Le 20ᵉ : un laboratoire d'urbanisme
20ᵉ arrondissement
Découvrez la diversité des courants urbanistiques et architecturaux de l’histoire récente, grâce à cette promenade dans le 20ᵉ arrondissement ! Le CAUE de Paris vous propose d'explorer les projets qui en ont fait un véritable laboratoire d’urbanisme social depuis le XXᵉ siècle.
Ce parcours a été réalisé en partenariat avec les CAUE d'Île-de-France et avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, dans le cadre d'Archipel Francilien.
Remarque : il est conseillé de faire ce parcours le dimanche après-midi pour avoir accès au jardin sur le toit indiqué dans l'étape 7 du parcours.
Aperçu du parcours
La campagne à Paris
Vision emblématique du quartier © CAUE de Paris - T. Ménivard
Une cité ouvrière entre ville et nature
Construit entre 1911 et 1928 sur le modèle des « cités-jardins » anglaises, ce lotissement a été pensé pour associer les qualités de la ville et celles de la campagne en un même lieu.
Entre ville et campagne © CAUE de Paris - T. Ménivard
Ce quartier aujourd’hui prisé fut construit à l’origine à destination des populations ouvrières. Auparavant occupé par des terres agricoles et des carrières, c’est une coopérative créée à l’initiative du pasteur Sully Lombard qui s’empare du terrain pour y bâtir ce lotissement innovant à visée solidaire.
Les maisons en meulières © CAUE de Paris - T. Ménivard
Les maisons individuelles bénéficient chacune de leur jardin, et sont dessinées par l’architecte Pierre Botrel, d’après des inspirations anglaises et alsaciennes. À l’origine, des équipements de petite enfance devaient également être implantés pour accompagner les familles ouvrières : orphelinat, école, dispensaire… En cela, cette opération est à l’image du courant philanthropique du début du XXᵉ siècle.
Détail d'une façade © CAUE de Paris - T. Ménivard
La campagne à Paris
Vision emblématique du quartier © CAUE de Paris - T. Ménivard
Une cité ouvrière entre ville et nature
Construit entre 1911 et 1928 sur le modèle des « cités-jardins » anglaises, ce lotissement a été pensé pour associer les qualités de la ville et celles de la campagne en un même lieu.
Entre ville et campagne © CAUE de Paris - T. Ménivard
Ce quartier aujourd’hui prisé fut construit à l’origine à destination des populations ouvrières. Auparavant occupé par des terres agricoles et des carrières, c’est une coopérative créée à l’initiative du pasteur Sully Lombard qui s’empare du terrain pour y bâtir ce lotissement innovant à visée solidaire.
Les maisons en meulières © CAUE de Paris - T. Ménivard
Les maisons individuelles bénéficient chacune de leur jardin, et sont dessinées par l’architecte Pierre Botrel, d’après des inspirations anglaises et alsaciennes. À l’origine, des équipements de petite enfance devaient également être implantés pour accompagner les familles ouvrières : orphelinat, école, dispensaire… En cela, cette opération est à l’image du courant philanthropique du début du XXᵉ siècle.
Détail d'une façade © CAUE de Paris - T. Ménivard
Le dispensaire Jouye-Rouve et Taniès
Le dispensaire aujourd'hui © CAUE de Paris - T. Ménivard
Une architecture hospitalière
Établissement de santé destiné à apporter des soins aux populations à faible revenu, cet équipement du XXᵉ siècle est un exemple d’innovation sociale.
Le dispensaire en 1914 © Gallica-BNF
Lutter contre la tuberculose
Le dispensaire s’inscrit pleinement dans une pensée urbaine hygiéniste qui se développe au début du XXᵉ siècle, afin de lutter contre l’épidémie de tuberculose. Après qu’une vaste étude sur la mortalité ait été menée à l'initiative des pouvoirs publics, il apparaît que le développement de la tuberculose est notamment causé par l’insalubrité de quartiers entiers, et plus particulièrement par le manque d’ensoleillement des logements.
Panneau datant de 1900 © Gallica-BNF
Un exemple d'innovation sociale
Le soleil étant considéré à l’époque comme l’un des remèdes contre cette maladie, il devient alors un réel outil d’urbanisme. Aération et ensoleillement sont les maîtres mots d’une architecture hospitalière qui se traduit également dans des logements (HBM) et des équipements (bains-douches).
Les anciens bains-douches mitoyens au dispensaire © CAUE de Paris - T. Ménivard
Donner accès aux soins à tous
C’est dans ce cadre que des dispensaires sont créés, afin d’apporter des soins aux jeunes enfants. Celui-ci, en meulière, a été construit en 1910, par l’architecte Louis Bonnier. Ce bâtiment bénéficie aujourd’hui d’une protection patrimoniale au titre du PLU de Paris.
L'îlot Fontarabie-Bagnolet
L'entrée depuis la rue Fontarabie © Martin Argyroglo
Faire de l'architecture une ville
Cette résidence au programme mixte, datant de 1984 et conçue par l’architecte Georges Maurios sur la commande de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP), est un exemple très caractéristique de l’architecture urbaine pratiquée dans les années 1980. On retrouve des références à la ville traditionnelle développées à l’échelle d’un projet d’architecture.
Une perspective en cœur d'îlot © Martin Argyroglo
Une rue permet de traverser entre les deux bâtiments et s’élargit en une petite place au cœur de la parcelle. Des espaces de rencontres et de sociabilité sont ainsi créés pour les habitants de ces logements sociaux et de la halte-garderie. De plus, les colonnes en façade, ainsi que le travail différencié du soubassement et du couronnement renvoient aux principes d’une architecture traditionnelle.
L'écoquartier Fréquel-Fontarabie
Cliquez sur l'icône pour écouter le témoignage d'Eva Samuel, architecte urbaniste du projet.
Une création sonore de Noémi Quesnay et Fanny Rahmouni
La place en cœur d'îlot. Vue depuis la rue de Fontarabie © CAUE de Paris - T. Ménivard
De l'habitat insalubre à l'écoquartier
L’écoquartier Fréquel-Fontarabie est issu de la reconversion d’une ancienne friche industrielle. Afin de lutter contre l’habitat insalubre, la Ville de Paris missionne la SIEMP pour la restructuration de ce quartier, dès le début des années 2000. Ce sont 109 logements, des équipements publics, un jardin et des commerces qui sont livrés en 2015.
Les traces d'un ancien passage © CAUE de Paris - T. Ménivard
Situé dans un tissu urbain faubourien, l’ambition urbaine coordonnée par Eva Samuel s’appuie sur la conservation des traces de ce passé dans les typologies de bâti : les hauteurs des bâtiments, les implantations ou encore le système de passages sont recréés. Toutefois, une expression contemporaine est identifiable dans la diversité des matériaux, les couleurs et revêtements de façades des architectures.
La diversité des matériaux © CAUE de Paris - T. Ménivard
En outre, c’est à travers sa dimension écologique que l’opération est résolument ancrée dans son époque. Plus précisément, la distinction Label écoquartier implique des engagements concernant l’énergie, les déchets et l’eau.
Le traitement de la végétation © CAUE de Paris - T. Ménivard
Cet écoquartier reçoit le prix de la catégorie « sobriété énergétique » au concours écoquartier (2009), et le trophée du label « écoquartier » du ministère de l’Égalité des Territoires et du Logement (2013).
Un immeuble « double peau »
Vue depuis la rue des Orteaux © CAUE de Paris - T. Ménivard
Une architecture bioclimatique
Cette opération de 20 logements sociaux, livrée en 2013 par l’agence Babled Nouvet Reynaud Architectes, s’inscrit dans le Plan Climat de Paris, à l’initiative de la SIEMP.
La double peau en verre © CAUE de Paris - T. Ménivard
L’agence a souhaité proposer une architecture dite « bioclimatique », qui s’appuie sur les apports solaires et la ventilation naturelle pour offrir un confort thermique aux habitants, en limitant le recours à des moyens polluants (chauffage, climatisation). Pour cela, les 20 logements sont implantés de façon à avoir la meilleure exposition au soleil, et bénéficient chacun d’une « double peau » en verre permettant de réchauffer l’air entrant.
Les jardins intérieurs © CAUE de Paris - T. Ménivard
Les immeubles sont également traversants, favorisant ainsi la circulation de l’air et l’aération du logement. L’opération bénéficie du label « Haute Qualité Environnementale » (HQE) et a reçu le prix architectural de l’Équerre d’Argent en 2013.
L'îlot Réunion
Cliquez sur l'icône pour écouter le témoignage de Philippe Prost, architecte urbaniste du projet.
Une création sonore de Noémi Quesnay et Fanny Rahmouni
Vue depuis la rue des Haies © CAUE de Paris - T. Ménivard
Aménager un quartier historique
La ZAC Réunion est une opération de rénovation urbaine pilotée par la RIVP entre 1997 et 2004. La complexité de ce projet était de s’inscrire dans un tissu urbain historique très contraint, tout en répondant à des objectifs programmatiques ambitieux en terme de création de logements. En effet, ce quartier est caractéristique des anciens villages et faubourgs de Paris : son parcellaire anciennement agricole est en lanières, étroit et en profondeur.
Les anciens villages autour de Paris. Carte de Cassini, XVIIIᵉ siècle © Géoportail
Finalement, il a été choisi de conserver et de réhabiliter certains bâtiments historiques et d’en construire de nouveaux, inspirés des traces historiques et de l’histoire du lieu. Les références à l’architecture de faubourg se trouvent dans les faibles hauteurs de bâtiments, leur couleur blanche, les passages et venelles piétonnes.
Vue du passage Dagorno © Martin Argyroglo
Cette opération, confiée à l’architecte Philippe Prost, est représentative d’une pensée urbaine particulièrement attentive aux tissus urbains anciennement périphériques de Paris qui se développe dans les années 1990.
Un jardin sur le toit
Vue depuis la rue du gymnase sur la gauche © Martin Argyroglo
Valoriser une initiative solidaire
L’opération conçue par TOA Architectes, fait suite à un concours lancé en 2004 par Paris Habitat, dont l’objectif est de construire 40 logements sociaux et un gymnase.
Vue depuis le toit © CAUE de Paris
La difficulté de ce projet se trouve alors dans le fait d’implanter un équipement aux dimensions très contraintes et imposantes (le gymnase de 44x24 mètres) dans un tissu urbain faubourien en lanières, issu du passé agricole de l’arrondissement.
Le toit du gymnase cultivé © CAUE de Paris
Une association habitait les lieux avec un jardin solidaire, dans l’attente de l’aménagement du site. Afin de conserver cette initiative, l’agence propose d’installer le jardin sur le toit du gymnase, offrant ainsi des vues intéressantes aux logements alentours. Par ce biais, le lien social de voisinage et l’enjeu environnemental sont conservés dans l’opération d’aménagement.
Les bains-douches
La façade principale © Martin Argyroglo
Un archétype architectural
Ces bains-douches préfigurent le modèle d’équipement d’hygiène associé aux habitations ouvrières. Au même titre que les dispensaires et les Habitations à Bon Marché (HBM), les bains-douches sont représentatifs d’une pensée urbaine qui se développe au début du XXᵉ siècle que l’on qualifie d’hygiéniste.
Le calepinage des façades © Martin Argyroglo
En 1927, les architectes Henri Gautruche et Georges Planche livrent ce premier équipement collectif, afin que les habitants à proximité puissent avoir une toilette régulière. Le choix de la brique s’impose pour des raisons économiques (faible coût d’entretien), au même titre que pour un grand nombre d’architectures hygiénistes de l’époque.
Publicité datant de 1901 © Gallica BNF
Douze équipements de ce type seront par la suite construits sur ce modèle, à Paris. Il s’agit déjà d’une innovation pour l’époque, même si la salle de bain individuelle n’arrivera que bien plus tard dans l’ensemble des foyers parisiens.
Les Habitations à Bon Marché, îlot Lagny-Loliée
Vue d'ensemble de l'immeuble d'habitation © Martin Argyroglo
Une histoire familiale
Ce programme de logements a été dessiné par les architectes de l’agence Lesage et Miltgen, d’après le concours lancé par la Ville de Paris. La famille Lesage est une famille d’architectes qui, sur trois générations, a construit de nombreux bâtiments remarquables du paysage parisien.
L'usine de Saint-Mandé en 1880 © Gallica BNF - école nationale des ponts et chaussées
Un lieu au passé industriel
Elle se situe sur un terrain historiquement occupé par l’usine à gaz de Saint-Mandé, entouré du chemin de fer de la Petite Ceinture et des fortifications de Thiers (actuel boulevard périphérique).
L'usine de Saint-Mandé en 1880 © Gallica BNF - école nationale des ponts et chaussées
Une opportunité foncière
À la fermeture de l’usine, des Habitations à Bon Marché sont construites en 1935, en réponse à la demande en logements.
Des habitations emblématiques
Pensées sur le modèle d’une ville philanthropique, les HBM sont les premiers logements sociaux de la Ville de Paris. Facilement reconnaissables par leur revêtement en brique et leur situation le long des boulevards des Maréchaux, ils sont emblématiques de la pensée hygiéniste de l’époque : les bâtiments sont pensés afin de permettre l’aération et l’ensoleillement des logements.
Exposition de HBM en 1903 © Gallica BNF
L'avenue de la Porte-de-Vincennes
Vue d'un côté de l'axe routier © Martin Argyroglo
Loger aux portes de Paris
Ces logements sociaux, sont construits entre 1955 et 1959 par la SCIC, et conçus par les architectes Pierre-Henri Bailleau, Jean Michel Legrand et Jacques Rabinel.
Une entrée dans Paris
La situation stratégique de cette opération, à l’entrée de Paris, sur l’axe historique de la ville, est sans doute à l’origine de sa monumentalité. En effet, les bâtiments sont imposants par leur nombre (huit), leur symétrie de part et d’autre de l’avenue de la Porte-de-Vincennes, et leur hauteur de 10 étages.
Avant la construction : "la zone" © Charles Lansiaux - DHAAP
Un projet caractéristique des années 1950
Permis par les nouvelles règlementations urbaines d’après-guerre, favorisant la pensée urbaine moderne, les immeubles sont disposés perpendiculairement à l’avenue, offrant ainsi une place prépondérante aux espaces verts de rez-de-chaussée. Par la sobriété des volumes et les choix constructifs (structure en béton armé et parement en pierre), cette opération s’inscrit pleinement dans la pensée urbaine de son époque.
Les rez-de-chaussées végétalisés © Martin Argyroglo
Accéder au au parcours
Tramway
Porte de Bagnolet, sortie 2 Boulevard Mortier (Tram T3B)
Métro
Porte de Bagnolet, sortie 2 Boulevard Mortier (ligne 3)
Vélib'
Station n°20022 (Porte de Bagnolet)