environnement et à l’urbanisme. Soutenu par la Fondation du Patrimoine, le Pavillon sera renommé « Pavillon de la terre et du patrimoine ».
Le Parc Kennedy au printemps. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Le parc est entouré de longues barres d’immeubles construites en pierre de taille. Des angles ouverts permettent l’accès au parc et le relie aux voies de communication. Une première phase de rénovation urbaine a permis de dégager davantage le parc sur le reste de la ville, de réhabiliter les immeubles tout en conservant l’esprit d’origine (grande ouverture des espaces comme lieu de respiration, de déplacements et de détente).
Angle ouvert sur le parc Kennedy. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Les logements en pierre de taille
Les premières tranches des logements construits (Sablons, Lochères), utilisent des procédés constructifs traditionnels comme l’utilisation de la pierre de taille de Saint-Maximin.
Utilisation de la pierre de taille comme matériau d’origine. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La qualité constructive de ces immeubles permet une durabilité des constructions. Malgré leur taille (jusqu’à 270 mètres), sur quatre étages, chaque barre peut accueillir plusieurs centaines de logements. Réhabilités il y a peu pour tendre vers des performances thermiques et énergétiques, les immeubles n’ont jamais été résidentialisés (= clôturer les espaces extérieurs) afin de conserver l’esprit des concepteurs.
Des barres jusqu’à 270m de long. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La barre, typologie bâtie majoritaire du projet
Leur longueur et leur implantation (parallèle à la voirie) donnent une marque très urbaine au quartier. La qualité très spécifique de Sarcelles-Lochères se singularise par le fait qu’il n’y ait pas de hiérarchie entre les bâtiments, les lieux publics et les équipements. Les espaces de liaisons (voirie, mail, cheminements piétons) jouent un double rôle : celui d’espace public (ils sont bien aménagés et végétalisés) et celui de connecteur entre quartiers.
Rapport entre espace bâti et espace non bâti. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Ici, on circule partout et facilement à la fois. L’architecte du plan directeur, Jacques-Henri Labourdette, a accordé une attention particulière au fond plutôt qu’à la forme. Ce fond est constitué d’un soin apporté à la fonctionnalité du quartier et à la qualité des espaces extérieurs. Architecturalement, trois bâtiments composent le quartier : des bâtiments longs enduits, des bâtiments longs en pierre de taille et des bâtiments hauts en pierres agrafées.
Immeubles donnant directement sur de vastes espaces extérieurs. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Une place forte donnée aux espaces publics
Le quartier est structuré par un grand mail planté de platanes, parallèlement à l’avenue Joliot-Curie, qui relie la gare aux Flanades sur près de 750 mètres. Cet axe secondaire souligne la trame orthogonale du grand- ensemble tout en fluidifiant le quartier. L’avenue accueille différents points stratégiques (gare, marché, commerces...). Le marché, qui se tient trois par semaine, est un des plus grand d’Île-de-France et est témoin du multiculturalisme de la ville.
Mail planté qui accueille le marché Joliot-Curie trois fois par semaine. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
« Le marché de Sarcelles, c’est un marché multiculturel. On y trouve de tout ! […] : des tissus, des vêtements, des robes traditionnelles, des tapis […] même pas besoin d’aller chez Ikea ! C’est pour ça que la clientèle du marché est très grande […] En fait, le marché de Sarcelles, c’est comme un centre commercial à ciel ouvert, juste en moins cher ». Aziza, habitante du grand-ensemble de Sarcelles.
Place de France
Les Flanades, quartier érigé dans les dernières années, a pour vocation de relier les différents quartiers entre eux et de faire converger dans un même centre, la population du grand ensemble.
Le monument-fontaine emblématique de la Place de France. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Le commerce, changement de regards…et de pratiques
L’urbanisme des grands ensembles s’inspire des réflexions du Corbusier qui sépare les fonctions de la vie urbaine (habitat, travail, loisirs, déplacement) à différents endroits de la ville. À Sarcelles, cette réflexion est mise en œuvre dans les premières tranches de l’opération, mais rapidement des problèmes émergent. Partout, si quelques commerces sont implantés aux pieds des immeubles, créant de petits centres commerciaux, l’arrivée de nouveaux habitants créent un besoin qui n’existe pas.
Commerces implantés aux pieds des immeubles. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
L’ennui des femmes aux foyers, qui ne peuvent pas faire de lèche-vitrine, va faire basculer le grand ensemble de Sarcelles dans une image de ville-dortoir. Au cours du chantier, la séparation des fonctions est abandonnée pour une mixité. Les commerces sont implantés comme des linéaires commerciaux, directement sur rue, et non plus au sein des îlots résidentiels. Les immeubles suivants, accueilleront, habitat, commerces et activités dans un seul et même édifice.
Plan des logements du quartier. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Les Flanades, vers l’urbanisme sur dalle
Le quartier des Flanades fut construit sur six ans (1967-1973) au sein d’un îlot minéralisé sur dalle. Les circulations routières et piétonnes sont séparées par cette dalle, le stationnement des logements étant construit en sous-sol. Pensé comme un cœur de ville, il accueille un centre commercial qui deviendra rapidement un centre d’intérêt régional. Néanmoins, la création d’une zone d’activités en périphérie amena une baisse de fréquentation notable de ce centre.
Vue aérienne de la Place de France. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
L’ensemble des bâtiments (R+3) sont implantés en angle autour du patio accueillant une mixité programmatique. Le centre commercial régional est construit en 1982. Considéré comme le quartier le plus huppé du grand- ensemble, il accueillait un bowling et un cinéma. C’est au total près de 600 logements en copropriétés, 150 boutiques, 30000m² de surface commerciale, 9500m² de bureaux, un hôtel de 250 chambres et 1600 places de parking.
Plan masse des Flanades. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
L’ensemble des bâtiments (bureaux, logements, commerces) et la place de France, appartiennent à la Compagnie des immeubles parisiens. Dans le cadre de la requalification du quartier, la ville de Sarcelles ambitionne de faire de la place de France un lieu public, vivant, de partage et de traverse. Le centre commercial régional fait également l’objet d’un vaste projet de réhabilitation afin de rouvrir les commerces sur rue, cher aux concepteurs.
Future place imaginée par les concepteurs. © B et C Architecture
L’art dans l’espace urbain
La SCIC souhaita imposer dans la conception du grand ensemble, une place significative à l’art dans l’espace urbain. Ces œuvres d’art devaient contribuer à développer « l’âme » des nouveaux quartiers. Aux Flanades, la SCIC organisa un concours dit « monument-fontaine ». Après une quarantaine de candidatures, c’est finalement l’œuvre de Caroline Lee qui a été retenue. Cette fontaine mesure 9,6m de haut et pèse plus de 100 tonnes.
Œuvre de Caroline Lee la nuit. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
« La Place de France, c’est […] une place symbolique : une place de France ! C’est donc le point de rassemblement de nombreuses manifestations culturelles ou politiques. C’est dommage que la place soit dégradée… c’est un lieu sans voiture, où l’on voit souvent des enfants jouer. Parfois, les mamans laissent leurs enfants jouer sur la place, en attendant de faire des petites courses… ». Aziza, habitante du grand ensemble
Vue aérienne des Flanades (1975). © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Provence dit "les Biscottes"
Cette barre singulière longe l’avenue du 8 mai 1945 et profite d’une situation privilégiée.
Une barre de collectifs qui structure l’avenue. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Provence, dits les Biscottes, est une barre de 10 étages qui se distingue des habitations avoisinantes par sa volumétrie. Sa hauteur se rapproche des tours en entrée de ville et crée une liaison avec les bâtiments plus bas. Sa proximité avec des équipements urbains structurants (centre commercial des Flanades, bibliothèque, entrée de ville) et sa volumétrie contribuent à renforcer la dimension d’artère urbaine de l’avenue du 8 mai 1945.
Implantation de la barre dans son contexte urbain. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Répondre à des performances énergétiques
Dans le cadre du NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) mené par la ville de Sarcelles et l’ANRU (Agence Nationale du Renouvellement Urbain), le bâtiment Provence fait l’objet d’un projet de réhabilitation. Comme pour les autres réhabilitations de la ville, le projet doit répondre à trois enjeux majeurs : l’amélioration de la performance énergétique, du confort et de la sécurité des logements.
Une barre qui juxtapose le centre commercial des Flanades. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La maîtrise d’œuvre mandatée (Atela Architectes) souhaite conserver la façade d’origine et de s’y accrocher grâce à une nouvelle ossature. Cette approche permet de minimiser l’intervention en site occupé. La maîtrise d’œuvre garde également la logique de panneaux « damier » et le jeu de plein de vide, caractéristique du bâtiment. Les balcons de la façade sud sont conservés et remis en état avec de nouveaux garde-corps.
Jeu de plein et de vide de la façade principale. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La façade sur rue se distingue par l’utilisation d’une tôle pliée qui capte la lumière du soleil et dont les courbes plus marquées créent une texture différente. La maîtrise d’œuvre joue sur l’alternance des couleurs pour retrouver la trame d’origine : champagne sur les grands panneaux et blanche sur les impostes et les allèges des fenêtres. Le traitement différent de cette façade affirme son statut de façade principale urbaine.
Avant/après de l’entrée principale de la médiathèque Anna Langfus. © Montage de la Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La médiathèque Anna Langfus, comme équipement public structurant du grand ensemble
En face, la bibliothèque Anna Langfus, devenue médiathèque, est un équipement majeur du grand ensemble. Construite en 1960, elle a longtemps été le seul équipement culturel de la ville. Rénovée et en cours d’agrandissement, la médiathèque proposera de nouveaux espaces et services aux habitants. La surface totalisera près de 1800m² sur deux niveaux proposant près de 70000 documents pour tous les âges.
Développement urbain et développement numérique
Plus loin, à côté de l’Institut Universitaire de Technologie de CY Cergy Paris Université, une prochaine Maison du numérique est inaugurée en 2023. Elle a pour objectif de connecter différents publics dans un équipement réuinissant plusieurs structures dédiées au numérique (Fablab, incubateur, etc.). Le projet veut favoriser l’inclusion numérique en banlieue. Elle pourra accueillir 30 start-ups à terme et des jeunes entreprises sur 1000m² au total.
Station Numixs, la maison du numérique Légende et crédit : Francis Soler Architecte
Tour Forum
Découvrez une vidéo consacrée à la réhabilitation de la Tour Forum.
L’arrivée de l’IUT participe à la revitalisation des quartiers prioritaires en politique de la ville.
La Tour comme marqueur urbain. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La Tour du Forum, construite en 1972 par Jacques-Henri Labourdette, est une des plus hautes tours de la ville. Si elle a longtemps été occupée par des bureaux, un projet de réhabilitation couplé à une reconversion de l’édifice, a été pensé pour offrir des logements étudiants sur la commune. Ce projet coïncide avec le développement de l’IUT afin de répondre à un besoin qui n’était pas couvert sur la ville jusqu’à présent.
Une Tour en pleine reconversion. © L’Agence Française
Convertir une tour de bureaux en logements étudiants
Inoccupée depuis 2012, la tour de 13 étages (7322m² de SP) accueille une centaine de logements étudiants (117 T1 et T2). Pensée sur un modèle mixte, une vingtaine de logements partagés en coliving avec de nombreux services (laverie, coworking, salon, etc.) sont également proposés. La résidence inclut également des places de stationnements (136 places) et des locaux d’activités sur 410 m² au rez-de-chaussée.
Futur hall d’entrée. © L’Agence Française
À l'extérieur, la tour conserve son aspect d’origine. Les baies vitrées ont toutes été doublées par des fenêtres intérieures pour assurer le confort thermique et acoustique des futurs étudiants. Acquise par Vilogia en VEFA, les travaux de réhabilitation ont coûté 18,6 millions d’euros HT.
Étage en cours de réhabilitation avant la livraison prévue en 2023. © CAUE 95
La Tour du Forum propose, sur son toit, un panorama exceptionnel sur le grand- ensemble de Sarcelles Lochères qui restera cependant inaccessible aux futurs occupants.
Panorama depuis le toit de la Tour Forum. © CAUE 95
Entrée de ville
Afin d’endiguer la paupérisation, de lutter contre l’insalubrité des logements, les marchands de sommeil ou encore la dégradation du bâti, la ville a engagé un vaste projet de réhabilitation.
Architecturale monumentale d’inspiration manhattanienne. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Manhattan à Sarcelles
L’îlot Entrée de ville, construit dans les dernières années du grand ensemble (à partir de 1967), au sein du quartier des Cholettes, se distingue par une structure urbaine singulière, presque “manhattanienne”. L’aspect monumental des tours, surélevées par des locaux commerciaux en rez-de-chaussée et des bureaux d’activités en entresol, est d’origine. L’arrivée du tramway T5 (2013) renforce les atouts du quartier qui en font une ville avec tous les attributs recherchés.
Locaux commerciaux et locaux d’activités en pied d’immeubles. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Le quartier se caractérise par un soin accordé à la forme urbaine mettant en avant un urbanisme de rue, des espaces publics généreux (large voirie, stationnement intégré, mail, etc.) et des cœurs d’îlots souvent verts qui offrent des espaces de respiration aux résidents. L’entrée de ville se compose ainsi de 23 immeubles, 5 copropriétés, 711 logements, 79 commerces et locaux d’activités, 71 locaux de bureaux et plus de 2000 habitants.
Générosité des espaces publics dès la conception. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Tendre vers des objectifs ambitieux, durables et écologiques
Avec un ensemble de partenaires publics (Etat, ANRU, ANAH, Banque des Territoires, Conseil Régional, CARPF…), la ville a signé une Opération de Requalification des Copropriétés Dégradées (ORCOD dotée d’environ 120 millions d’euros) permettant pendant 7 ans (renouvelable) d’appuyer les 57 copropriétés dégradées de la commune pour les aider à rééquilibrer leurs comptes et financer la réhabilitation des immeubles concernés.
Aménagement du tramway T5 le long de l’avenue du 8 mai 1945 (2013). © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Lauréate en janvier 2022 de l’Appel à Manifestation d’Intérêt “Démonstrateur de la ville durable”, la ville bénéficie d’un montant de 10 millions d’euros pour la régénération du quartier “entrée de ville” (réhabiliter les espaces extérieurs, ravaler les immeubles et engager des travaux de rénovation thermique et phonique tout en maintenant les propriétaires occupants). En complément de l’ORCOD, l’AMI permet de requalifier le quartier labellisé “Architecture contemporaine remarquable”.
La ville souhaite pour ce faire redonner un cycle de vie à ce quartier par une “trajectoire immobilière positive”. La qualité architecturale des logements reste particulièrement enviable aujourd’hui : grands logements, grandes pièces, logements traversants, luminosité, espaces extérieurs généreux (terrasse, balcon…). L’ambition de la commune est de tendre vers les qualités attendues de la ville bas carbone du XXIᵉ siècle par un modèle urbain durable.
Vue depuis le mail des copropriétés. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Une équipe pluridisciplinaire a été constitué pour œuvrer à transformation du quartier. L’équipe comprend notamment : DeJean Marin architectes, Courtoisie Urbaine, Ville Ouverte, TU-DU Architecture-Urbanisme, ABC Architects Building for Capacity, APIC, CSTB, Efficacity, Ecole de Design de Cergy, ENSP et bien d’autres.
Les Sablons
Quartier historique du grand ensemble, il fut érigé dès 1955. Longeant la voie de chemin de fer, la composition urbaine d’origine “se greffait” au quartier pavillonnaire des Castors.
Composition urbaine du premier quartier. © Maison du patrimoine de la Ville de Sarcelles
Des Castors aux Sablons
Les Castors, quartier pavillonnaire de 26 maisons, signe le début du grand ensemble. L’acquisition des terres maraîchères par la SCIC, en vue d’y construire un projet d’envergure, donnera naissance aux Sablons, premier quartier du grand ensemble. Construit en pierre de taille de Saint- Maximin, le réseau viaire, étroit et biscornu, enclave le quartier. À termes, insécurité, insalubrité, d’accès, manque de commerces et du quartier
Carte postale du quartier des Sablons habité vers 1955. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
Vers une rénovation urbaine majeure
Afin d’y remédier, la ville engage, aux côtés de l’ANRU, un important projet de rénovation urbaine. Le projet, inscrit dans le cadre d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concerté), comprend un large périmètre. Seul le quartier pavillonnaire des Castors est voué à rester intact. Si la majorité des logements collectifs d’origine sont réhabilités, certains d’entre eux doivent être détruits. Le projet débute en 2007, mené par Grand Paris Aménagement.
Périmètre du projet de rénovation urbaine. © Plan Local d’Urbanisme en vigueur de la Ville de Sarcelles
Le projet souhaite désenclaver le quartier en proposant une offre de logements diversifiée, créer des commerces de proximité, rénover et requalifier les équipements et en restructurant verts. Au total, plus de 400 logements sociaux démolis et reconstruits, près de 1200 réhabilités et des espaces publics réaménagés (rue Raoul Dufy, place Bloch Lainé, boulevard Maurice Ravel…).
La rénovation urbaine du quartier permet la création d’espaces publics. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Un nouveau quartier
Aujourd’hui, le quartier des Sablons est un quartier moderne proposant des jardins familiaux aux résidents. La typologie d’habitat offre davantage de petits logements (T1, T2, T3) qu’auparavant avec une arrivée importante de propriétaires occupants. L’écriture architecturale choisie tranche volontairement avec la “ville-parc” du grand ensemble en proposant des îlots résidentialisés individuels. La création de la rue Raoul Dufy, emprunte cependant à la conception d’origine, une emprise large, verdoyante et piétonne.
Écriture architecturale qui propose des logements collectifs en îlots résidentialisés. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
“La destruction des bâtiments, c’est dommage. Parce que les appartements des années 1960 sont mieux agencés : il y a des rangements dans toutes les pièces ! [...] En plus, les nouvelles constructions ne sont pas toujours de bonnes qualités. Certains logements récents dans le quartier des Sablons sont en procédure judiciaire… il y a déjà des infiltrations d’eau et des moisissures dans certains appartements…”. Aziza, habitante du grand-ensemble.
Cœur d'ilot
Les qualités paysagères des Lochères renvoient à la règle comptable “un logement, un arbre” que s’est imposée la Caisse des dépôts lors de sa construction.
Barre d’immeubles face au parc Kennedy Légende et crédits. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
La densité moyenne du grand ensemble est de 50 logements à l’hectare. La singularité dans la conception tient au regroupement du bâti en îlot, délimité par les rues. Les cœurs d’îlots qui en résultent sont larges, ouverts et reliés entre eux par un réseau d’allées et de promenades plantées. L’un et l’autre participent à l’offre en espaces publics et en espaces verts proposés aux habitants.
Vue aérienne des espaces verts dans la trame urbaine. © Maison du Patrimoine de la Ville de Sarcelles
L’importance des espaces verts fait partie des éléments auxquels la SCIC croyait comme vecteur d’accès à tous à la vie moderne et à la vie confortable. Les architectes-concepteurs souhaitaient effacer, par la règle comptable “un logement, un arbre” toutes distinctions sociales entre espaces publics et espaces privés. Mails, parcs, squares, cœurs d’îlots, agora… s’inscrivent dans la trame urbaine orthogonale et stricte des bâtiments.
Chaque résident accède au même espace vert, en termes de quantité, d’usages, d’ensoleillement. Le grand ensemble représente, ainsi, l’archétype de la ville égalitaire défendue par les architectes-concepteurs. Le paysagiste Jean Camand interviendra sur près de quinze années (1957-1973) sur toutes les tranches de construction. Sa signature est reconnaissable dans le dessin des circulations piétonnes au sol qui s’oppose à l’aspect géométrique de la trame urbaine dessinée par les rues et les barres.
Cœur d’îlot aux Cholettes. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
L’intégration de l’espace vert dans l’espace urbain a évolué au cours du chantier. Des grands espaces verts généreux du parc Kennedy laissent place à des cœurs d’îlots verdoyants, plus intimistes, qui s’articulent avec des espaces minéralisés comme les patios ou les placettes. Les commerces, installés sous forme de linéaires aux pieds des immeubles, sont délimités par des murets, des haies ou encore des talus.
Cheminements piétons au sein d’un coeur d’îlot. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
Les espaces verts sont sans conteste un des aspects majeurs du grand ensemble. La qualité de ces espaces doit donc être préservée et rénovée. Pourtant, les problématiques sécuritaires renforcées par une idéalisation de la résidentialisation, s'opposent au concept de la ville-parc. Le travail de Jean Camand à Sarcelles a permis toute une transmission dans le savoir-faire des générations de paysagistes qui s’y sont succédées, même encore aujourd’hui.
La ville-parc des architectes-concepteurs. © Ville de Sarcelles (Constance Vargioni)
L’espace non bâti devient le fil conducteur du grand ensemble qui jalonne les différents quartiers : “le dénominateur commun à tous ces morceaux de ville [les îlots] c’est bien la présence du végétal” (Philippe Panerai, architecte, ancien architecte-conseil de la ville de Sarcelles).
“En fait, Sarcelles, c’est une ville avec des espaces verts. Ici, on ne cherche pas à tout bétonner. On garde les arbres. On préserve les espaces verts”. Aziza, habitante du grand- ensemble.
Accéder au au parcours
Tramway
Ligne 5
Bus
133 / 252 / 269 / 270 / 368
RER
RER D