Architecture et bords de Marne
Créteil, Joinville-le-Pont




En chemin, longez les méandres et bras de la Marne et découvrez cet élément fondamental du paysage qu’il est primordial de préserver et de mettre en valeur.
Parcours conçu par le CAUE du Val-de-Marne.

Aperçu du parcours
Les Bleuets
Découvrez l’interview de Dominique Renaud, architecte DPLG-urbaniste, co-fondateur et co-gérant associé de l'agence RVA.
© Martin Argyroglo
Grand ensemble atypique labellisé « Patrimoine du XXᵉ siècle » et œuvre majeure de l’architecte Paul Bossard, le quartier des Bleuets est construit entre 1959 et 1962. L’architecte utilise pour les façades des bâtiments, à l’esthétique proche du brutalisme, des techniques de préfabrication : panneaux verticaux en béton ; bandeaux, acrotères et jardinières en béton incrustés de plaques de schiste et d’ardoise.
© CAUE 94
De 2015 à 2017, la résidence a fait l’objet d’une réhabilitation menée par l’agence RVA qui allie exigences de confort contemporain et mise en valeur des qualités intrinsèques de l’architecture d’origine.
© Hesters Oyon
Il s’agit également d’ouvrir ce quartier sur la ville, notamment en restructurant les espaces extérieurs et en créant un nouvel équipement socio-culturel, l’Espace Jean Ferrat.
Les Bleuets
Découvrez l’interview de Dominique Renaud, architecte DPLG-urbaniste, co-fondateur et co-gérant associé de l'agence RVA.
© Martin Argyroglo
Grand ensemble atypique labellisé « Patrimoine du XXᵉ siècle » et œuvre majeure de l’architecte Paul Bossard, le quartier des Bleuets est construit entre 1959 et 1962. L’architecte utilise pour les façades des bâtiments, à l’esthétique proche du brutalisme, des techniques de préfabrication : panneaux verticaux en béton ; bandeaux, acrotères et jardinières en béton incrustés de plaques de schiste et d’ardoise.
© CAUE 94
De 2015 à 2017, la résidence a fait l’objet d’une réhabilitation menée par l’agence RVA qui allie exigences de confort contemporain et mise en valeur des qualités intrinsèques de l’architecture d’origine.
© Hesters Oyon
Il s’agit également d’ouvrir ce quartier sur la ville, notamment en restructurant les espaces extérieurs et en créant un nouvel équipement socio-culturel, l’Espace Jean Ferrat.
Groupe scolaire Condorcet
© Martin Argyroglo
Construit de 1930 à 1935 par les architectes André Dubreuil et Georges Hummel, le groupe scolaire comprenait à son ouverture deux écoles primaires (garçons et filles) et une école maternelle.
© CAUE 94
Référence à l'architecture moderniste allemande et hollandaise et à une organisation spatiale héritée du classicisme, l’édifice se démarque par son énorme horloge écarlate, son style « paquebot » et ses façades en béton recouvertes de pâte de verre rouge et blanche fabriquée par Boulenger, céramiste du métro parisien.
© CAUE 94
La qualité et les proportions des espaces illustrent les exigences de l’entre-deux-guerres en matière d’hygiénisme et de pédagogie. Inscrit au titre des Monuments Historiques et labellisé « Patrimoine du XXᵉ siècle », l’établissement a été restructuré et agrandi en 2010 par l’agence Alluin & Mauduit.
Centre de secours fluvial
© Martin Argyroglo
En 2011, l’agence d’architecture Roquelaure et Associés crée, sur le site d’une ancienne écluse, un bassin de rétention reliant le canal de Saint-Maur et la Marne et y construise un centre de secours se dressant sur pilotis, à cheval entre les deux bords du canal.
© CAUE94
L’édifice accueille des bureaux opérationnels et un hébergement des personnels de la Brigade de sapeurs pompiers de Paris, ainsi qu’une antenne délocalisée de la Brigade Fluviale de la Préfecture de Police.
La zone vie occupe un volume linéaire parallèle à la rive. Un bâtiment pont perpendiculaire abrite l’entité opérationnelle. L’univers fluvial s’affirme ici autant dans les modules tridimensionnels de type containers que dans leur teinte brun-noir évoquant le goudron protégeant la coque des péniches.
© CAUE94
Les pilotis du centre de secours fluvial permettent de surélever le bâtiment du sol, pour diverses raisons parmi lesquelles :
1. impacter le moins possible le patrimoine paysager existant des bords de Marne
2. garder à distance de l’eau les espaces intérieurs lors d’éventuelles crues
3. faciliter l’accès du bâtiment qui, situé de plain-pied avec le niveau de la voirie, se connecte par des passerelles de façon quasi-horizontale avec les berges.
Usine des eaux de Joinville-le-Pont
© Jacques Ferrier et François Gruson Architecte
L’usine de Joinville est l’une des plus anciennes usines transformant l'eau de rivière francilienne en eau du robinet. À la demande du préfet Haussmann, elle est fondée par l'ingénieur Belgrand en 1860 pour assurer l'arrosage du bois de Vincennes.
Le site a été totalement modernisé de 1990 à 1998 par les architectes Jacques Ferrier et François Gruson.
© Jacques Ferrier et François Gruson Architecte
L’usine produit 300 000 m³ d’eau potable par jour pompée dans la Marne, soit environ 25 % des besoins en eau de la capitale.
© Jacques Ferrier et François Gruson Architecte
Le béton poli de façade est coloré à l’oxyde de cobalt et contient des éclats d’émail bleu fabriqué artisanalement.
Église des Saint-Anges-Gardiens
© Martin Argyroglo
D’initiative privée, l’Eglise Saint-Anges-Gardiens s’inscrit dans les chantiers ouverts par le Cardinal Verdier, afin de pourvoir la banlieue de lieux de culte et plus particulièrement ici, de répondre à l'augmentation des paroissiens du quartier de Gravelle.
Elle fut construite entre 1932 et 1934 par l’architecte Tandeau de Marsac qui profite du cadre de verdure et d’eau pour composer une église originale dans un style éclectique mêlant influence byzantine et hollandaise.
© CAUE94
L’architecture fait dialoguer briques créant des motifs et soulignant certains détails et béton bouchardé donnant une texture proche de la pierre. La charpente métallique est recouverte de tuiles.
© Paroisse SAG
Le chœur, voûté en berceau brisé, accueille les fresques du peintre Nicolas Untersteller (directeur de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de 1948 à 1967) inauguré en 1946 qui figurent les anges missionnaires de l'Ancien Testament.
Le Baptistère et la voûte du porche, sont, eux, décorés par Hèléne Delaroche, l’épouse de Nicolas Untersteller.
© Chantiers du Cardinal
Le hangar à bateaux transformé en chapelle provisoire avant la construction de l’église est toujours visible aujourd’hui. Il est décoré de fresques extérieures.
Péniche empruntant le canal de Saint-Maurice et passant devant l’église © Archives Grezzani
La canal Saint-Maurice, latéral à la Marne, reliait le canal Saint-Maur à la Seine, il a aujourd’hui été remblayé suite à la construction de l’autoroute A4.
© IGN
Cette photographie aérienne de 1949 nous montre la trajectoire de l’ancien canal Saint-Maurice (1864-1954).
Résidence Panoramis
© CAUE 94
Bâtiment de l’architecte Claude Marty, la résidence « Le Panoramis » fut construite en 1975 après la fermeture en 1971 des studios de cinéma Paramount.
Ouverts en 1913 dans la rue des réservoirs, les studios de cinéma de Saint-Maurice accueillent à partir de 1930, la société américaine Paramount qui y construit des studios équipés pour le cinéma parlant.
© Société Rivaud, résidence Karine, Marty architecte dplg, Laroche Joubert assistant
On y tourne des plans raccords sonores pour des films tournés aux Etats-Unis, puis des films destinés à l’Europe. C’est à Saint-Maurice que sont tournés tout ou partie des films Marius, d’après la pièce de Marcel Pagnol (1931), La Belle et la Bête de Jean Cocteau (1947), La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara (1956). Le dernier grand film tourné à Saint-Maurice est La Folie des grandeurs de Gérard Oury (1971).
Propriété successive de la Paramount, de Gaumont, puis de Franstudio, les studios ferment en 1971 suite à un incendie et sont détruits en 1974.
Sans doute inspirées par l’histoire du lieu, les couleurs et la forme des bâtiments semblent évoquer des pellicules de cinéma noir et blanc déroulées sur le site et qui ondulent autour de jardins semi-clos. Cette singularité du plan masse des bâtiments est particulièrement reconnaissable en vue aérienne.
Hôtel de ville de Joinville-le-Pont
© Martin Argyroglo
Bâtiment des années 1970 de l’architecte Gilbert Picquenard, la mairie de Joinville-le-Pont a fait l’objet en 2019 d’une rénovation menée par l’Atelier Aconcept afin d’améliorer l’accueil et le contrôle des flux des usagers. Les luminaires et le mobilier existant (signé Knoll) ont été conservés, tandis que les espaces du rez-de-chaussée ont été entièrement repensés.
© CAUE 94
© Aconcept
Placé au centre de l’espace et mis en valeur par le grand lustre qui le surplombe, le comptoir d’accueil marque la première étape des visiteurs qui pénètrent dans le hall d’entrée de l’hôtel-de-ville.
© Aconcept
Les « huttes », de part-et-d’autre du comptoir d’accueil, sont des espaces permettant un échange plus confidentiel avec le public. Elles sont entourées de claustras en bois naturel garantissant confidentialité des échanges et transparence du rez-de-chaussée.
© Aconcept
L’escalier monumental encadre l’entrée de la bibliothèque et conduit les visiteurs vers les étages supérieurs.
© Aconcept
La bibliothèque en double niveau offre un large point de vue sur la Marne.
Le mobilier coloré de l’espace enfant a été réalisé sur-mesure par les architectes.
© Aconcept
Les lames bois verticales du hall d’entrée de la mairie se retrouvent dans la bibliothèque en parement de cloisons. Des alcôves permettent aux lecteurs de s’isoler tout en profitant du panorama extérieur.
Logements et gymnase du Bataillon
© CAUE 94
Ce bâtiment accueille un programme mixte, un restaurant en rez-de-chaussé, un gymnase au 1er niveau et des logements au dessus. Il a permit de densifier le centre-ville de Joinville-le-Pont tout en garantissant une diversité d'usage inhérente à centre vivant.
© Archives Départementales du Val-de-Marne
Le nom du bâtiment fait référence au « Bataillon de Joinville », unité militaire de l’armée française issue de l’école normale de gymnastique de Joinville et accueillant des appelés sportifs. L’établissement ouvre ses portes le 15 juillet 1852 à la redoute de la Faisanderie, un ouvrage militaire des fortifications de Saint-Maur, en limite est du Bois de Vincennes et du plateau de Gravelle. Le Bataillon est dissout en juin 2002.
Ancienne usine de cinéma Pathé
© Martin Argyroglo
Saviez-vous que Joinville-le-pont fut le centre du cinéma français durant des décennies ?
Charles Pathé et Léon Gaumont y firent en effet construire, en 1923, plusieurs studios sur un terrain de 16500 m².
La Société générale de travaux cinématographiques (dont le sigle « GTC » figure toujours sur la grande cheminée de type Eiffel qui marque le paysage des bords de Marne).
© Archives Départementales du Val-de-Marne
Ils produisent alors jusqu'à 20 000 km de pellicule par an, réalise des trucages et des effets spéciaux ainsi que des sous-titrages.
© Archives Départementales du Val-de-Marne
On y trouvait sept plateaux de tournage (dont deux avec piscine), une sous-station d’électricité, de nombreux ateliers de peinture, décors, maquettes, mécanique, menuiserie et costumes.
Le dernier exploitant des studios se délocalise en 1987 à Bry-sur-Marne, ce qui entraîne la démolition d’une partie des studios en 1991.
© DR
Les bâtiments encore existants sont particulièrement représentatifs de l’architecture industrielle de l’époque : halles implantées autour d’une cour, composées d’une structure métallique (zinc et acier) de brique et de verre. Ils ont pour l’essentiel été reconvertis en bureaux et un seul bâtiment est encore utilisé comme plateau pour une société de production.
Quartier Palissy
© CAUE 94
Ce quartier pavillonnaire de Joinville-le-Pont se développe le long de la Marne
© DR
Monsieur Gilles, lotisseur et propriétaire d’ateliers de céramiques, donna le nom de Palissy au quartier en hommage à Bernard Palissy (1510-1589), scientifique éclairé et céramiste célèbre. Sa statue est visible dans le square Palissy.
© CAUE 94
Chaque nouvelle maison lotit à partir de 1860 doit avoir sur sa façade des céramiques de la manufacture Gilles. Aujourd’hui il ne reste que quelques maisons avec ce type de décor.
Joinville-Bibelots-auberge-Collection F.Fleury
La première moitié du XXᵉ siècle voit apparaître des guinguettes à l’architecture très imaginatives. « Les Bibelots du Diable », encore visible au 71 quai Gabriel Péri, fait notamment référence au style néo-gothique.
Espace Danse Aurélie Dupont
© Martin Argyroglo
« Dansez maintenant ! L’école de danse, est plantée là-bas bien au-delà de la Marne dans un quartier excentré de Joinville-le-Pont, elle est conçue comme un objet insolite à même d’interpeller le passant. Ainsi, le voile métallique perforé qui enveloppe la construction en bouleverse la perception. L’aspect du bâtiment évolue au cours de l’approche, se transforme radicalement selon les heures, suivant les lumières, au gré de l’activité interne. » Lankry Architectes
© Lankry Architectes
« De loin, cette peau donne à la construction un aspect uniforme à l’apparente opacité, de l’intérieur, elle se révèle délicate, transparente et ouvre les salles de danse sur l’horizon. Le double escalier en façade met en scène les déplacements des praticiens en un ballet continu offert à la ville. » Lankry Architectes
Quartier Polangis
© Martin Argyroglo
Le quartier Polangis est alloti au début du XXᵉ siècle par la société Civile Immobilière de Battarel sur l’ancien terrain du Château de Polangis, datant du XVIIᵉ siécle qui appartenait historiquement à la riche abbaye de Saint-Maur. Ce château donnait sur l’actuelle avenue Foch.
De nombreuses maisons de villégiatures sont construites sur la rive droite de la Marne.
La Villa Denise, visible au 29 de l’avenue Foch, est représentative de ces constructions typiques des années 1930 notamment grâce à ses frises en « graffito » figurant des animaux fantastiques et des ornements végétaux.
©Institut National de l’Information géographique et forestière
© Archives Départementales du Val-de-Marne
Également appelé le Petit Bras de Polangis ou Rivière de Polangis. Le canal Polangis est creusé en 1886. Il est alors créé dans l’optique d’attirer les parisiens souhaitant profiter de la campagne et des bords de Marne.
© Archives Départementales du Val-de-Marne
Les terrains sont vendus 2 francs le mètre carré sur une plaine champêtre et giboyeuse. On dénote la présence de lapins, lièvres, perdreaux et faisans.
L’école primaire Polangis datant de 1896 et l’Église Saint-Anne de Polangis, construite en 1907, font également partie du patrimoine remarquable du quartier.
© Archives Départementales du Val-de-Marne
Avec l’apparition des congés payés en 1936 et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les bords de Marne sont pris d’assaut par les travailleurs venant profiter des beaux jours au bord de l’eau.
© Archives Départementales du Val-de-Marne
Baignade, canotage, promenade, pêche ou encore concours d’aviron, régates, joutes : la Marne est alors un formidable terrain de jeu aquatique.
Île Fanac
Écoutez l’interview de Claire Bayer chargée de mission au sein du Syndicat Marne Vive.
© Martin Argyroglo
Reconstruit à l’identique en 2005 suite à un incendie qui détruisit le bâtiment d’origine inauguré en 1883, le club nautique de l'île Fanac abritait alors un des plus anciens clubs d’aviron en France : la Société Nautique de la Marne.
Représentatif de ce type d’installation, qu’on appelait « boat house », le bâtiment en pans de bois hourdé de briques, fut construit par deux sociétaires : Louis Dossunet et Aubery.
© CAUE94
Au premier étage, un balcon sert de tribune pour mieux suivre l’évolution des rameurs et au sommet, une horloge lisible depuis le fleuve permettait d’organiser les courses tandis que la cloche du campanile juchée sur le faîtage rythmait les épreuves.
© CAUE94
Sur l’île Fanac se trouve également le conservatoire installé dans l’ancienne guinguette « Chez Julien ». Haut lieu de promenade en canots, de régates de voiliers et de joutes nautiques, au début du XXème siècle, la Marne fut également le théâtre de fêtes incontournables.
Résidence Orpéa
© Martin Argyroglo
Lauréat 2017 du palmarès grand public Archicontemporaine organisé par le ministère de la Culture, l’Ordre des architectes et les Maisons de l’architecture, le projet de l’agence Lankry Architectes propose la restructuration et l’agrandissement d’une maison de retraite de 90 lits.
Installé sur les berges de la Marne, face à l’île Fanac, dans un tissu pavillonnaire à préserver, le bâtiment s’étend sur quatre-vingt mètres de long.
© CAUE94
Pensée comme une juxtaposition de maisons, l’extension vient s’insérer parmi les cinq pavillons existants qui ont été conservés et les autres maisons du quartier de manière à retrouver un alignement rythmé et cohérent sur les quais.
Le choix de la volumétrie et des matériaux reste néanmoins contemporain.
Écouter l’interview de Philippe Lancry architecte fondateur de l'agence Lankry architectes.
Activités annexes
Accéder au au parcours
Métro
Départ : Maisons Alfort les Juliottes (métro ligne 8)
RER
Arrivé : Joinville-le-Pont (RER A)