Cormeilles-en-Parisis : l’habitat au fil de l’histoire
Cormeilles-en-Parisis était autrefois un petit village où l’on cultivait la vigne et le blé. La ville acquiert une renommée au XIXe siècle, lorsque la famille Lambert commence l’extraction du gypse à grande échelle pour la production du plâtre. L’empire familial ne cesse de croître et attire des centaines d’ouvriers venus du monde entier. Devenue aujourd’hui propriété de la société Placoplatre, l’entreprise Lambert laisse derrière elle de nombreux logements conçus pour ses ouvriers et cadres. De la gare à l’usine, découvrez comment la ville s’est façonnée, au gré des activités humaines.
Merci à l’ensemble des partenaires et institutions qui ont permis de rendre possible ce projet : La Direction régionale des Actions Culturelles d’Île-de-France ; La Ville de Cormeilles-en-Parisis et le Musée du Plâtre (https://www.museeduplatre.fr).
Merci également aux agences Basalt Architecture et Atrium Architecture pour leur aide apportée dans la conception du parcours.
Aperçu du parcours
Villas Suzanne et les Ravenelles
Le développement démographique de la ville de Cormeilles-en-Parisis est lié à l'arrivée du chemin de fer au sud de la ville, à la fin du XIXᵉ siècle. Jusqu’alors, Cormeilles est un village rural, dont l’activité est agricole et partiellement industrielle.
Villa les Ravenelles. © Martin Argyroglo
Le chemin de fer : vecteur d’un nouvel urbanisme
En 1851, la ligne Paris-Argenteuil est établie, suivie en 1892 par la ligne Argenteuil-Mantes. Ce nouveau mode de transport relie Paris à Cormeilles en 25 minutes et favorise l’arrivée d’une petite bourgeoisie parisienne en recherche d’un cadre de vie bucolique. Certains habitants construisent de belles maisons dont les plus somptueuses sont les villas Suzanne et Ravenelles (4 et 17 rue Saint-Germain).
Villas Suzanne et Les Ravenelles (fin XIXᵉ*-début XXᵉ).* © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis - 9Fi420
La Villa Suzanne : une bâtisse aux accents Art Nouveau
Construite entre 1904 et 1905, la Villa Suzanne revêt l’apparence des riches maisons de villégiature franciliennes de l’époque : diversité des matériaux de façade (pierre meulière, brique et céramique), garde-corps ouvragés, tourelle d’angle et toiture en ardoises. Avec ses baies et ses menuiseries au lignes courbes la villa, est un témoignage unique de l’Art Nouveau à Cormeilles.
Villas Suzanne (fin XIXᵉ*-début XXᵉ).* © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis - 9Fi382
Essor de l’habitat pavillonnaire
Au XXᵉ siècle, l’habitat pavillonnaire se développe fortement, passant de 528 maisons individuelles en 1901 à 974 en 1925. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’accession à la propriété individuelle est facilitée par des mesures gouvernementales. Entre 1945 et 2024, la population cormeillaise est décuplée, passant de 8494 habitants à 26 985. Le pavillon individuel demeure le mode d’habitat privilégié.
Vue aérienne du quartier du Val d’Or (2019). © Ville de Cormeilles-en-Parisis
Villas Suzanne et les Ravenelles
Le développement démographique de la ville de Cormeilles-en-Parisis est lié à l'arrivée du chemin de fer au sud de la ville, à la fin du XIXᵉ siècle. Jusqu’alors, Cormeilles est un village rural, dont l’activité est agricole et partiellement industrielle.
Villa les Ravenelles. © Martin Argyroglo
Le chemin de fer : vecteur d’un nouvel urbanisme
En 1851, la ligne Paris-Argenteuil est établie, suivie en 1892 par la ligne Argenteuil-Mantes. Ce nouveau mode de transport relie Paris à Cormeilles en 25 minutes et favorise l’arrivée d’une petite bourgeoisie parisienne en recherche d’un cadre de vie bucolique. Certains habitants construisent de belles maisons dont les plus somptueuses sont les villas Suzanne et Ravenelles (4 et 17 rue Saint-Germain).
Villas Suzanne et Les Ravenelles (fin XIXᵉ*-début XXᵉ).* © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis - 9Fi420
La Villa Suzanne : une bâtisse aux accents Art Nouveau
Construite entre 1904 et 1905, la Villa Suzanne revêt l’apparence des riches maisons de villégiature franciliennes de l’époque : diversité des matériaux de façade (pierre meulière, brique et céramique), garde-corps ouvragés, tourelle d’angle et toiture en ardoises. Avec ses baies et ses menuiseries au lignes courbes la villa, est un témoignage unique de l’Art Nouveau à Cormeilles.
Villas Suzanne (fin XIXᵉ*-début XXᵉ).* © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis - 9Fi382
Essor de l’habitat pavillonnaire
Au XXᵉ siècle, l’habitat pavillonnaire se développe fortement, passant de 528 maisons individuelles en 1901 à 974 en 1925. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’accession à la propriété individuelle est facilitée par des mesures gouvernementales. Entre 1945 et 2024, la population cormeillaise est décuplée, passant de 8494 habitants à 26 985. Le pavillon individuel demeure le mode d’habitat privilégié.
Vue aérienne du quartier du Val d’Or (2019). © Ville de Cormeilles-en-Parisis
Équipements publics
L’accroissement de la population cormeillaise au XXᵉ siècle nécessite la construction de plusieurs équipements publics.
Le bureau des Postes et des Télégraphes
Bureau des Postes et des Télégraphes. © Martin Argyroglo
À l’angle de l’avenue Foch et de la rue Carnot, un hôtel des Postes et des Télécommunications est conçu par l’architecte des PTT Jacques-Henri Riedberger en 1959. Le bâtiment est composé de deux volumes maçonnés en briques et régulièrement percés de baies carrées, bordées d’un liseré blanc. Le bâtiment est d’apparence sobre et fonctionnelle, en accord avec les principes d’après-guerre.
La Médiathèque intercommunale l’Éclipse
Au 3 avenue de la Libération se trouve la médiathèque intercommunale de l’Éclipse, inaugurée en décembre 2018. L’équipement occupe les anciens locaux de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie construits en 1966 sur un modèle de poteaux-poutres en béton armé, avec un remplissage réalisé en panneaux de béton préfabriqués. Fermé en 2012, le bâtiment est acquis par la commune afin d’y installer une médiathèque intercommunale accueillant plus de 32 000 documents ainsi qu’un fond d’archives.
Médiathèque l'Éclipse. © Martin Argyroglo
Un projet de réhabilitation d’envergure
Dans ce projet de réhabilitation, l’accent est mis sur une meilleure visibilité du bâtiment depuis la rue ainsi qu’une meilleure accessibilité. La façade doit recevoir un nouvel habillage, afin de lui donner une nouvelle identité architecturale. À l’intérieur il faut créer des espaces pouvant accueillir plusieurs activités, tout en garantissant une bonne isolation phonique et un éclairage optimal. L’agence Basalt Architecture est sélectionnée pour répondre à ce programme.
Bâtiment avant sa réhabilitation. © Ville de Cormeilles-en-Parisis
Des espaces fluides où se croisent différents usages
Différentes activités cohabitent dans la médiathèque : lecture, étude, pratique de jeux, du jeu vidéo… Ces différentes pratiques sont naturellement séparées par le rayonnage ou par des cloisons vitrées pour les activités plus bruyantes. Ce décloisonnement maximal favorise un sentiment de fluidité, appuyé par le choix d’un mobilier épuré. Au plafond, des panneaux aux teintes bleues et blanches habillent l’espace tout en favorisant l’isolation phonique.
Espace de lecture au rez-de-chaussée de la médiathèque. © CAUE 95
Un bâtiment lumineux et accueillant
Afin de garantir une meilleure luminosité à l’intérieur de l’équipement, des percements ont été effectués dans la façade. À l’arrière, les larges baies donnent sur une terrasse, accessible aux usagers lorsque le temps est clément. Enfin, la façade est revêtue par un nouvel habillage en cassettes métalliques et bois.
Vue de la terrasse. © CAUE 95
Chateau Lamazière
Situé à quelques pas de la mairie, le château Lamazière est un emblème de la ville de Cormeilles-en-Parisis.
Château Lamazière. © Martin Argyroglo
Une architecture éclectique
Cette demeure éclectique est construite au XIXᵉ siècle par un anglais, avant d’être acquise par l’horloger Hippolyte Lamazière. Ce dernier fait ajouter à la façade des échauguettes, qui donneront au bâtiment des allures de petit château. Le bâtiment est acquis par la mairie dans les années 40 pour y accueillir différents usages, avant que ne s’y installe le musée du Vieux Cormeilles.
Château Lamazière, années 1950-1960. © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis - 9Fi314
La restructuration du bâtiment emblématique
Début 2010, le château Lamazière alors mauvais état sanitaire fait l’objet d’un projet porté par la municipalité, pour y accueillir une galerie d’art ainsi qu’un lieu de restauration. Le projet est réalisé par l’agence d’architecture Atrium. Les façades sud et est qui sont les plus ornementées vont être restaurées. Les modénatures en plâtre et chaux sont refaites à l’identique tandis qu’un nouveau volume contemporain en verre et cuivre vient s’intégrer dans l’emprise du bâti ancien. Des motifs sérigraphiques ornent et ajourent les façades tandis qu’à l’intérieur, une grande salle d’exposition aux murs blancs et sobres accueille les œuvres temporaires. Lancés en 2012, les travaux s’achèvent en 2014.
Vue de l'arrière du bâtiment. © Martin Argyroglo
Un château au cœur de la ville
Le château Lamazière se situe dans l’axe de l’avenue Maurice Bertaux, percé en 1908, afin de desservir les nouvelles écoles communales construites entre 1909 et 1913. Un marché est ensuite installé devant les établissements scolaires en 1921. Enfin, au début des années 80, la création d’une extension de la mairie dont le parvis donne sur l’avenue vient parachever l’idée d’une nouvelle centralité de la commune.
Avenue Maurice Bertaux, années 1950-1960. © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis, 9Fi624
👉 Découvrez une vidéo consacrée à la réhabilitation du château
Rue Gabriel Péri
La rue Gabriel Péri (historiquement appelée rue Moustier ou encore Chef de Ville) est un des axes historiques reliant le centre historique à la plaine agricole.
Rue Gabriel Péri. © Martin Argyroglo
Un axe historique
Le bourg s’est constitué autour de l’église Saint-Martin et de son hôtel de la Prévôté. Cet hôtel est une ancienne possession des abbés de Saint-Denis, qui exercent le pouvoir sur le territoire communal du IXᵉ siècle jusqu’à la Révolution française. Dotée de 33 maisons au XVᵉ siècle, la rue ne va cesser de s’agrandir, constituant le village-rue que nous connaissons aujourd’hui.
Église Saint-Martin et rue Gabriel Péri en 2023. © Ville de Cormeilles-en-Parisis
Commerces et activités, du Moyen-Âge au XXᵉ siècle
Cormeilles est jusqu’au XXᵉ siècle un village aux activités agricoles : on y cultive le blé et la vigne. Dès la Renaissance, on trouve dans le village de nombreux artisans, commerçants et professionnels du bâtiment, notamment des plâtriers. Jusqu’à la fin du XXᵉ siècle, la rue Gabriel Péri reste l’artère commerçante principale et draine un grand nombre d’habitants qui viennent consommer et se divertir dans les nombreux cafés.
Rue Gabriel Péri au début du XXᵉ siècle. © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis - 9Fi240
Les maisons cormeillaises
Les maisons cormeillaises suivent le schéma traditionnel, avec un bâtiment principal sur rue et une ou plusieurs cours successives, où se développent des constructions secondaires, des ateliers et écuries. Les plus anciennes sont bâties en pans de bois, dont le remplissage se fait en moellons enduits au plâtre. Plus récemment les maçonneries de moellons hourdées au plâtre ont remplacé ces pans de bois anciens.
Exemple de maison donnant sur cour. © Martin Argyroglo
Pavillons des cadres
Écoutez un entretien consacré à l'ascension de la famille Lambert. Avec Vincent Farion, directeur du Musée du Plâtre. © CAUE 95
Les maisons alignées le long de la rue Victor Hugo ont été construites par la famille Lambert au début du XXᵉ siècle, afin d’y accueillir les cadres de l’usine de plâtre.
Pavillons jumelés de la rue Victor Hugo. © Martin Argyroglo
Un confort optimal pour les classes sociales supérieures
Ces maisons jumelées revêtent les attributs décoratifs des maisons bourgeoises de l’époque. Des modénatures de briques et de céramiques s’intègrent dans la maçonnerie en pierre meulière, animant la façade par un jeu de couleurs et de géométries. L’usine Lambert offre à ses cadres un certain confort moderne. Les logements se trouvent éloignés de l’usine, ce qui permet aux résidents de ne pas subir les désavantages d’un quartier industriel.
Des maisons animées par une riche décoration. © Martin Argyroglo
Une brève histoire du plâtre
Ce matériau exploité depuis l'Antiquité est produit à partir du gypse, roche sédimentaire broyée et cuite. L’abondance du gypse dans le Bassin parisien en a fait un matériau indispensable dans la construction de l’habitat traditionnel. Il est le principal liant utilisé dans les maçonneries traditionnelles. Également appliqué sous forme d’enduit, il protège les maçonneries et assure leur pérennité. Son utilisation intervient également dans la conception de la céramique, des décors en stuc.... Au XXᵉ siècle, il est utilisé pour créer des cloisons sous forme de panneaux (type BA13) et en carreaux.
Application du plâtre. © Archives du Musée du Plâtre, 4.2.2.3VIE019
Une exploitation artisanale devenue industrielle
L’histoire de Cormeilles est depuis toujours liée au plâtre : des vestiges d’escaliers datant de l’Antiquité ont été retrouvés sur le territoire, mais également des cercueils mérovingiens. Dès lors, de nombreuses petites exploitations se sont développées. Pierre Étienne Lambert et Marie-Louise Sophie Warnet, cultivateurs et aubergistes, acquièrent au début des années 1830 un terrain sur lequel ils vont débuter l’exploitation du gypse. Les techniques de production du plâtre s’industrialisent, à mesure que la famille Lambert étend la superficie de son exploitation. Jules-Hilaire Lambert en diversifie les activités, prenant le parti de valoriser les différentes autres gisements présents dans la carrière : l’argile (fabrication de briques et de tuiles) ou le calcaire (fabrication de la chaux et du ciment lorsqu’il est associé à l’argile).
Vue de la carrière de gypse de Cormeilles-en-Parisis. © Archives du Musée du Plâtre, L0153MP
Une industrie croissante
L'exploitation qui embauche 300 ouvriers en 1899 atteint les 600 ouvriers au XXᵉ siècle. Ces derniers viennent de tous les coins de France et du monde : Bretagne, Italie, Serbie, Portugal, Algérie, Chine… Restée dans le giron familial jusqu’à la fin du XXᵉ siècle, l’exploitation passe sous contrôle du groupe Poliet avant d’être acquise par British Plaster Board et intégrée à sa filiale Placoplâtre en 2001. Aujourd’hui encore, le plâtre du parisis, reconnu pour sa qualité, est exporté à 60 %.
Vue de la carrière de gypse de Cormeilles-en-Parisis. © Archives du Musée du Plâtre, L0136MP
Pavillons des contremaitres
Les pavillons de l’allée de l’Union ont été bâtis pour accueillir les contremaîtres de l’usine entre la fin des années 20 et le début des années 30.
Des pavillons dotés du confort moderne
Construits en brique, ces habitations similaires aux pavillons des cadres sont dotées d’un étage, de combles aménagés et d’un jardin. Cependant, la façade de ces maisons présente une ornementation plus sobre, caractérisée par un jeu entre deux teintes de briques silico-calcaires. Ces pavillons, conçus pour les contremaîtres et leurs familles sont dotés de tout le confort moderne : douches et salle de bain, cuisinières, buanderies et caves.
Pavillons des contremaîtres. © Martin Argyroglo
Vers une nouvelle ère architecturale
La construction de ces pavillons advient dans une période où l’architecture se rationalise et se défait de ses ornements traditionnels. Les pavillons situés sur le côté impair de la rue et construits en 1931 témoignent par contraste de cette évolution architecturale. Si leur volume varie peu, l’ornement a en revanche totalement disparu.
Pavillons construits ultérieurement. © Martin Argyroglo
Pavillons des ouvriers
Écoutez un audio consacré aux conditions de vie dans les habitations Lambert. Ces entretiens ont été réalisés avec d'anciens habitants ayant grandi dans le quartier de la carrière (Mr Mokrycki, Fraoui, Tebigui et Feyt). © Ville de Cormeilles-en-Parisis et CAUE 95
Les pavillons de la rue du Clos Garnier sont les derniers témoins de l’habitat ouvrier qui se situait à proximité de l’usine.
Alignement des pavillons ouvriers. © Martin Argyroglo
Un vestige de la vie ouvrière
Ces maisons autour desquelles se développent des jardinets présentent un soubassement maçonné en moellons, une façade enduite et une toiture en saillie à demi-croupe. Bien qu’elles nous apparaissent modestes dans leurs dimensions, elles constituaient pour les ouvriers un cadre de vie nettement meilleur par rapport aux bâtiments d’alors.
Un pavillon ouvrier. © Martin Argyroglo
Différents types d’habitations
Construites à plusieurs périodes et sur différents modèles, les maisons ouvrières ne sont pas toutes dotées des mêmes attributs. Les premières habitations construites en bois, s’avèrent très sommaires. Les ouvriers dorment dans des dortoirs sans accès à un point d’eau. Ces constructions seront remplacées par des maisons en bandes, construites en briques et agrémentées de jardinets, ce qui permet à l’ouvrier de loger avec sa famille.
Habitations ouvrières aujourd'hui détruites. © Archives du Musée du Plâtre, Fond Bonnemazou, L6004MP
Une brève histoire de l’habitat ouvrier
Au XIXᵉ siècle, l’industrialisation européenne favorise l’émergence d’une classe ouvrière. Cette main d’œuvre est tout d’abord logée dans des abris précaires et insalubres avant que des initiatives patronales permettent la construction de logements à proximité des usines, tout d’abord conçus sous forme de casernes. Dans un second temps les logements s’individualisent pour favoriser la vie de famille. Les corons, ces cités ouvrières et cités construites dans le bassin minier du nord de la France, ou encore plus proche de nous la cité Orgemont à Argenteuil.
Exemple d'habitations ouvrières à Somain (Nord). Wikimedia Commons, Jérémy Jähnick, domaine public
Des microsociétés à proximité des usines
Ces cités ouvrières disposées à proximité des usines permettent aux employeurs de pérenniser leurs effectifs en leur assurant un logement sain et des services de proximité. Des équipements sont construits à proximité des logements : écoles, lieux de rencontres, commerces, permettant aux employés d’accéder à tous les services nécessaires. Le mode de vie qui est instauré est toutefois teinté d’un certain paternalisme : les ouvriers évoluent dans un quotidien entièrement pensé par la figure patronale.
Quartier de l'usine
Écoutez un audio consacré à la vie dans le quartier de l'usine. Les entretiens ont été réalisés avec d'anciens habitants (Mr Mokrycki, Fraoui, Tebigui, Feyt et Mme Dubuc). © Ville de Cormeilles-en-Parisis et CAUE 95
Le pavillon d’entrée de l’usine est l’un des derniers éléments subsistant du quartier tel qu'il était au XXᵉ siècle. La maçonnerie est réalisée en briques silico-calcaires disposées en alternance avec des briques de couleur ocre. Le bâtiment est surmonté par une balustrade et un élégant fronton.
Pavillon d'entrée de l'usine Placoplatre. © Martin Argyroglo
Le quartier de l’usine : une ville à côté de la ville
Les premiers logements ouvriers sont créés dans les années 20. Progressivement, une véritable seconde ville se créée autour de l’usine, avec ses multiples cafés, ses commerces, son stade, sa salle des fêtes : équipements conçus par la famille Lambert. Venus d’horizons divers, les habitants du quartier sont reliés par leur travail, des loisirs communs et un sentiment de solidarité. La famille Lambert organise des événements, notamment à Noël : où des spectacles et distribution de cadeaux sont organisés.
Le quartier de l’usine, début du XXᵉ siècle. © Archives du Musée du Plâtre, L0067MP
Du quartier ouvrier au quartier du Noyer de l’Image
Durant la seconde moitié du XXᵉ siècle, les besoins en main d’œuvre pour l’usine sont de moins en moins importants, tandis que la vétusté des habitations devient plus critique. En 1989, la ville lance un programme d’aménagement urbain. La ZAC du Noyer de l’Image est créée, comprenant des pavillons, des immeubles, des commerces et des équipements publics. Les cités ouvrières sont détruites et laissent place à un nouveau quartier.
Quartier du Noyer de l’Image en construction en 1992. © Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis, POCH261
L’avenir de la carrière
L’exploitation de la carrière se poursuit en souterrain depuis 2016, tandis que les tranches ayant finies d’être exploitées sont progressivement remblayées puis revégétalisées. L’objectif de cette renaturation est de retrouver le profil de la butte tout favorisant le retour d’une diversité d’espèces végétales originellement présentes et résilientes face au changement climatique. En sa qualité d’exploitant, l’entreprise Placoplatre est responsable de cette renaturation.
Remblaiement de la carrière. © CAUE 95
Accéder au au parcours
RER
Train
Transilien J