Le patrimoine HLM remarquable au cœur de Paris
1ᵉʳ et 4ᵉ arrondissements
Découvrez des exemples de logements sociaux remarquables dans le centre de Paris !
Le logement social et Paris Habitat entretiennent un lien étroit avec la conservation du patrimoine. Il est courant d’imaginer que les bâtiments historiques relèvent de l’État ou de ressources privées. En réalité, le logement social participe à leur préservation, et parfois même à leur valorisation.
Découvrir le logement social et le patrimoine de Paris Habitat dans le centre de Paris, c’est donc plonger dans l’histoire architecturale depuis le XVIIᵉ jusqu’aux réalisations du XXIᵉ, en passant par le début du XXᵉ siècle. C’est aussi comprendre la manière dont le patrimoine est préservé aujourd’hui pour conserver son caractère historique exceptionnel. Enfin, c’est s’intéresser aux innovations architecturales permettant à Paris Habitat d’améliorer les performances thermiques des logements, leurs usages et leur confort.
Partons à la découverte du patrimoine HLM remarquable du centre de Paris !
Ce parcours a été réalisé en partenariat avec Paris Habitat à l'occasion de la 40ᵉ édition des Journées Européennes du Patrimoine.
Aperçu du parcours
Logements de la Samaritaine
© Alain Delange - Paris Habitat
Mixité et partage
Projet architectural phare de la rive droite parisienne achevé en 2021, la réhabilitation du grand magasin La Samaritaine repose sur une mixité programmatique ambitieuse et un partage des usages. L'îlot, auparavant monofonctionnel, s'est aujourd'hui métamorphosé en un quartier multi-activités conjuguant une vocation économique et touristique avec une orientation sociale forte. Aux commerces se mêlent désormais un hôtel de luxe, des bureaux, une crèche et enfin 96 logements sociaux. Ces derniers, réalisés par l'architecte François Brugel ont été acquis en VEFA (Vente en futur état d'achèvement) en 2012 par Paris Habitat auprès de LVMH, propriétaire de l'ensemble bâti depuis une vingtaine d'année.
La Samaritaine en 1928 © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département estampes et photographie
Une vocation sociale affirmée
Présentant une grande diversité typologique, du studio au T5, les 96 logements construits permettent de répondre à des situations familiales multiples. Il s’agit d’une offre importante au bénéfice de la diversité sociale, dans un quartier en déficit de logement social.
© Alain Delange - Paris Habitat
Deux sites distincts
Répartis entre deux ensembles de bâtiments – l’îlot Rivoli datant du XVIIᵉ siècle et l’îlot Seine datant du XXᵉ siècle – les logements, dont l'accès se fait par la rue de l'Arbre Sec, ont fait l’objet de travaux de natures différentes, adaptés à leurs spécificités.
© CAUE de Paris
Le projet de l'îlot Seine a été réalisé en structure métal, pour s’adapter à l’existant, garder les grandes portées et proposer de la flexibilité pour les vies futures du bâtiment. Pour se mettre à distance de la façade historique Art nouveau de l'architecte Frantz Jourdain (inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques), une nouvelle façade interne a été construite. Elle rend presque invisibles les logements depuis la rue et fait aussi office de régulateur thermique entre l'extérieur et l'intérieur des appartements.
La façade iconique de Frantz Jourdain © Paris Habitat
Entre les deux façades, un jardin d'hiver © Paris Habitat
Côté Rivoli, pour unifier et rendre accessible l'ensemble bâti, l'arrière des bâtiments a été démoli et remplacé par un bâtiment contemporain desservi à l'intérieur par un noyau en béton comprenant ascenseur, escaliers et rampes. Ce noyau mène aux studios aménagés dans l'ancien, côté rue de l'Arbre Sec, mais également aux appartements construits dans le neuf donnant en cœur d'îlot.
Vue sur l'intérieur de l'îlot Rivoli © Paris Habitat
Associer patrimoine et confort d'usage
Pour l'architecte François Brugel, il s'agissait de préserver et valoriser le patrimoine de la Samaritaine tout en garantissant la qualité et le confort des logements par des partis-pris architecturaux engagés : maximisation de l'apport de lumière naturelle, vues dégagées, utilisation de matériaux de qualité…
La rue de l'Arbre Sec © Alain Delange - Paris Habitat
Logements de la Samaritaine
© Alain Delange - Paris Habitat
Mixité et partage
Projet architectural phare de la rive droite parisienne achevé en 2021, la réhabilitation du grand magasin La Samaritaine repose sur une mixité programmatique ambitieuse et un partage des usages. L'îlot, auparavant monofonctionnel, s'est aujourd'hui métamorphosé en un quartier multi-activités conjuguant une vocation économique et touristique avec une orientation sociale forte. Aux commerces se mêlent désormais un hôtel de luxe, des bureaux, une crèche et enfin 96 logements sociaux. Ces derniers, réalisés par l'architecte François Brugel ont été acquis en VEFA (Vente en futur état d'achèvement) en 2012 par Paris Habitat auprès de LVMH, propriétaire de l'ensemble bâti depuis une vingtaine d'année.
La Samaritaine en 1928 © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département estampes et photographie
Une vocation sociale affirmée
Présentant une grande diversité typologique, du studio au T5, les 96 logements construits permettent de répondre à des situations familiales multiples. Il s’agit d’une offre importante au bénéfice de la diversité sociale, dans un quartier en déficit de logement social.
© Alain Delange - Paris Habitat
Deux sites distincts
Répartis entre deux ensembles de bâtiments – l’îlot Rivoli datant du XVIIᵉ siècle et l’îlot Seine datant du XXᵉ siècle – les logements, dont l'accès se fait par la rue de l'Arbre Sec, ont fait l’objet de travaux de natures différentes, adaptés à leurs spécificités.
© CAUE de Paris
Le projet de l'îlot Seine a été réalisé en structure métal, pour s’adapter à l’existant, garder les grandes portées et proposer de la flexibilité pour les vies futures du bâtiment. Pour se mettre à distance de la façade historique Art nouveau de l'architecte Frantz Jourdain (inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques), une nouvelle façade interne a été construite. Elle rend presque invisibles les logements depuis la rue et fait aussi office de régulateur thermique entre l'extérieur et l'intérieur des appartements.
La façade iconique de Frantz Jourdain © Paris Habitat
Entre les deux façades, un jardin d'hiver © Paris Habitat
Côté Rivoli, pour unifier et rendre accessible l'ensemble bâti, l'arrière des bâtiments a été démoli et remplacé par un bâtiment contemporain desservi à l'intérieur par un noyau en béton comprenant ascenseur, escaliers et rampes. Ce noyau mène aux studios aménagés dans l'ancien, côté rue de l'Arbre Sec, mais également aux appartements construits dans le neuf donnant en cœur d'îlot.
Vue sur l'intérieur de l'îlot Rivoli © Paris Habitat
Associer patrimoine et confort d'usage
Pour l'architecte François Brugel, il s'agissait de préserver et valoriser le patrimoine de la Samaritaine tout en garantissant la qualité et le confort des logements par des partis-pris architecturaux engagés : maximisation de l'apport de lumière naturelle, vues dégagées, utilisation de matériaux de qualité…
La rue de l'Arbre Sec © Alain Delange - Paris Habitat
140 rue de Rivoli
Le cœur d'îlot planté © B&B Architectes
Préfigurant la renaissance de la Samaritaine sa voisine, l'îlot du « 140 rue de Rivoli », protégé au titre des Protections patrimoniales du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Paris, a fait l'objet en 2013 d'une lourde restructuration. Situé à cheval sur la grande artère menant du Châtelet à l'Arc de triomphe, la rue de l'Arbre Sec et la rue du Roule, le vaste ensemble bâti constitué d'immeubles d'époques variées (allant du XVIIᵉ siècle au XIXᵉ siècle) accueille depuis lors une programmation mixte qui regroupe des bureaux, des commerces et des logements sociaux et libres.
Plan masse de l'îlot © B&B Architectes
Invisibles depuis la rue, les 8 logements sociaux, propriété de Paris Habitat, se situent en retrait de l'avenue bruyante, dans un immeuble de quatre étages donnant sur cour. Dans un quartier en déficit de logement social, ils illustrent la politique volontariste de la Ville de Paris pour mieux répartir l'offre d'habitat social sur son territoire.
Coupe sur les logements sociaux (notés en pointillés oranges) © B&B Architectes
3 rue des Prouvaires
3 rue des Prouvaires © CAUE de Paris
Localisés au cœur du quartier des Halles, les immeubles du n°1 et du n°3, dont on peut remarquer la continuité, sont protégés au titre des Protections patrimoniales du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Paris. On doit leur construction en 1715 au marchand de draps Louis-Paul Boucher et à sa femme Marie-Anne Galois.
Rue des Prouvaires : Maison à l'enseigne du Lion d'argent, dessin de A. Potémont, 1863 © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Les façades en pierre indiquent qu'il s'agit d'un édifice noble, contrairement aux maisons faubouriennes comme le n°5, qui étaient construites avec des pans de bois recouverts de plâtre.
Le volume de cet ensemble est en partie dicté par deux réglementations applicables à l'époque de sa construction. Le règlement urbain de 1667 limitait la hauteur à environ 15 mètres à la corniche, tandis que l'édit de 1607 - édicté par Henri IV - interdisait toute saillie en façade à Paris, pour des raisons de sécurité et de salubrité. C'est pour cette dernière raison que les façades sont plates. La partie en zinc qui couronne le n°3 est une surélévation ultérieure, car l'emploi de matériau date du XIXᵉ siècle.
Photographie de la façade en décembre 1967, négatif souple © Commission du Vieux Paris - DHAAP
Reconnaissable à sa belle porte cochère surmontée d'un mascaron d'homme barbu, le bâtiment du n°3 a fait l'objet d'une réhabilitation par Paris Habitat en 1978. Michel Possompès, l'architecte de cette opération, s'est employé à redessiner la distribution des espaces à l'intérieur de cet immeuble au plan bourgeois, afin de l'adapter aux besoins du logement social contemporain.
Passage Molière
Entrée du passage © Clément Dorval - Ville de Paris
À l'abri du tumulte du quartier des Halles, ce passage tranquille doit son nom à l'ancien Théâtre Molière (aujourd'hui devenu la Maison de la Poésie).
Molière n'ayant jamais vécu ici, c'est un autre dramaturge qui a souhaité nommer le lieu d'après le célèbre auteur, lorsqu'il achète les bâtiments pour créer le passage et le théâtre. Jean-François Boursault-Malherbe (1750-1842) inaugurera le Théâtre Molière le 18 juin 1791 avec une représentation du Misanthrope. L'accès au théâtre depuis le passage était réservé aux artistes.
Initialement appelé « passage des Nourrices » il est renommé en « passage des Sans-culottes » sous la Révolution. Le théâtre sera plusieurs fois fermé et réouvert, changeant de nom au gré des évènements historiques.
Assemblée générale de la 3ᵉ circonscription, réunion dans la salle Molière, 1869 © Ville de Paris / Bibliothèque historique, 1-EST-00818
Le renouveau du passage
Passage Molière, photographie d'Eugène Atget, 1907 © Ville de Paris - BHVP, 4-EPT-12-0004
Dès 1974, le passage Molière fait en partie l'objet d'une inscription à l'inventaire supplémentaires des Monuments historiques, pour protéger les façades et toitures donnant sur les rues attenantes, ainsi que les vestiges du théâtre et les inscriptions qui ornent l'entrée, du côté de la rue Quincampoix. La Ville de Paris acquiert l'ensemble en 1984, fait rénover le théâtre et confie les logements et commerces à Paris Habitat l'année suivante. La Maison de la Poésie occupera l'ancien théâtre dès 1995.
Coupe du Passage Molière © WAO Architecture
En 2015, Paris Habitat entreprend un ravalement de grande ampleur. Lors de ces travaux, la découverte de fissures et d'importants désordres structurels imposera finalement le scénario d'une réhabilitation lourde. Celle-ci est lancée par le bailleur social entre 2017 et 2022, après avoir relogé tous les occupants. Confiée à l'agence WAO Architecture, l'opération nécessitera la mise à nu et la rénovation complète de la structure bois des édifices, alors très dégradée.
Passage Molière © Clément Dorval - Ville de Paris
Menés dans le cadre du Plan Climat parisien, l'isolation thermique par l'intérieur et le remplacement de l'ensemble des menuiseries extérieures ont permis de diviser par 4 la consommation énergétique des logements.
L'ensemble compte aujourd'hui 34 logements sociaux et 9 commerces au rez-de-chaussée, dont les devantures colorées rythment les 46 mètres de voie pavée. C'est lors d'un appel à candidatures que les commerçants ont été sélectionnés, afin d'insuffler à nouveau dans ce lieu une activité artisanale et culturelle, présente à l'origine. Aujourd'hui, on y trouve des artisans (calligraphie, papeterie, joaillerie), un bar à vin, la Maison de la Poésie toujours et une librairie consacrée à cet art.
Maison de la Poésie © Clément Dorval - Ville de Paris
2 rue Beaubourg
2 rue Beaubourg © Paris Habitat
Un mystérieux escalier
Lors des investigations menées par Paris Habitat en amont du projet de réhabilitation, un escalier insolite a été découvert dans le sous-sol de cet immeuble caractéristique des années 1930. À la surprise générale, ce passage secret débouchait sur les rails de la ligne 11 du métro parisien ! Ou plus exactement : c'est une issue de secours de la voie ferrée souterraine qui conduisait dans le bâtiment.
Cette connexion directe entre le bâtiment et les tunnels du métro a fait germer l'idée de tirer profit de cette situation. Il ne s'agissait pas d'offrir aux résidents un accès privilégié aux transports en commun, mais de tirer partie des calories du métro dans un astucieux mécanisme d'échange thermique. Est-il possible de chauffer l'immeuble grâce à la chaleur du métro ?
Chauffage métropolitain
En couplant ce dispositif à celui du réseau de chaleur urbain (CPCU), auquel l'édifice était déjà relié, une pompe à chaleur récupère la chaleur présente dans l'air du métro pour préchauffer l'eau du système de chauffage. Grâce à cet ingénieux procédé, ce sont 35% des besoins de chauffage des 20 logements qui sont assurés aujourd'hui !
Le système de récupération de la chaleur du métro © RATP - Paris Habitat
Face au Centre Pompidou, un bâtiment public à l'architecture iconique et aux couleurs vives, cet ancien immeuble industriel se fait discret. Lors de sa réhabilitation achevée en 2017, aucun ajout n'est venu se greffer à l'existant et les nuances de gris de la façade affichent une expression neutre. Bénéficiant de l'ouverture d'une cour à l'arrière, les logements sont traversants. Les serrureries d'origine ont été restituées et la structure béton conservée, avec une isolation par l'intérieur.
Contenus additionels
18 rue du Petit-Musc
© Mir Architectes
Innover en secteur sauvegardé
À deux pas du Marais, dans le quartier historique de Saint-Paul, cette récente opération de surélévation et de réhabilitation menée par Paris Habitat reflète l'engagement du bailleur social pour une construction durable et innovante. Avec son ossature bois et son isolation en béton de chanvre, elle répond aux enjeux environnementaux actuels tout en valorisant les qualités du bâti existant. Conçue et réalisée par Mir Architectes, la livraison de l'opération est prévue pour la fin de l'année 2023.
© Mir Architectes
Invisible depuis la rue, il faut passer l'entrée de l'immeuble sur rue pour apprécier le projet situé en fond de cour. Ancien local abritant les archives photos de la Ville de Paris, le petit bâtiment en L de deux niveaux est aujourd'hui réhabilité et surélevé de 3 étages. Les 8 nouveaux logements s'ajouteront aux 15 appartements existants sur rue de cette résidence de 1932.
Réinterprétation contemporaine
Traité en enduit traditionnel de teinte claire, le nouveau volume s'inscrit dans le prolongement du bâtiment d'origine. Reprenant le rythme et les proportions des ouvertures existantes, les nouveaux percements sont intégrés à des panneaux de bois qui animent et donnent du relief à la façade, faisant directement écho à l'écriture architecturale des années 30. Ces baies généreuses permettent un éclairage naturel maximal à l'intérieur des logements, un vrai plus pour ce bâtiment enclavé en cœur d'îlot.
© Mir Architectes
Petite opération, grande complexité
Construire dans un contexte urbain aussi dense n'est pas chose aisée. Les concepteurs ont opté pour une structure bois pour la surélévation qui, d'une part facilite la mise en œuvre et réduit les nuisances en phase chantier, et d'autre part allège les charges appliquées sur le sol et le bâti existant.
Ce choix constructif est également motivé par une réflexion environnementale poussée en faveur d'une construction bas carbone. En plus du bois, le projet fait appel à un autre matériau d'origine naturelle : le béton de chanvre, utilisé ici comme paroi isolante. Reconnu pour ses propriétés thermiques et acoustiques, il permet une isolation saine et respirante des logements. À noter que des sondes ont été placées dans les murs pour mesurer à long terme le comportement du matériau, un moyen de suivre les performances de ce nouveau matériau de construction.
Montage de l'ossature bois © Mir Architectes
Végétalisation
La cour est également redessinée pour répondre aux nouveaux usages. Une partie en pleine terre est créée pour planter un arbre et des végétaux. Un système de récupération des eaux de pluie est également mis en place. C'est deux aménagements illustrant le potentiel d'adaptation du tissu urbain ancien face aux défis climatiques.
Plan du rez-de-chaussée © Mir Architectes
▶️ Écoutez le témoignage de Nicolas Gaudard, architecte et fondateur de Mir, à propos du projet et du choix du béton de chanvre comme matériau de construction, en cliquant sur l'icône en haut de la page.
Activités annexes
Accéder au au parcours
Bus
Pont Neuf - Quai du Louvre (lignes 21, 27, 58, 67, 69, 70, 72, 74 ou 85)
Métro
Pont Neuf (ligne 7)
Châtelet (lignes 4, 7 et 14)
Vélib'
Station n°1201 (Perrault - Place du Louvre)