DétourLes CAUE  d'Île-de-France
Détour
Distance : 
7,6km
Temps : 
3h30

La Coulée verte de Fontenay-aux-Roses à Antony

Hauts-de-Seine

Paysage
La Coulée verte de Fontenay-aux-Roses à Antony. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.
Paysage
La Coulée verte de Fontenay-aux-Roses à Antony. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Aménagée de 1985 à 1996, la Coulée verte du sud parisien chemine à travers villes, sur 14 km, entre la gare Montparnasse et Massy, au sud du département des Hauts-de-Seine. Plateaux, coteaux et fonds de vallons dessinent la géographie de ce parc linéaire, qui trace une piste étroite au départ de Paris pour s’épaissir et devenir bois touffu au sud. Tantôt urbaine, tantôt nature ensauvagée, la promenade, conçue sur le tracé du TGV Atlantique, et aussi baptisée promenade « des vallons de la Bièvre », forme une continuité piétonne et cyclable à laquelle s’arriment de grandes pièces patrimoniales architecturales et naturelles parmi lesquelles le parc de Sceaux.

Ce voyage invite à la suivre entre Fontenay-aux-Roses et Antony, pour une traversée du paysage jalonnée de pleins et de vides, d’habitations et de jardins, d’écoles, d’oiseaux, de grands parcs et de ruisseaux.

Crédits

Conception itinéraire : Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Hauts-de-Seine (CAUE92) Rédaction : Jaouida Zehou, architecte Relectures et révisions : Laure Waast et Yasmine Tandjaoui, architectes - CAUE92 Recherches, documentation et iconographie : Pauline Raillot et Jaouida Zehou Photographies: Martin Argyroglo Conception sonore: Justin Morin Partenaires et remerciements : Michel Borjon, historien de l’architecture, fondateur de Grahal / Anne Marchand, cheffe d’unité Patrimoine naturel au département des Hauts-de-Seine / Olivier Pichard, responsable d’études biodiversité et aménagement au CEREMA.

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Mode de mobilité
À vélo
À pied
Type de parcours
Promenade

Aperçu du parcours

Étape 1

Gare de Fontenay-aux-Roses

mediaGare de Fontenay-aux-Roses. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Point de départ de ce parcours, la gare de Fontenay-aux-Roses incarne doublement la naissance de la Coulée verte du sud parisien. La ville est l'un des berceaux de la contestation, portée par les associations locales d'habitants en faveur d'un aménagement paysager et en opposition au projet de construction de l'A10 (abandonné en 1976). La gare permet d'illustrer le lien étroit entre la Coulée verte et le développement ferroviaire : d'abord par son implantation, sur le tracé de la voie de chemin de fer inachevée entre Paris et Chartres, passant par Gallardon, puis par la réalisation simultanée et coordonnée de la ligne TGV Atlantique et de l'aménagement paysager.

mediaCouverture du dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, 1987 © Archives départementales des Hauts-de-Seine - cote 1916W81.

mediaPhoto aérienne du chantier de construction de la Coulée verte du sud parisien et de la ligne de TGV Atlantique, 1987© Sncf-médiathèque / droits réservés.

Le saut dans le vide d’Yves Klein

mediaLe Saut dans le vide d’Yves Klein, 1960 © Harry Shunk and Janos Kender J.Paul Getty Trust. The Getty Research Institute, Los Angeles. (2014.R.20) © Succession Yves Klein c/o ADAGP, Paris.

À proximité de la gare et face à l'actuelle église Sainte-Rita, c'est au 5 rue Gentil-Bernard que l'artiste Yves Klein (1928-1962) a réalisé le 19 octobre 1960 sa célèbre action artistique : « Le Saut dans le vide ». Cette performance, accomplie depuis le pavillon désormais démoli, fut immortalisée par les photographes Shunk et Kender. Ce photomontage a été publié le 27 novembre 1960 à la « une » d'un journal créé par Klein : « Dimanche, le journal d'un seul jour ».

🔊 Raconter

Histoire de la Coulée verte

Interview de Michel Borjon, président du groupe GRAHAL, bureau d’études parisien spécialisé dans le patrimoine. Avec son équipe, ils ont travaillé sur l’histoire de la Coulée verte, de la genèse de l’idée à sa concrétisation.

—> Pour écouter le podcast, désactivez le mode silencieux de votre téléphone puis cliquez sur l'icône "haut-parleur" à droite du titre de l'étape.

Étape 1

Gare de Fontenay-aux-Roses

mediaGare de Fontenay-aux-Roses. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Point de départ de ce parcours, la gare de Fontenay-aux-Roses incarne doublement la naissance de la Coulée verte du sud parisien. La ville est l'un des berceaux de la contestation, portée par les associations locales d'habitants en faveur d'un aménagement paysager et en opposition au projet de construction de l'A10 (abandonné en 1976). La gare permet d'illustrer le lien étroit entre la Coulée verte et le développement ferroviaire : d'abord par son implantation, sur le tracé de la voie de chemin de fer inachevée entre Paris et Chartres, passant par Gallardon, puis par la réalisation simultanée et coordonnée de la ligne TGV Atlantique et de l'aménagement paysager.

mediaCouverture du dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, 1987 © Archives départementales des Hauts-de-Seine - cote 1916W81.

mediaPhoto aérienne du chantier de construction de la Coulée verte du sud parisien et de la ligne de TGV Atlantique, 1987© Sncf-médiathèque / droits réservés.

Le saut dans le vide d’Yves Klein

mediaLe Saut dans le vide d’Yves Klein, 1960 © Harry Shunk and Janos Kender J.Paul Getty Trust. The Getty Research Institute, Los Angeles. (2014.R.20) © Succession Yves Klein c/o ADAGP, Paris.

À proximité de la gare et face à l'actuelle église Sainte-Rita, c'est au 5 rue Gentil-Bernard que l'artiste Yves Klein (1928-1962) a réalisé le 19 octobre 1960 sa célèbre action artistique : « Le Saut dans le vide ». Cette performance, accomplie depuis le pavillon désormais démoli, fut immortalisée par les photographes Shunk et Kender. Ce photomontage a été publié le 27 novembre 1960 à la « une » d'un journal créé par Klein : « Dimanche, le journal d'un seul jour ».

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Histoire de la Coulée verte

Interview de Michel Borjon, président du groupe GRAHAL, bureau d’études parisien spécialisé dans le patrimoine. Avec son équipe, ils ont travaillé sur l’histoire de la Coulée verte, de la genèse de l’idée à sa concrétisation.

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Étape 2

Faculté Jean Monnet

mediaFaculté Jean Monnet. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

La Faculté Jean Monnet accueille l'UFR Droit, Économie, Gestion de l'Université Paris-Sud. Elle est baptisée en l'honneur de l'économiste et diplomate français, considéré comme l'un des fondateurs de l'Union européenne. Ce campus universitaire se compose de 6 bâtiments dans un environnement arboré, construits en 3 étapes. La première, livrée en 1968, est l'œuvre de l'architecte Jacques Carlu (1890-1976). Elle était composée de 4 bâtiments en béton préfabriqué, dont 2 ont été démolis dans les années 1990. La deuxième phase, en 1994, est menée par les architectes Pascale Guédot et Olivier Chaslin qui livrent une extension en béton clair et bardage bois, comprenant un restaurant universitaire, un amphithéâtre et une bibliothèque donnant sur la Coulée verte. Enfin en 1998, une réhabilitation des bâtiments d'origine et la construction d'une extension sur pilotis sont conduites par les architectes Cohen, Crépu et Lenglart.

Jacques Carlu (1890-1976)

mediaPortrait de Jacques Carlu à son bureau, date et photographe : inconnus © Fonds Carlu. SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine.

Jacques Carlu est un architecte français, diplômé des Beaux-Arts de Paris. Il est lauréat du prix de Rome en 1919, où il séjourne jusqu'en 1924. Installé à Paris et New-York, il conçoit des projets en France, aux États-Unis et au Canada entre 1921 et 1976. Célèbre pour la conception du Palais de Chaillot (avec Azéma et Boileau), il a réalisé d'autres équipements universitaires dont le centre universitaire Censier à Paris en 1964 et le Palais de l'OTAN devenu depuis l'université Paris Dauphine.

Premiers bâtiments par Jacques Carlu

mediaFaculté Jean Monnet, Jacques Carlu architecte, CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Les premiers bâtiments de la faculté Jean Monnet, conçus par Jacques Carlu, sont identifiables par leur forme rectangulaire, leur trame régulière et leurs façades principales largement vitrées. Ils sont composés d'un module carré en béton préfabriqué gris clair finement dessiné, constitué lui-même de la répétition d'une fenêtre en bois coloré (vert ou rouge selon le découpage de la fenêtre) et de son allège pleine en carreaux de grés émaillé (vert et jaune). Un trumeau en béton rouge clair sépare les deux fenêtres. Les pignons sont revêtus d'un habillage en panneau béton texturé préfabriqué très représentatif de l'époque. Le recours à la préfabrication a permis un montage sur site en un temps record : 3 mois. L'entrée du campus est identifiable à son portique en béton, accueillant une œuvre en mosaïque noir, blanche, rouge et beige réalisée par Alain Hiéronimus en 1971.

Extension de la faculté par Guédot et Chaslin

mediaFaculté Jean Monnet, Pascale Guédot et Olivier Chaslin architectes, CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023© Martin Argyroglo.

L'extension de la faculté, réalisée par les architectes Pascale Guédot et Olivier Chaslin de 1991 à 1996, s'articule autour de l'amphithéâtre qui, par sa géométrie en quart de disque, relie les deux bâtiments linéaires de la bibliothèque et du restaurant. Outre sa géométrie, l'amphithéâtre se distingue par son habillage en bois, quand la bibliothèque et le restaurant sont en béton brut clair. Au sein de ce campus arboré, les bâtiments de l'extension forment une place triangulaire s'ouvrant largement sur la Coulée verte, grâce à un passage en pont du volume de la bibliothèque et à une passerelle piétonne donnant sur la promenade. Le campus s'étend vers ce paysage et offre un cadre remarquablement paisible à l'étude. La réalisation de cette extension est concomitante à celle de la Coulée verte.

mediaExtrait de la revue AMC sur le concours de l’extension de la faculté Jean Monnet, Rublrique actualités : Universités, Elisabeth Allain-Dupré, « Le modèle Sceaux », mai 1991, AMC n°21 © AMC – Groupe Moniteur.

Autre architecture remarquable

Maison Baltard

26 rue Berton, Sceaux mediaFaçade nord de la maison Baltard © Jean-Bernard Vialles, Région Île-de-France.

Célèbre architecte français des pavillons des Halles dit « Baltard » (1846, en association avec Felix Callet) et de l'église Saint-Augustin (1860) à Paris, Victor Baltard (1805 - 1874) a régulièrement séjourné à Sceaux en famille à partir de 1847. En 1857, il fait construire cette villa de « campagne » dans un style italien, inspirée de la villa Médicis, où ce titulaire du prix de Rome a séjourné 5 ans. Cette vaste maison en meulière est surmontée d'un belvédère en briques et entourée d'un grand parc arboré. Elle fut décorée par plusieurs amis de l'architecte, artistes des Beaux-Arts de Paris : Timbal, Bézard et Brémond. Occupée par les prussiens durant le siège de Paris entre 1870 et 1871, la famille Baltard s'y réinstalle en 1872.

Étape 3

Maison Barral

mediaMaison Barral. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Première maison de la rue Paul Couderc depuis la Coulée verte, la maison Barral (1970) est la dernière conçue par les architectes Henri (1917-1983) et Geneviève Colboc (1917-2009) à Sceaux. À l'image de plusieurs architectes modernistes, les Colboc s'installent après-guerre dans le lotissement du parc et construisent une dizaine de maisons à Sceaux. Comme l'ensemble des maisons construites le long de cette rue, la villa Barral a l'avantage d'être implantée sur un terrain en pente et orientée vers le sud et le parc. Sa situation d'angle, lui permet également de bénéficier d'ouvertures à l'ouest. Cette construction tardive dans le lotissement adopte une écriture à la fois traditionaliste et moderne avec son décalage de toitures en ardoise et le changement de matériaux en façade (enduit ciment blanc et moellons apparents). Son plan s'inscrit dans une approche fonctionnaliste. Très compact, il donne le maximum d'espace aux 7 pièces d'habitation et réduit celui des circulations.

Rue Paul Couderc

mediaMaison Atelier Lurçat, CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Bordée de grands arbres, la rue Paul Couderc présente une grande richesse architecturale. Au nord, plusieurs programmes d'habitats collectifs privés et sociaux, dont la résidence Chrétienté, bénéficient de la vue sur le parc grâce à la topographie du site. Au sud, le lotissement du parc réunit une multitude d'habitations individuelles remarquables s'ouvrant sur le parc. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs architectes modernistes de référence s'y installent, parmi eux Lurçat (1949), Willerval, Michaut et les Colboc. L'ensemble de ces maisons respectent un cahier des charges strict, protecteur du site et toujours en vigueur aujourd'hui. Pour en savoir plus, le parcours « Sceaux, modernité 1950-1965 : Architectures du logement » est disponible sur l'application Archistoire « destination archipel francilien ».

André Lurçat & la rue Paul Couderc

mediaMaison-atelier Lurçat en couverture de La maison française, août-septembre 1950, n°50 © Archives de la ville de Sceaux.

Les maisons conçues par André Lurçat entre 1949 et 1953, rue Paul Couderc, s'apparentent à un exercice de variations sur le même thème. En effet, sa maison-atelier (1949) au n°21 de la rue, la villa Leduc (1950) au n°23 et la maison Michaut (1952) au n°35, développent un langage architectural commun : cadres en béton et pierre de Mériel en parement. La mise en œuvre d'éléments préfabriqués est révélatrice d'une attention particulière portée à l'économie de projet caractéristique de la Reconstruction. Sa maison-atelier, inscrite Monument historique (2010) et acquise par la ville de Sceaux en 2020, est compacte et relativement modeste, se développant par demi-niveaux. La maison d'Albert Michaut, collaborateur de Lurçat, se distingue par sa distribution. Conçue pour accueillir l'agence des deux architectes, elle bénéficie d'une entrée de plain-pied côté rue, desservant l'habitation et d'un escalier extérieur côté jardin, s'ouvrant sur le bureau à l'étage. La façade principale se pare de grès de cérame bleu déjà employé par Lurçat pour la réalisation de la cheminée de sa maison.

Étape 4

Parc de Sceaux

mediaParc de Sceaux. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Le parc de Sceaux voit le jour au XVIlème siècle quand Colbert (1616-1683), alors ministre d'État de Louis XIV, achète en 1670 une propriété puis plusieurs terrains voisins, constituant un vaste domaine dont André Le Nôtre (1613-1700) dessine les jardins. À la mort de Colbert, son fils, le marquis de Seignelay l'agrandit et poursuit les travaux. Le parc devient bien national en 1794 avec la révolution. Il est racheté en 1923 par le département de la Seine, qui lance de grands travaux de restauration menés par Léon Azéma et achevés en 1932. Depuis la Coulée verte, on distingue l'axe principal et l'ordonnancement classique du parc, représentatif du modèle de jardins dit à la française dont Le Nôtre est le chef de file. En rupture avec la tradition des jardins médiévaux, enclos derrière les murs des châteaux fortifiés, le parc et sa végétation sont organisés par la géométrie et les perspectives. D'une surface de 181 ha répartis entre les communes de Sceaux et d'Antony, il est dix-huit fois plus grand que le jardin des Buttes Chaumont.

🔊 Entretenir

Gestion écologique du patrimoine naturel

Interview d'Anne Marchand-Guilbaud, responsable du patrimoine naturel au département des Hauts-de-Seine. Elle gère notamment la coulée verte (ou promenade des vallons de la Bièvre dite PVB) et son adaptation aux changements climatiques.

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Étape 5

Villa les Tournelles

mediaVilla les Tournelles. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

La villa les Tourelles a été construite autour de 1965, par M. Burdet (commanditaire et bureaux d'études) et le paysagiste Robert Joffet. Le projet a connu plusieurs configurations, avant d'aboutir à sa forme actuelle : 3 ensembles cruciformes, chacun composé de 4 maisons rectangulaires mitoyennes. La proximité du parc de Sceaux a soumis le promoteur au strict respect des règles de protection des perspectives du château, en témoigne la correspondance entre le maître d'ouvrage, la ville, la préfecture et la commission départementale des Sites. Ces règles ont donc amené à une diminution de la hauteur des constructions et à une végétation abondante ; en résulte une remarquable insertion urbaine et paysagère pour cet ensemble de maisons singulières à toiture à un pan.

Autre architecture remarquable

Domaine de la Baleine

Rue du Poisson bleu, Châtenay-Malabry mediaDomaine de la Baleine, 2023 © Martin Argyroglo.

Le domaine de la Baleine est un ensemble remarquable de logements, conçu en 1967 par les architectes Philippe et Martine Deslandes pour la Société Logis Parisiens. Ce couple s'est distingué lors du concours Villagexpo (1966), lancé par le ministère de la Construction, visant à proposer des solutions alternatives de logement en lien avec le rejet des grands ensembles. Ce domaine, implanté sur d'anciens champs agricoles, offre 131 logements, tous traversants, répartis en 19 immeubles bas. Il enchante par la qualité des espaces extérieurs (jardins privatifs et collectifs, théâtre en plein-air), la densité de plantations (fruitiers, arbres en cépée, plantes tapissantes, etc...) et la finesse de composition des façades, alternant parties pleines en briques, escaliers à l'air libre, loggia et balcons en béton clair texturé et menuiseries bois. Tirant ingénieusement profit de la déclivité du terrain, le parking éclairé naturellement trouve sa place dans un bâtiment semi-enterré, abritant aussi la chaufferie et les locaux résidentiels.

Étape 6

École Voltaire

mediaÉcole Voltaire. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Fraîchement livré, l'établissement scolaire Voltaire répond remarquablement aux problématiques constructives et environnementales de notre époque. À la demande de frugalité constructive et de matériaux biosourcés, géosourcés ou issus de l'économie circulaire de la ville de Châtenay-Malabry, l'agence a+ Samuel Delmas Architectes propose une école expérimentale construite avec les ressources minérales disponibles sur site : terre crue et agrégats de béton recyclés. Le bâtiment se dessine autour du paysage et des enfants. Il s'insère dans la pente et s'ouvre sur la Coulée verte. Les 3 grandes terrasses définissent les localisations et les accès des 3 entités principales associées à leur cour de plain-pied : maternelles à rez-de-chaussée bas, élémentaires et sport à R+1, cuisine centrale sur la grande voie des vignes. Les classes sont au calme et orientées Nord/Sud.

mediaPerspective de l’école Voltaire © a+ samueldelmas.

Principe constructif expérimental - construction en béton damé et en terre crue

mediaPrototype de mur en béton damé © © a+ samueldelmas.

Les gravats de démolition sont utilisés en grande quantité dans le béton de site recyclé sec et damé en lits horizontaux. Le damage, tous les 15 cm, donne au mur son dessin ligné. Les murs en terre crue, issus de terres de déblais, sont présents dans toutes les circulations intérieures principales et procurent inertie et confort à chaque classe.

mediaDécoffrage des trous du moucharabieh © a+ samueldelmas.

Étape 7

Parc des Alisiers

mediaParc des Alisiers. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Concevoir un espace paysager sur une friche adossée à l'A86 et à la ligne de TGV Atlantique, voilà le défi relevé par les paysagistes de Cépage et les acousticiens de Synacoustique en 2014. Sur ce terrain délaissé d'autoroute de 4 ha, qui a servi de dépôt de matériaux pendant le chantier de la voie rapide, les paysagistes ont réalisé un écrin pour la biodiversité et un espace agréable pour les logements voisins. Alliant deux types de protection aux bruits : la forme en butte du parc et la construction de murs anti-bruit en pouzzolane, ils parviennent à diminuer de 12 décibels les nuisances sonores pour les riverains. La qualité, la diversité et la gestion des aménagements paysagers, allant de la prairie champêtre au bosquet d'arbres, favorisent l'accueil et le maintien d'un large spectre d'insectes, d'oiseaux, de batraciens et de lézards. Au même titre que la Coulée verte, aucun produit chimique n'est utilisé pour l'entretien.

mediaMur anti-bruit en pouzzolane. La pouzzolane est une roche volcanique dont les scories sont rempies d’alvéoles d’air absorbant le bruit © Jaouida Zehou.

🔊 Écouter

Initiation à l’écoute des sons de la nature

Interview d'Olivier Pichard est audionaturaliste, responsable d’étude biodiversité et aménagement au CEREMA Hauts-de-France. Il travaille sur l’impact du bruit sur la biodiversité et sur la sensibilisation à la bioacoustique et l'éco-acoustique en milieu urbain.

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Étape 8

Ru des Godets

mediaRu des Godets. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

La Coulée verte permet de rencontrer et de prendre conscience du paysage et du territoire dans lesquels s'inscrivent nos villes. Le ru des Godets est l'un des affluents de la Bièvre et un sous-affluent de la Seine. Il prend sa source en contrebas du bois de Verrière et se jette dans la Bièvre, au niveau du parc Heller à Antony. Depuis la gare de Fontenay-aux-Roses, deux autres ruisseaux souterrains ont été traversés lors de cet itinéraire : les rus d'Aulnay et de Chatenay, qui alimentaient le bassin du parc de Sceaux. Ces croisements coïncidaient avec les points bas de la topographie. Le ru des Godets est également le lieu d'une frontière invisible, puisqu'il délimite les départements des Hauts-de-Seine et de l'Essonne.

Autre architecture remarquable

Réserve naturelle du bassin de la Bièvre

Parc du Breuil et de la Bièvre, Antony mediaRéserve naturelle régionale du Bassin de la Bièvre, 2023 © Jaouida Zehou.

Classée réserve naturelle régionale en 2009, la réserve du Bassin de la Bièvre d'une superficie de 6 ha, est l'une des plus petites réserves naturelles régionales d'Île-de-France. Initialement creusée dans les années cinquante comme un bassin de rétention pour gérer les eaux pluviales, elle constitue désormais une remarquable réserve ornithologique de 148 espèces, dont certaines très rares. La richesse de la biodiversité du site repose sur une importante variété de milieux humides (roselière, saulaie et boisements).

Étape 9

Collège Anne Frank

mediaCollège Anne Frank. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Construit en 1979 par les architectes Jean Nouvel et Gilbert Lézénès avec le plasticien Jacot, ce collège est une architecture critique vis-à-vis de la politique des modèles, d'une part, et de l'architecture fonctionnaliste, d'autre part. Conforme au modèle industrialisé obligatoire pour la période, il adopte un principe architectural s'apparentant à un meccano constructif où toutes les pièces sont définies sur catalogue. Les concepteurs ont travaillé avec le minimum d'éléments : un poteau, une poutre, un panneau de façade et un module de charpente. Entre 2021 et 2023, le collège est réhabilité par Mars architectes et l'entreprise Bouygues, pour mieux intégrer les enjeux environnementaux. Leur intervention est une stimulante réinterprétation d'un patrimoine du XXᵉ siècle, qu'elle transforme sans le dénaturer. Parmi les modifications, les poutres en béton apparentes de la façade ont mué sous un habillage en caillebotis isolés, les panneaux colorés pleins ont été sérigraphiés et les cloisonnements intérieurs adaptés aux besoins actuels.

mediaFaçade du collège Anne Frank, 1979© Jean Nouvel, Gilbert Lézénès. Intervention artistique : Pierre Martin Jacot.

Jean Nouvel (1945)

mediaPortrait de Jean Nouvel © Albert Watson.

Jean Nouvel est un architecte français de renommée internationale. D'abord assistant de l'architecte brutaliste Claude Parent, inspiré par l'urbaniste et essayiste Paul Virilio, il ouvre sa première agence en 1970. Son approche s'inscrit dans une critique de l'architecture moderne et propose une approche contextuelle. Il conçoit des bâtiments qui marquent les villes dans lesquelles ils s'édifient. Il a réalisé I'Institut du monde arabe à Paris (avec Architecture Studio, 1981), la Fondation Cartier (1994), le palais de la culture et des congrès de Lucerne (1999) ou le musée du quai Branly (2006) à Paris. La reconnaissance de son travail s'est traduite par l'attribution du prix Pritzker en 2008.

Étape 10

Église Saint-Jean Porte Latine

mediaÉglise Saint-Jean Porte Latine. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2023 © Martin Argyroglo.

Conçu par l’architecte Jean Pinsard, entre 1964 et 1967, le centre paroissial Saint-Jean Porte Latine s’insère dans le grand ensemble de Massy-Antony (1958). Dans une écriture brutaliste, qui privilégie l’emploi de matériaux bruts, le volume parallélépipédique, en béton sur trois niveaux, offre, à l’étage, un espace spirituel qui joue délicatement avec le calepinage des banches du béton armé laissé apparent et avec la lumière apportée par les bandeaux horizontaux en partie haute. À l’extérieur, deux cloches insérées dans des cubes évidés en béton et la croix ajourée dans un voile béton renseignent sur la fonction du bâtiment. Ancien collaborateur d’André Lurçat, Pinsard (1906-1988) s’est spécialisé dans l’architecture religieuse. Il a notamment réalisé plusieurs couvents, des chapelles privées et des églises. Le dessin de l’église Saint-Jean Porte Latine est d’ailleurs très proche de celui de l’église Notre-Dame-de-La Plaine à Oyonnax. En 2011, l’église a été labélisée Patrimoine du XXᵉ siècle par le ministère de la Culture et de la Communication.

Grand ensemble Massy-Antony

mediaAlentours du centre commercial de Massy-Antony, 1966 © Terra.

Au lendemain de la Libération, la France fait face à une importante crise du logement. Dans ce cadre, l’État met en place une politique d’urbanisation dont est issu le Grand ensemble Massy-Antony. S’inscrivant dans une démarche dite « d’urbanisme opérationnel », le ministère de la construction lance des opérations comprenant à la fois logement et emplacements pour les équipements publics et sociaux ainsi que les commerces. À Massy et Antony, la Société d’Aménagement et d’Équipement du Grand Ensemble de Massy-Antony (S.E.G.E.M.A.), groupant collectivités locales et organismes publics, est constituée en 1959 pour diriger la conception et la construction de ce lotissement géant, composé de 9 200 logements sur 300 ha pour une population de 40 000 habitants. Selon le plan d’ensemble des architectes-urbanistes Pierre Sonrel et Jean Duthilleul, l’ensemble est réparti en quartiers, chacun intégrant environ 1 000 logements, un groupe scolaire et un centre commercial.

mediaCentre commercial (attraction) Grand ensemble de Massy-Antony, 1969 © Terra.

mediaPlan masse, extrait de la revue Hommes et Commerce, mars-juin 1963, n°72, p.54 © Archives municipales d’Antony, 2PER1.

Autre architecture remarquable

Maison Zerbib

17 rue Louis, Antony mediaÉlévation Nord © Archives municipales d’Antony, permis de construire n°3T07758.

Construite en 1972 par l’architecte moderniste Maurice Silvy (1925-2009), élève de Georges Gromort et Louis Arretche et collaborateur de Jean Prouvé, la villa était destinée à la fois à la résidence de la famille et au cabinet médical de son commanditaire le docteur Zerbib. Répartis sur trois niveaux dont un sous-sol, le rez-de-chaussée est construit en maçonnerie de briques apparentes avec de larges baies vitrées, donnant sur les jardins et la terrasse. Il porte un volume en léger porte-à-faux en maçonnerie habillé de bardage métallique, accueillant 4 chambres. À l’intérieur, l’escalier en aluminium et bois et de nombreux meubles ont été conçus sur mesure par l’architecte.

mediaÉlévation Est © Archives municipales d’Antony, permis de construire n°3T07758.

Activités annexes

Nous vous proposons de découvrir des lieux d'intérêt situés à proximité de votre itinéraire. Vous pourrez les retrouver sur la carte du parcours qui vous guidera.

Accéder au au parcours

RER


Départ : Gare de Fontenay-aux-Roses, RER B - direction Robinson, sortie 1 : rue Félix Pécaut.


Arrivée : Église Saint-Jean Porte Latine, Anthony, à 5 mn à pied de la station « Les Baconnets », RER B, accès : Rue des Garennes.