Enghien-les-Bains, une ville nouvelle de plus d'un siècle
Enghien-les-Bains
Découvrez l'histoire d’une station thermale qui fut une destination attractive de la bourgeoisie parisienne et des artistes.
Aperçu du parcours
La maison et le tracé urbain
Écoutez un podcast consacré à l'histoire d'Enghien-les-Bains. Avec Sophie Cueille, conservatrice générale du patrimoine de l'Inventaire. Réalisation : Fanny Rahmouni
Le territoire de la ville d’Enghien-les-Bains est loti et aménagé au XIXᵉ siècle. Il est auparavant vierge de toute construction.
Affiche des chemins de fer du Nord. © Archives Départementales du Val d'Oise
Naissance d'une ville thermale
Le développement des installations thermales, des cabarets, des pensions et l’arrivée du train (1846) donnent naissance à une ville qui devient une commune en 1850. D’abord installées autour du lac, les constructions sont organisées dans un plan d’urbanisme tramé accueillant des architectures de villégiature sophistiquées.
La gare d'Enghien au début du XXᵉ siècle. © Archives Départementales du Val d'Oise
La maison du 44 rue de la Barre
Aux côtés de ces grandes maisons s’installent de remarquables immeubles collectifs et des maisons individuelles plus modestes mais tout autant remarquables. La maison du 44 rue de la Barre tient une place particulière car elle est située dans l’axe du boulevard Sadi Carnot. Cela explique le soin apporté à une maison modeste dans ces dimensions (70 m2 au sol).
© Martin Argyroglo
Une ville en vogue pour une population parisienne aisée
Le projet urbain et le tracé des rues offrent une mise en scène de l’architecture. Cette ville pensée et maîtrisée offre les qualités que la bourgeoisie parisienne apprécie : ordonnancement, voies larges et végétalisées, maisons isolées sur leur grande parcelle... Le projet urbain se matérialise dans le tracé rectiligne du boulevard Sadi Carnot, sur 400 mètres linéaire les maisons se sont implantées régulièrement en retrait du rideau d’arbres.
Jeux de perspectives urbaines. © Archives Départementales du Val d'Oise
Le fond de la perspective est occupé par l’église Saint-Joseph. La maison du 44 rue de la Barre répond à cette perspective vers l’église. Elle est signée par l’architecte Henri Moreels, qui fut prolifique à Enghien, autant durant la période Art Nouveau que durant la période Art Déco.
Portrait de l'architecte Henri Moreels dans le jardin de sa maison (collection de sa famille). © Archives Départementales du Val d'Oise
La maison et le tracé urbain
Écoutez un podcast consacré à l'histoire d'Enghien-les-Bains. Avec Sophie Cueille, conservatrice générale du patrimoine de l'Inventaire. Réalisation : Fanny Rahmouni
Le territoire de la ville d’Enghien-les-Bains est loti et aménagé au XIXᵉ siècle. Il est auparavant vierge de toute construction.
Affiche des chemins de fer du Nord. © Archives Départementales du Val d'Oise
Naissance d'une ville thermale
Le développement des installations thermales, des cabarets, des pensions et l’arrivée du train (1846) donnent naissance à une ville qui devient une commune en 1850. D’abord installées autour du lac, les constructions sont organisées dans un plan d’urbanisme tramé accueillant des architectures de villégiature sophistiquées.
La gare d'Enghien au début du XXᵉ siècle. © Archives Départementales du Val d'Oise
La maison du 44 rue de la Barre
Aux côtés de ces grandes maisons s’installent de remarquables immeubles collectifs et des maisons individuelles plus modestes mais tout autant remarquables. La maison du 44 rue de la Barre tient une place particulière car elle est située dans l’axe du boulevard Sadi Carnot. Cela explique le soin apporté à une maison modeste dans ces dimensions (70 m2 au sol).
© Martin Argyroglo
Une ville en vogue pour une population parisienne aisée
Le projet urbain et le tracé des rues offrent une mise en scène de l’architecture. Cette ville pensée et maîtrisée offre les qualités que la bourgeoisie parisienne apprécie : ordonnancement, voies larges et végétalisées, maisons isolées sur leur grande parcelle... Le projet urbain se matérialise dans le tracé rectiligne du boulevard Sadi Carnot, sur 400 mètres linéaire les maisons se sont implantées régulièrement en retrait du rideau d’arbres.
Jeux de perspectives urbaines. © Archives Départementales du Val d'Oise
Le fond de la perspective est occupé par l’église Saint-Joseph. La maison du 44 rue de la Barre répond à cette perspective vers l’église. Elle est signée par l’architecte Henri Moreels, qui fut prolifique à Enghien, autant durant la période Art Nouveau que durant la période Art Déco.
Portrait de l'architecte Henri Moreels dans le jardin de sa maison (collection de sa famille). © Archives Départementales du Val d'Oise
La maison et ses attributs
Les maisons disposées à l'angle d'une rue imposent à l’architecte et au constructeur des efforts sur deux façades au minimum. Les maisons qui se sont succédées précédemment sur notre itinéraire présentent souvent une façade principale travaillée, et des pignons aux façades secondaires traitées beaucoup plus simplement.
Ornementation architecturale du XXᵉ siècle
Au croisement des rues Maginot et Faure avec le boulevard Carnot, les maisons développent tout le registre des caractères de la maison bourgeoise du début XXᵉ siècle : une toiture débordante et à forte pente (tuiles plates ou ardoises), épis de faîtage, maçonneries mêlant briques et meulières, joints des meulières en saillie, décors en grès et céramiques, briques vernissées, rez-de-chaussée surélevé + un étage + comble et une clôture homogène avec la construction.
Villa du 38 boulevard Sadi Carnot © Martin Argyroglo
Deux immeubles bâtis en pierre meulière
Écoutez un podcast consacré à l'architecture d'Enghien-les-Bains. Avec Sophie Cueille, conservatrice générale du patrimoine de l'Inventaire. Réalisation : Fanny Rahmouni
Les immeubles de la rue Felix Faure montrent l’importance de l’urbanisation du quartier de la gare d’Enghien durant le premier quart du XXᵉ siècle.
Deux mises en œuvre de la pierre meulière
Les deux immeubles de part et d’autre de la rue illustrent deux utilisations de la pierre meulière. Dans la suite de la rue, d’autres mises en œuvre pourront être observées. La pierre meulière pouvait accepter de nombreuses mises en œuvre suivant sa qualité, ses dimensions et selon le savoir-faire des maçons.
L’immeuble du numéro 46 bâti par Moreels se caractérise par des loggias ou galeries aux deux derniers niveaux. Ce dispositif est fréquent dans les immeubles de la période, c’est une déclinaison des attributs de la maison de villégiature qui prévoyait un étage d’observation ouvert sur le grand paysage : la nature ou la mer.
© Martin Argyroglo
L'immeuble du numéro 55 est identique à celui sur la même parcelle au 47 rue de la Barre.
© Martin Argyroglo
Entre ces deux immeubles, quatre autres immeubles font partie du lotissement commandé en 1924 à l'architecte Moreels, par le comte de Chabannes. Cette opération illustre l'importance de la demande de logements en 1924, pour des classes moyennes qui n'ont pas les moyens d’acquérir de grandes parcelles.
Plaque de signature de l'architecte Henri Moreels © Archives Départementales du Val d'Oise
Le Palais Condé
Le Palais Condé est une réalisation emblématique de l’architecte Léon Nicolet. Plus ambitieux lors du premier projet (sept étages sur 22 mètres), les lois d’urbanisme de la ville à cette époque reconditionnent l’édifice pour qu'il corresponde aux 16 mètres de hauteur réglementaires.
© Martin Argyroglo
Illustration de la diversité des propositions architecturales
L’architecture s’inspire ici de références bien plus classiques que les projets de Moreels. Dans une plaquette conservée aux archives municipales, l’architecte souligne l’importance du nom de l’immeuble qui est « une attraction irrésistible » et y résume ainsi son projet : « un petit château au milieu d’un petit parc » dont le style a « un petit aspect châtelain du XVIIIᵉ siècle... ».
Illustration du Palais.
Un immeuble qui détonne dans un quartier pavillonnaire
La rue Felix Faure forme ici un coude. L'immeuble est en rupture d’échelle avec les maisons individuelles. Dans le reste de la ville, les immeubles de tels gabarits seront plus couramment implantés le long de rues sur toute la largeur de la parcelle et sans retrait.
Le Windsor Castle
Cet édifice est une copie de celui construit en 1908 au 11 rue de l’Arrivée.
© Martin Argyroglo
Un immeuble représentatif de Léon Nicolet
Le Windsor Castle est une autre illustration des variations de style proposées par l’architecte Léon Nicolet. Reprenant la mode des galeries et la possibilité de vendre les appartements des étages hauts à un prix plus élevé, il développe des loggias aux derniers niveaux. Aussi, l’ascenseur permet cette inversion du statut des étages.
Élévation du Windsor Castle (1912). © Région Ile-de-France - Inventaire Général du Patrimoine Culturel
Un immeuble au confort moderne
L’architecte décrit les caractéristiques et attributs de son immeuble : « moyens appartements avec loggias, balcons, terrasses comprenant : salon, salle à manger, deux chambres, salle de bain, toilettes, cuisine». Il signale : « tout le confort moderne, ascenseur, chauffage central à l’eau dans toutes les pièces, nettoyage par le vide avec bouche dans chaque appartement et aspiration en cave. Électricité partout, eau et gaz, téléphone dans chaque appartement » et « belle décoration intérieure ».
Plan du rez-de-chaussée. © Région Ile-de-France - Inventaire Général du Patrimoine Culturel
Immeuble Art déco
Le mouvement des arts décoratifs s’étend à l’architecture dans l’entre-deux-guerres, sous l’impulsion d’Henri Sauvage. À Enghien, pour une clientèle parisienne, Moreels s’empare du registre décoratif de l’Art déco.
© Martin Argyroglo
Un goût du décor prononcé
Dans cet édifice, différentes techniques sont mises à l’honneur : ferronnerie, céramique et sculpture. Aussi, le choix de différents matériaux utilisés pour les façades (brique, béton, pierre et enduit) montre le soin accordé au décor. L’édifice, construit pat Moreels en 1926, propose un des halls des plus ornés d’Enghien.
Vue du vestibule d'entrée. © Région Ile-de-France - Inventaire Général du Patrimoine Culturel
Au 26 boulevard Ormesson, les galeries hautes deviennent des balcons lucarnes majestueux, tous les motifs de la façade sont géométrisés, en particulier les calepinages de briques silico-calcaires, la forme des percements est chanfreinée (au dernier niveau), une frise et quelques décors floraux couronnent le bâtiment.
Vue de l'immeuble à l'angle du boulevard Ormesson. © Région Ile-de-France - Inventaire Général du Patrimoine Culturel
L'église Saint-Joseph
Écoutez un podcast inédit réalisé par Fanny Rahmouni.
L'église Saint-Joseph est le premier édifice religieux de la ville. Il est implanté dans l’axe de la rue Mora.
© Martin Argyroglo
L’église est implantée sur un point haut à la croisée de deux axes. L’axe structurant Nord-Sud ne passe cependant pas devant l’église, il est décalé d’un îlot plus loin. L’église fut construite entre 1858 et 1860 sur les plans de l’architecte Auguste Delaporte qui, partant à l’étranger, laisse le chantier à Antoine-Gaëtan Guérinot (1830-1891), élève de Viollet-le-Duc. De style néogothique, un projet d’agrandissement en 1867 surmonte l’édifice d’une haute flèche.
Façade occidentale de l'église paroissiale. © Région Ile-de-France - Inventaire Général du Patrimoine Culturel
Le parvis de l'église
La ville d’Enghien entreprend la construction d’un nouveau bureau des Postes et des Télégraphes dès 1932. Le projet est confié au bureau d’architectes, Beaudoin et Lods : architectes majeurs du XXᵉ siècle en France.
Vue d'ensemble du premier édifice postal de la ville. © Région Ile-de-France - Inventaire Général du Patrimoine Culturel
Depuis le parvis, plusieurs générations de constructions se côtoient, la ville est ici moins homogène que dans les rues jusqu’ici parcourues. Face à l'église, à gauche, on devine une opération de logements contemporaine, tandis qu'à droite se trouve une construction de Moreels se caractérisant par de faux pans de bois et une toiture brisée en tuiles mécaniques.
L’itinéraire va désormais traverser le jardin de l’hôtel de ville puis emprunter l’avenue du Général de Gaulle, axe structurant et commercial qui débouche sur le lac.
L'Hôtel de Ville et ses jardins. © Archives Départementales du Val d'Oise
Le lac, le parvis du casino et les berges
Le quai de promenade acquiert son statut en 1910. Les garde-corps de la jetée des bords du lac sont empruntés au style emblématique de la ferronnerie du XVIIIᵉ siècle.
Le casino vu de la jetée. © Archives Départementales du Val d'Oise
Un grand projet municipal
Les abords du lac et l’avenue du Général de Gaulle ont été les premiers secteurs urbanisés. À proximité des bâtiments des thermes, l’élite intellectuelle du XIXᵉ siècle, empreinte du romantisme naissant, construit des chalets à pans de bois, des chaumières et des châteaux néo-gothiques.
Un coin sur le lac. © Archives Départementales du Val d'Oise
Plusieurs bâtiments des thermes et des casinos se succéderont (dont un casino bateau). De ces premières générations subsistent plusieurs maisons implantées au bord du lac. Elles sont peu visibles depuis l’espace public. L’actuel casino a été construit en 1910, largement modifié, le dernier projet a créé un grand atrium en verre.
Lieu de promenade et de représentation incontournable, les rives aménagées au XIXᵉ siècle sont simplement bordées de garde-corps en bois. Ce n’est qu’avec le projet initié par la municipalité en 1910 qu’est véritablement organisé un vaste espace de promenade le long du lac.
Le jardin du casino. © Archives Départementales du Val d'Oise
L’attractivité du lac attire de nouvelles activités. Des concours de cycles nautiques sont organisés exposant des inventions toutes plus farfelues les unes des autres.
Concours de cycle sur le lac d'Enghien. © Gallica, Bibliothèque Nationale de France
Accéder au au parcours
Train
Transilien H : La Barre-Ormesson