DétourLes CAUE  d'Île-de-France
Détour
Distance : 
2,2km
Temps : 
1h30

Façades et passages du faubourg Saint-Denis

10ᵉ arrondissement

Architecture
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Architecture
© CAUE de Paris - T. Ménivard

Partez à la découverte du quartier du faubourg Saint-Denis.

Arpentez les rues et les passages qui composent ce tissu urbain dense et apprenez-en plus sur les façades des immeubles industriels et des lieux culturels qui le façonnent.

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Mode de mobilité
À pied
Type de parcours
Promenade

Aperçu du parcours

Étape 1

Ancien siège de la faïencerie de Choisy-le-Roi

media La rue de Paradis, 1906 © BNF Gallica

La rue de Paradis est longtemps restée la rue du cristal, de la faïence et de la porcelaine, par sa proximité avec la gare de l’Est qui permettait d’acheminer les matières premières venues de Lorraine.

media Dessin du siège de la faïencerie de Choisy-le-Roi, 1889 © BNF Gallica

La faïencerie de Choisy-le-Roi, connue aussi sous le nom de faïencerie Boulenger a été fondée en 1804 par les frères Paillart. Hippolyte Boulenger lui fait connaître un développement spectaculaire. En 1878, elle prend même le nom de Société Hippolyte Boulenger et Compagnie.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

L’entreprise grandit fortement et doit multiplier ses ateliers. Le siège social s’installe alors en 1889 au n°18 de la rue de Paradis. Au n°21 rue Pajol, est créé un département distinct de la faïencerie de Choisy-le-Roi pour assurer la pose des revêtements céramiques.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

La construction du siège est confiée aux architectes Georges Jacotin et Ernest Brunnarius. C’est un lieu qui doit servir de dépôt et avant tout, de vitrine commerciale. Il doit constituer une sorte de catalogue de mosaïques ou de carreaux de faïence.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

C’est un édifice avec une façade très étroite sur la rue mais qui se remarque par sa façade d’inspiration Renaissance, sur laquelle figure en lettres d’or « H. Boulenger ». On retrouve dans ce bâtiment les œuvres de Guidetti et d’Arnoux qui étaient les responsables de l’atelier de décoration. Vous remarquerez le panneau extérieur sur le mur voisin, qui montre une autre facette de l’entreprise avec la réalisation de mosaïques faite de carreaux biseautés.

media Carreaux de faïence de la station de métro Auber, C. Maindron © Musée de Paris

En 1900, la faïencerie est réputée pour sa palette de coloris, notamment les rouges et les orangés. Au même moment, elle est également sollicitée pour fabriquer les carreaux de faïence blanche du métro parisien. En 1981, le bâtiment est classé aux monuments historiques de Paris.

Étape 1

Ancien siège de la faïencerie de Choisy-le-Roi

media La rue de Paradis, 1906 © BNF Gallica

La rue de Paradis est longtemps restée la rue du cristal, de la faïence et de la porcelaine, par sa proximité avec la gare de l’Est qui permettait d’acheminer les matières premières venues de Lorraine.

media Dessin du siège de la faïencerie de Choisy-le-Roi, 1889 © BNF Gallica

La faïencerie de Choisy-le-Roi, connue aussi sous le nom de faïencerie Boulenger a été fondée en 1804 par les frères Paillart. Hippolyte Boulenger lui fait connaître un développement spectaculaire. En 1878, elle prend même le nom de Société Hippolyte Boulenger et Compagnie.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

L’entreprise grandit fortement et doit multiplier ses ateliers. Le siège social s’installe alors en 1889 au n°18 de la rue de Paradis. Au n°21 rue Pajol, est créé un département distinct de la faïencerie de Choisy-le-Roi pour assurer la pose des revêtements céramiques.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

La construction du siège est confiée aux architectes Georges Jacotin et Ernest Brunnarius. C’est un lieu qui doit servir de dépôt et avant tout, de vitrine commerciale. Il doit constituer une sorte de catalogue de mosaïques ou de carreaux de faïence.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

C’est un édifice avec une façade très étroite sur la rue mais qui se remarque par sa façade d’inspiration Renaissance, sur laquelle figure en lettres d’or « H. Boulenger ». On retrouve dans ce bâtiment les œuvres de Guidetti et d’Arnoux qui étaient les responsables de l’atelier de décoration. Vous remarquerez le panneau extérieur sur le mur voisin, qui montre une autre facette de l’entreprise avec la réalisation de mosaïques faite de carreaux biseautés.

media Carreaux de faïence de la station de métro Auber, C. Maindron © Musée de Paris

En 1900, la faïencerie est réputée pour sa palette de coloris, notamment les rouges et les orangés. Au même moment, elle est également sollicitée pour fabriquer les carreaux de faïence blanche du métro parisien. En 1981, le bâtiment est classé aux monuments historiques de Paris.

Étape 2

Passage des petites écuries

media Passage des petites écuries © CAUE de Paris - T. Ménivard

Cet endroit tire son nom de son ancienne fonction. Dans la deuxième partie du XVIIIᵉ siècle, lors de sa construction, c’est ici que des chevaux, indispensables aux transports de l’époque, étaient gardés. Les grandes écuries royales de Versailles étant loin de pouvoir accueillir tous les chevaux, les « petites » écuries ont été créées comme annexe.

media Cour des petites écuries vue depuis l’entrée rue du Faubourg Saint-Denis © CAUE de Paris - T. Ménivard

Aujourd’hui, c’est un quartier résidentiel où se rencontrent les parisiens de tous les quartiers.

media Brasserie Floderer © CAUE de Paris - T. Ménivard

Avant de rejoindre la rue du faubourg Saint-Denis, observez la Brasserie Floderer au n°7 de la cour des petites écuries. C’est à l’abri des touristes, que s’est niché le restaurant de renommé mondial.

Datant des année 1900, le bâtiment et sa façade Art nouveau appartiennent au cercle fermé des monuments historiques.

Étape 3

Passage Brady

media Entrée du passage Brady © CAUE de Paris - T. Ménivard

Dès 1820, M. Brady ambitionne de créer le plus long passage couvert de la capitale : 113 boutiques avec logements à l’étage. Il s’associe avec le négociant M. Briavoine, ils commencent les travaux en 1825. La galerie marchande s’étendra de la rue du faubourg Saint-Denis à la rue du faubourg Saint-Martin.

media Façades de l'entrée du passage Brady © Léon Leymonnerye, Musées de Paris

Au cours des travaux, diverses contraintes s’imposent aux promoteurs et ils renoncent à couvrir l’ensemble du passage. De plus, la partie est à ciel ouvert et la partie ouest couverte ne sont pas alignées. L’irrégularité du tracé est compensée par la réalisation d’une rotonde au point de déviation.

media Passage Brady © Anonyme, BNF Gallica

Inaugurée en 1828, la galerie Brady voit s’installer des boutiques à vocation élégantes et des cabinets de lecture. Cependant, les clients ne s'y bousculent pas. Avec les percées haussmanniennes, le passage est coupé en deux par le boulevard Magenta en 1852 et prend ses mesures actuelles : 216 mètres de long sur 3,5 mètres de large.

media Le passage Brady en 1935 © Photographe Anonyme, Musée Carnavalet

En 1976, M. Ponnoussamy ouvre la première épicerie indienne du passage, puis son premier restaurant indien. D’autres s’y installent et le passage se voit attribuer le surnom de « Little India ». On remarquera les façades indiennes présentes tout le long du passage Brady.

media Restaurants indiens à l'intérieur du passage Brady © CAUE de Paris - T. Ménivard

Faisant face à de nombreux échecs commerciaux, la situation se dégrade. Le passage n’est pas entretenu, faute d’accord entre les copropriétaires. Le passage étant ouvert durant la nuit, le commerce de la drogue et la prostitution s’y développe. Dans les années 1990, des marchands de sommeil logent des familles entières dans des conditions précaires.

media Le passage Brady © CAUE de Paris - T. Ménivard

En mars 2002, le passage Brady est classé aux monuments historiques. Ce classement concerne la verrière, la clôture, la grille d’immeuble, le porche, les sols et les façades, sur lesquels on trouvait encore des éléments Art déco. C’est seulement en 2013, 6 ans après un incendie ayant fait 5 morts, que des travaux de restauration ont lieu.

Étape 4

Théâtre Antoine

media Photo du théâtre Antoine © CAUE de Paris - T. Ménivard

Au XVIIIᵉ siècle, se trouvait devant vous l’ancien théâtre de vaudeville imaginé par Lehmann. Les pièces ne rencontrant que peu de succès, ces échecs l'emmènent vers sa démolition en 1866.

En 1881, la comédie parisienne est reconstruite par Marcel Delignieres, aidé du décorateur Clémançon. Quelques années plus tard, en 1997, la direction est reprise par André-Antoine, fondateur du « théâtre libre » qui donne son nom au théâtre.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Au premier étage, le long d’une mosaïque, on retrouve la représentation des trois genres théâtraux qui y sont joués : la comédie, la musique et le drame.

Sa façade faite de mosaïque colorée rappelle l’architecture italienne. Depuis 1989, l’extérieur et l’intérieur du bâtiment sont classés monuments historiques.

media Inscriptions "Comédie", "Musique" et "Drame" © CAUE de Paris - T. Ménivard

Étape 5

Immeuble de bureaux de 1900

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Construit entre 1914 et 1916, cet immeuble de bureau de style Art nouveau est représentatif de l’architecture de ce début de siècle.

media Porte de l’immeuble avec l’inscription "Établissements Gaston Verdier" © CAUE de Paris

Dessiné par l’architecte Charles Lefevbre, il est construit en béton armé. Grâce à quoi, les fenêtres ont pu être plus nombreuses et plus grandes. La façade est rythmée par des bow-windows. On peut voir un oculus (une ouverture ronde) au niveau de l’angle. Côté rue de Metz, on peut lire sur la porte en ferronnerie, le nom de l’ancien propriétaire de l’immeuble qui y tenait une bonneterie (industrie ou commerce de tissu en maille).

media

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Les célèbres Alfonse Gentil et Eugène Bourdet décorent la façade de céramiques et de mosaïques avec des motifs floraux et géométriques. Ce ne sont pas les seuls décors, on remarque aussi deux sculptures de tête de lion qui sortent du bâtiment.

media © CAUE de Paris

Sur le plan horizontal, il peut être perçu très différemment selon le point de vue. Depuis le boulevard, il est imposant grâce à son angle coupé qui crée une rupture dans la continuité du bâti. Du côté de la rue de Metz, c’est un immeuble dont la forme et les couleurs se mélangent aux immeubles voisins.

Sur le plan vertical, cet immeuble nous donne beaucoup d’informations :

  • un couronnement d’immeuble original,
  • un commerce au niveau du soubassement, ici la BNP,
  • un corps du bâtiment en relief (bow-windows),
  • des balcons au dernier étage, rares à l'époque, inspirés des balcons haussmanniens.
Étape 6

Le Grand Rex

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Ce cinéma mythique pour ses prestigieuses avant-premières a ouvert ses portes en 1932. Jacques Haïk, producteur et distributeur dans le cinéma, déjà propriétaire de l’Olympia, se lance dans cette construction en compagnie d’Auguste Bluysen et John Eberson, architecte et ingénieur. L’ambition portée était de créer un complexe mettant à l’honneur le 7ᵉ art, avec une superficie de 2000 m² permettant d’accueillir plus de 5000 spectateurs. Finalement, le nombre de places ne sera que de 3300 !

media Grand Rex avant sa rénovation © A.Hellmann, Wikipédia Commons

Le bâtiment est inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1981. Sa façade s’inspire d’un bâtiment américain, le « Radio City Music Hall » de New York. La façade de style Art déco est l’œuvre du sculpteur Henri-Edouard Navarre. Dans les années 30, elle était peinte en blanc et doré. Ces dernières décennies, elle était connue pour ses couleurs rouge et beige. Pour les 90 ans du Grand Rex en 2022, la façade a été totalement refaite en respectant les codes et les couleurs d’origine.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Visible de loin par les passants, la lanterne est un élément architectural qui apporte du prestige à l’édifice. Faisant l'angle, elle n'est en réalité qu’un treillis métallique sur lequel a été projeté du mortier et du ciment. Le travail du sculpteur s’observe dans les motifs dorés en forme de cercles concentriques en bas-reliefs emblématiques de l’époque Art déco.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

L’enseigne rotative du Grand Rex, juchée sur la lanterne est la seule existante dans ce style à Paris. Sur la façade du boulevard de Bonne Nouvelle, les trois lettres R. E. X. mesurent 2.50 mètres de haut et sont désormais dorées. L’enseigne sur le côté a également été changée pour respecter le style des années 30.

media Le Grand Rex pendant l'occupation © Le-Grand-Rex-Paris

Pendant l’occupation allemande, le lieu est réquisitionné pour être un soldatenkino, autrement dit un cinéma pour les soldats. Les projections proposées sont alors des films de propagande ou ayant reçu l’autorisation des nazis. Deux mois après la libération de Paris, en octobre 1944, le cinéma réouvre au public. À l’époque, le courant est rationné et l’établissement fonctionne alors grâce aux grandes réserves de carburant abandonnées par les Allemands.

media Les décors de la grande salle pour Noël en 1932 © BNF Gallica

À l'origine, il ne s’agit pas que d’un cinéma mais d’un haut lieu culturel. Il compte une nurserie, un chenil, une infirmerie, des loges et un poste de police. Aujourd’hui, il est composé de 7 salles de cinéma, une salle de concerts et spectacles, une discothèque et un musée. Le prochain projet est même de créer un restaurant sur le toit panoramique.

media La grande salle © A. Hellmann, Wikipédia Commons

Pouvant accueillir 2700 spectateurs, cette salle de cinéma atmosphérique est l’œuvre de Maurice Dufrène. Elle se démarque par son originalité avec son plafond étoilé qui culmine à 25 mètres de haut. Les étoiles sont accrochées à un cône de perles de verre qui réfléchit la lumière.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Étonnamment, la cabine de projection est oubliée lors de la construction de l’édifice. Elle est ajoutée en urgence, seulement 3 mois avant l’ouverture. Elle se trouve dans l’encorbellement de la rue Poissonnière. En 1988, « le Grand Large » est inauguré, il s’agit du plus grand écran de France permettant de donner un second souffle de modernité à la grande salle.

Étape 7

Central téléphonique Bergère - Trudaine

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Le central téléphonique Bergère - Trudaine est construit entre 1911 et 1914 pour héberger un standard téléphonique. Afin d’assurer la connexion entre les usagers du téléphone, il était nécessaire que des standardistes, les « demoiselles du téléphone », branchent des cordons équipés de connecteurs de type jack. Le téléphone est alors une invention relativement récente, qui est attribuée à Graham Bell en 1876.

media Demoiselles téléphonistes, 1912 © Agence Meurisse, Bibliothèque nationale de France

Le central téléphonique Bergère - Touraine est réalisé par François Le Cœur, architecte du ministère des Postes et télégraphes. Il s’agit d’un monolithe de ciment armé, recouvert de briques creuses. La façade rue Bergère est entrecoupée de larges baies en verre inspirées de l’architecture industrielle, qui doivent permettre un éclairement optimal des machines. Le central occupe ainsi trois grandes salles de 600 m² superposées.

media Façade du central téléphonique Bergère-Trudaine © Cote AR-22-03-13-08 Projet LECFR-D-12-1 Centre d'archives d'architecture contemporaine

Le Cœur annonce les prémices de l’architecture fonctionnelle des années 1920 : il divise le bâtiment en deux parties, correspondant chacune à une fonction du bâtiment. L’aile rue Bergère est réservée au central téléphonique (des machines et des standardistes), tandis que l’aile rue du faubourg Poissonnière est composée de bureaux administratifs.

mediaPlan d'élévation rue du Faubourg Poissonnière © Cote AD-19-01-07-10 Projet LECFR-D-12-1 Centre d'archives d'architecture contemporaine

La façade rue Bergère est composée de larges baies lumineuses, tandis que la façade rue faubourg Poissonnière est entrouverte par des fenêtres adaptées à l’occupation des lieux (des bureaux). À l’angle des rues, un mur aveugle relie deux façades assez différentes. Il est habillé d’une horloge en serrurerie décorative réalisée par l’artiste Szabo et l’ensemble est surmonté d’une corniche indiquant le toit terrasse.

mediaHorloge en serrurerie décorative © CAUE de Paris - T. Ménivard

Accolé au mur aveugle, le bâtiment composé de bureaux s’élève sur six étages. Pour y accéder, on passe par un porche, couvert par une splendide coupole ovale en brique de verre. Le pourtour du porche est serti d’une mosaïque bleue et jaune. On la retrouve également sur la corniche de l’immeuble.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

Dès 1919, François Le Cœur entreprend la construction d’un bureau de poste dans le prolongement du central téléphonique, sur l’emplacement de l’ancien conservatoire de musique au n°10 rue Bergère. Les façades extérieures prolongent de manière simplifiée celles du central. On trouve à l’intérieur, au rez-de-chaussée, une salle publique couverte d’une coupole de grande dimension en ciment armé ajouré de briques de verre.

mediaSalle publique couverte d’une coupole de grande dimension © Cote AR-10-04-12-01 Projet LECFR-D-12-1 Centre d'archives d'architecture contemporaine

Étape 8

Siège de la BNP Paribas

media Comptoir national d'escompte, 1884 © Louis-Emile Durandelle, Ville de Paris

L’ancien Comptoir national d’escompte est un modèle d’architecture bancaire du XIXᵉ siècle, qui se trouve être aujourd’hui le siège de la BNP Paribas. Ce bâtiment a été construit entre 1878 et 1881 par Edouard Jules Corroyer, architecte du gouvernement et ancien élève de Viollet-le-duc.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

Dans un contexte de crise économique et financière en 1848, le gouvernement de la IIᵉ République cherche à relancer l’économie et crée des établissements de crédit comme le Comptoir national d’escompte de la ville de Paris qui s’installe au départ au Palais Royal avant de se faire construire un bâtiment à son image au n°14 rue Bergère.

media Statue de la Prudence, œuvre d'Aimé Millet © CAUE de Paris - T. Ménivard

L’entrée est signalée par des volumes monumentaux et une abondance de sculptures. Trois grandes arcades permettent d’accéder au grand hall. Elles sont surmontées d’une statue, œuvre d’Aimé Millet symbolisant la Prudence. Elle est reconnaissable au sceptre qu’elle tient dans une main et au miroir de la vérité qu’elle tient dans l'autre. Elle est encadrée de lions ailés.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Juste au-dessus, 2 rostres (sculpture d’ornement en forme d’éperon de navire) de galères antiques encadrent 5 médaillons de mosaïque polychrome réalisés par Charles Lameire et Giandomenico Facchina, qui symbolisent les 5 continents et font référence aux ambitions de conquête internationale de l’établissement.

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media Allégories du commerce et de l'industrie © CAUE de Paris - T. Ménivard

Le sommet du bâtiment est orné des lettres d’or “BNP PARIBAS” dans un fronton de marbre rouge. Les statues représentant des allégories de l’industrie et du commerce encadrent ce fronton. Un haut campanile avec horloge surmonte le bâtiment. Le progrès technique est mis à l’honneur afin de montrer, grâce à l’architecture, l’engagement des banques dans le développement de l’industrie.

media Le nouvel hôtel de comptoir d'escompte, La grande salle, 1882 © Ville de Paris

En semaine, aux horaires de bureaux, il est possible d’admirer le vestibule décoré de mosaïques colorées au sol et sur les murs, et les caducées, emblèmes du commerce.

media Comble et plafond vitré, 1884 ©Louis-Emile Durandelle, Ville de Paris

De 17 mètres de hauteur, le grand hall est entouré d'arcades en pierre portées par des colonnes avec une verrière polychrome composée d’entrelacs (forme d’ornements fondée sur la répétition de motifs courbes entrelacés) et de deux bordures colorées ou florales.

media Construction du Comptoir national de l'escompte, 1881 © Louis-Emile Durandelle, Ville de Paris

Ce bâtiment est le premier monument historique parisien labellisé HQE (Haute Qualité Environnementale). Entre 2007 et 2009, l’agence d’architecture A. Béchu & Associés l'a entièrement rénové. Toutes les circulations, les volumes et les espaces ont été repensés pour offrir un maximum de lumière et de confort de travail.

Étape 9

Folies Bergère

media La façade des Folies Bergère, 1924 © Fonds Clémançon, BNF Gallica

Les Folies Bergère doivent leur nom aux folies, maisons de villégiature du XIIIᵉ siècle et de la rue Bergère à proximité de l’établissement. C’est pourquoi Bergère ne prend pas de S ! Cette salle de spectacle a été créée en 1869 par l’architecte Plumeret dans un style éclectique propre à la fin du Second Empire. La façade Art déco du théâtre d’aujourd’hui n’est pas d’époque mais date de 1926, signée par Maurice Picaud, dit Pico.

mediaLa salle des Folies Bergère © Folies Bergère, HRNet

Son programme différait des cafés-concerts de l’époque car il fallait payer un droit d'entrée. Néanmoins, ce n’était pas non plus une salle de théâtre, car les spectateurs pouvaient se déplacer librement dans la soirée pour vaquer à leurs occupations. C’est la première grande salle de music-hall imaginée dans la capitale. Joséphine Baker est l'une des artistes les plus connue de ce genre de spectacle qui a été à l’affiche des Folies Bergère.

mediaLa façade avant rénovation © Wikipédia

Paul Derval, le propriétaire de l’époque qui décide d’engager des travaux d'envergures. Il souhaite renforcer la mise en scène théâtrale de la façade et son implantation dans l’axe de la rue Rougemont. Pour continuer à faire des représentations pendant les travaux, des boîtes dans l'esprit du préfabriqué sont ajoutées, permettant de créer un hall et une salle temporaire. La façade d'origine est détruite au profit d'ne nouvelle dans le style Art déco.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

D’importants travaux de restauration sont réalisés en 2012. Une mise aux normes des réseaux électriques, du système incendie et de la ventilation est faite et le toit vieux de 80 ans est entièrement refait. Le bâtiment étant classé aux monuments historiques, la reproduction à l’identique est essentielle. La différence majeure réside dans l’utilisation de la feuille d’or et non de la feuille de cuivre. À l’époque, ce choix avait été fait par l’artiste uniquement pour des raisons budgétaires.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

La danseuse russe Lila Nikolsa a servi de muse à Pico pour créer le bas-relief central de la façade. La jeune femme est vêtue seulement d’un chapeau-cloche, accessoire emblématique de l’entre-deux-guerres. L’œuvre répond aux codes de l’Art déco en mélangeant les formes géométriques, courbes et lignes droites autour du corps nu de la danseuse.

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media© CAUE de Paris - T. Ménivard

Deux autres bas-reliefs aux dimensions plus modestes sont représentés de part et d'autre du principal. À gauche, il s’agit d’une représentation de la tragédie et à droite, de la comédie. Le soir, des lumières encadrent les bas-reliefs et les font ressortir de la façade.

Étape 10

Maison Leclaire

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

L’architecte Henri Bertrand est chargé en 1911 de construire la maison Leclaire pour le compte de Edme Leclair, un entrepreneur spécialisé dans les papiers peints, la miroiterie et la verrerie. Il fonde sa maison en 1826.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

L’architecture de la façade est plutôt rationnelle, avec une ossature en métal et un remplissage en verre. Cependant, elle garde un souvenir du néoclassicisme avec ses pilastres corinthiens cannelés sculptés par Cochi, qui rythment la façade.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

C’est un bel exemple d’immeuble industriel construit dans un tissu urbain dense. Sa façade originale mélange la fonte, le verre et la pierre. Le rez-de-chaussée était occupé par le magasin de vente. Il est décoré par des panneaux de marbre ocre. Juste au-dessus, vous remarquerez un grand médaillon orné de volutes qui représente le profil d’Edme Leclair.

media © CAUE de Paris - T. Ménivard

Les trois étages suivants correspondent aux bureaux. Les baies sont divisées en trois travées articulées par des colonnettes de fonte qui se terminent en arcade rehaussée de cabochons.

media© CAUE de Paris - T. Ménivard

Vous pouvez ensuite prolonger votre promenade en vous dirigeant vers la rue de Paradis. Au n°43, vous pouvez entrer dans la cité Paradis pour observer les façades des immeubles de bureaux. C'est une voie publique qui débouche sur la rue de Paradis et sur la rue d'Hauteville. Elle a été aménagée sur les anciens jardins de l'hôtel Titon, dont la façade arrière est visible au fond de l'impasse. Sortez de la cité et rejoignez la rue de Paradis pour revenir au point de départ de cette promenade.

Accéder au au parcours

Bus


Paradis (39)


Square Montholon (26, 43, 45)


Gare de l'Est (32, 38, 39)


Magenta - Saint-Martin (38, 46, 91)

Métro


Château d'eau (ligne 4)


Poissonnière (ligne 7)


Gare de l'Est (lignes 4, 5, 7)


Strasbourg Saint-Denis (lignes 4, 8, 9)

Vélib'


Station Vélib' 10019 (Paradis - Hauteville)


Station Vélib' 10006 (Petites Écuries - Faubourg Saint-Denis)


Station Vélib' 10017 (Gare de l'Est - Fidélité)


Station Vélib' 10018 (Square Alban Satragne)

RER


Gare du Nord (B, D, H, K)


Gare de l'Est (E, P)