Les mille et une vies de Pontoise
Pontoise
Explorez la riche histoire de Pontoise, du Moyen-Âge jusqu'à nos jours. Entre histoire militaire, pouvoir judiciaire, institutions religieuses et vie commerçante, partez à la découverte de l'histoire urbaine et architecturale de la capitale historique du Vexin Français.
Merci à l’ensemble des partenaires et institutions qui ont permis de rendre possible ce projet : La Direction régionale des Actions Culturelles d’Île-de-France ; le Carré Patrimoine de la Ville de Pontoise ; l’Office de Tourisme de Pontoise ; l’Atelier Ruelle ; le Tribunal judiciaire de Pontoise et l’Agence publique pour l’Immobilier de la Justice.
Aperçu du parcours
L'Oise au fil des époques
Vue sur l’Oise et l’île du Pothuis. © Martin Argyroglo
Le franchissement de l’Oise depuis l’Antiquité a donné son nom à la ville de Pontoise, dont l’activité économique, culturelle et politique a depuis toujours été influencée par la rivière qui la traverse.
Une activité marchande
L’Oise est historiquement un réseau incontournable pour faire transiter les marchandises, car elle s’avère plus sûre que les voies terrestres. Au Moyen-Âge, en raison des prescriptions religieuses, la consommation de poisson explose, augmentant par conséquent le trafic. Située sur l’itinéraire entre Paris et Dieppe, Pontoise devient dès le XIᵉ siècle une ville de passage et de travers (péage) pour les bateaux qui acheminent le poisson pêché dans la Manche.
Le pont de Pontoise au XVIIᵉ siècle. © Archives Municipales, Pontoise
Un synonyme de loisirs
Au XIXe siècle, la rivière étant canalisée, les usages évoluent. L’Oise devient synonyme de loisirs : on s’y baigne, on y pêche, on y navigue… notamment en aviron. Créée en 1884, par Charles Esmenard, la Société Nautique de l’Oise est la première association sportive de la région. Elle forme des nombreux compétiteurs dont certains seront sacrés champions de France en 1922. Les bateaux et le siège du club sont détruits durant les bombardements de 1944, mais l’association perdure jusqu’à nos jours.
Rameurs sur l’Oise, début du XXᵉ siècle. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
Les bateaux-lavoirs
En 1838, les premiers bateaux-lavoirs s’installent sur les quais. Ils sont destinés aux habitants du haut Pontoise, qui n’ont pas d’accès à l’eau pour laver leur linge. Construits en bois, ces bateaux sont équipés pour le lavage et le rinçage des tissus, à chaud ou à froid. Les propriétaires et gérants vivent en général à l’intérieur. Ces bateaux subsistent jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, où la plupart sont détruits.
Bateaux-lavoirs installés sur le quai du Pothuis, début XXᵉ siècle. © Archives Municipales, Pontoise
Une guinguette prisée
Située en amont de l’Oise, l’île du Pothuis est autrefois exploitée pour la culture de l’osier et du bois. Rachetée en 1838, le propriétaire y fait construire un pavillon. Le Pavillon Rose devient au tournant du XXᵉ siècle une guinguette prisée, dans laquelle on vient se restaurer et danser. La guinguette connaît un grand succès jusqu’à la fin des années folles, où l’île est progressivement désertée. Le pavillon sera rasé.
Le Pavillon Rose (1900-1920). © Archives Municipales, Pontoise
La piscine
Dans les années 60, une piscine de plein air est inaugurée sur les quais, construite par l’architecte Jean Letu. Le lieu attire par sa nouveauté et sa localisation, en contrebas des remparts et surplombant l'Oise. Lors de la canicule de 1976, 1500 personnes viendront profiter de la fraîcheur. Mais la multiplication des établissement concurrents fait du tort à la piscine, qui par ailleurs vieillit mal. Elle est fermée en 1991.
La piscine dans les années 60-70. © Archives Municipales, Pontoise
L'Oise au fil des époques
Vue sur l’Oise et l’île du Pothuis. © Martin Argyroglo
Le franchissement de l’Oise depuis l’Antiquité a donné son nom à la ville de Pontoise, dont l’activité économique, culturelle et politique a depuis toujours été influencée par la rivière qui la traverse.
Une activité marchande
L’Oise est historiquement un réseau incontournable pour faire transiter les marchandises, car elle s’avère plus sûre que les voies terrestres. Au Moyen-Âge, en raison des prescriptions religieuses, la consommation de poisson explose, augmentant par conséquent le trafic. Située sur l’itinéraire entre Paris et Dieppe, Pontoise devient dès le XIᵉ siècle une ville de passage et de travers (péage) pour les bateaux qui acheminent le poisson pêché dans la Manche.
Le pont de Pontoise au XVIIᵉ siècle. © Archives Municipales, Pontoise
Un synonyme de loisirs
Au XIXe siècle, la rivière étant canalisée, les usages évoluent. L’Oise devient synonyme de loisirs : on s’y baigne, on y pêche, on y navigue… notamment en aviron. Créée en 1884, par Charles Esmenard, la Société Nautique de l’Oise est la première association sportive de la région. Elle forme des nombreux compétiteurs dont certains seront sacrés champions de France en 1922. Les bateaux et le siège du club sont détruits durant les bombardements de 1944, mais l’association perdure jusqu’à nos jours.
Rameurs sur l’Oise, début du XXᵉ siècle. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
Les bateaux-lavoirs
En 1838, les premiers bateaux-lavoirs s’installent sur les quais. Ils sont destinés aux habitants du haut Pontoise, qui n’ont pas d’accès à l’eau pour laver leur linge. Construits en bois, ces bateaux sont équipés pour le lavage et le rinçage des tissus, à chaud ou à froid. Les propriétaires et gérants vivent en général à l’intérieur. Ces bateaux subsistent jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, où la plupart sont détruits.
Bateaux-lavoirs installés sur le quai du Pothuis, début XXᵉ siècle. © Archives Municipales, Pontoise
Une guinguette prisée
Située en amont de l’Oise, l’île du Pothuis est autrefois exploitée pour la culture de l’osier et du bois. Rachetée en 1838, le propriétaire y fait construire un pavillon. Le Pavillon Rose devient au tournant du XXᵉ siècle une guinguette prisée, dans laquelle on vient se restaurer et danser. La guinguette connaît un grand succès jusqu’à la fin des années folles, où l’île est progressivement désertée. Le pavillon sera rasé.
Le Pavillon Rose (1900-1920). © Archives Municipales, Pontoise
La piscine
Dans les années 60, une piscine de plein air est inaugurée sur les quais, construite par l’architecte Jean Letu. Le lieu attire par sa nouveauté et sa localisation, en contrebas des remparts et surplombant l'Oise. Lors de la canicule de 1976, 1500 personnes viendront profiter de la fraîcheur. Mais la multiplication des établissement concurrents fait du tort à la piscine, qui par ailleurs vieillit mal. Elle est fermée en 1991.
La piscine dans les années 60-70. © Archives Municipales, Pontoise
Les quais et l’Office de Tourisme
Écoutez notre podcast consacré au réaménagement des quais et la construction de l'Office du Tourisme. © Justin Morin
Une entrée de ville revalorisée
En 2004, la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise souhaite se doter d’un Office du Tourisme intercommunal. Celui-ci sera implanté sur les berges de l’Oise, au cœur de la ville ancienne.
L’Office du Tourisme. © CAUE 95
Un espace à reconquérir
Le projet de construction de l’Office du Tourisme est l’occasion de remettre en valeur le site historique, renouer avec la rivière et créer une véritable entrée de ville. L’objectif est également de créer une halte fluviale, où les bateaux de plaisance pourront accoster, avec douches et sanitaires autonomes. Spécialisé dans la maîtrise d’œuvre d’espaces publics, d’architecture et de paysages, l’Atelier Ruelle est retenu pour concevoir le programme.
Perspective du projet. ©Atelier Ruelle
Requalification des quais
Partant du pont ferroviaire et s’achevant au pont routier, l’aménagement des quais propose un double niveau de circulation : la terrasse basse permet cheminer au plus près des berges ; la terrasse haute accueille une promenade arborée et enherbée, ponctuée de bancs et de tables. Le site devient également un lieu festif en période estivale, durant laquelle une guinguette est ouverte sur les quais.
Requalification des quais. ©Martin Argyroglo
Un bâtiment pour plusieurs usages
L’Office du Tourisme est un bâtiment hybride, remplissant sa fonction d’accueil et d’information et abritant également une capitainerie à destination des plaisanciers. Une buvette est également intégrée au programme. Le bâtiment est augmenté d’une salle à la forme elliptique, destinée à accueillir du public. Des panneaux pivotants permettent de réguler la lumière de la salle, devenant transparente ou opaque selon les besoins.
Vue de l’Office du Tourisme. À gauche se trouve la salle destinée au public. © Martin Argyroglo
Différents niveaux
À l’image des quais, le bâtiment propose un double niveau de circulation, en épousant la pente douce descendant vers l’Oise. Depuis la rue de l’Hôtel-Dieu, une passerelle permet d’accéder au toit et de profiter d’une vue dégagée sur l’Oise. Cette passerelle en teck se matérialise en contraste avec le sol de pierre, comme une déambulation sur le pont d’un bateau.
La passerelle. ©CAUE 95
Matérialités
Se fondant dans son environnement architectural et naturel, le bâtiment est caractérisé par ses pierres de parement et ses parois vitrées ; qui depuis l’intérieur permettent d’apprécier le panorama urbain. Le revêtement de sol en pierres de l’espace public se poursuit vers l’intérieur, favorisant la sensation de fluidité.
Panorama des quais, du Moyen-Age au XXᵉ siècle.
Écoutez notre podcast consacré à une lecture stratigraphique des quais de l'Oise. Avec Gautier Bicheron, directeur du CAUE 95, architecte du patrimoine et urbaniste et Loris Griot, chargé de mission patrimoine au CAUE 95. © Justin Morin
Le paysage urbain a beaucoup évolué, au gré de l'histoire. De nombreux édifices et ouvrages d'art ont disparu, laissant parfois place à des ouvrages en phase avec leur époque.
Le pont ferroviaire
Un pont aux multiples vies
Mis en service en 1863, le premier pont est un tablier de fer, reposant sur trois piles de pierre : une prouesse technologique pour l’époque. Détruit une première fois en 1870 durant la guerre franco-prussienne, le pont est reconstruit deux ans plus tard, avant d’être remplacé en 1932 pour cause d’érosion. Il est détruit à nouveau durant la Seconde Guerre mondiale et reconstruit à l’identique. L’ouvrage actuel, conçu par Jean-Louis Jolin en 2000 est destiné à accueillir un trafic croissant, dû à l’arrivée du RER C.
Le pont ferroviaire en 1910-1920. © Archives Municipales, Pontoise
Le train : vecteur d’une nouvelle ère artistique
Le chemin de fer favorise l’arrivée des peintres du mouvement impressionniste, attirés par la nature et la recherche de nouvelles inspirations. Paul Cézanne, Paul Gauguin, Camille Pissarro ou encore Berthe Morisot immortalisent les paysages de l’Oise et la vie citadine locale.
« Bords de l’Oise à Pontoise » par Camille Pissarro (1867). © Google Art Project
Églises Saint-Pierre, Saint-Mellon et Saint-André
Une ville pieuse
Au Moyen-Âge, la ville se caractérise par une proéminence des édifices religieux : jusqu’à sept églises sous le règne de Saint-Louis, ainsi que de nombreux couvents et abbayes. Le paysage urbain est marqué par les clochers, les tours et les flèches. Le promontoire rocheux accueille notamment les églises Saint-Mellon (780), Saint-Pierre (fin XIᵉ siècle), Saint-André (fin XIᵉ siècle) et Saint-Maclou (fin XIIᵉ siècle), unique église subsistante.
Vue de Pontoise vers 1600, gravure de Claude Chastillon. (1867). © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
Destruction des églises
À la Révolution, la confiscation des biens du Clergé entraine une disparition des édifices religieux. Entre 1790 et 1800, Les églises Saint-Pierre et Saint-Mellon sont détruites et leurs pierres vendues à un promoteur. L’église Saint-André est également rasée après que sa voûte se soit effondrée.
Vue de Pontoise vers 1808, par Bazire. Les clochers ont disparu du paysage urbain. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
L'Hôtel-Dieu
Fondé en 1259 par Saint-Louis, l’Hôtel-Dieu, géré par les religieuses Augustines, est destiné à accueillir les malades. Au XIXᵉ siècle, le bâtiment ayant trop souffert du manque d’entretien, il est décidé de le reconstruire. Le nouvel Hôtel-Dieu est conçu par l’architecte Vellet à partir des plans établis par l’architecte Pierre Fontaine. Ce dernier, né à Pontoise, est notamment l’auteur de l’Arc de Triomphe, du Carrousel du Louvre et de la Chapelle Expiatoire. L’édifice achevé en 1827 est incendié par les bombardements de juin 1940. Il est ensuite rasé.
Vue sur l’Hôtel-Dieu, début XXᵉ siècle. © Archives Municipales, Pontoise
Le château
Un château de défense
Surplombant la ville, ce château fortifié, autrefois fait de bois, est reconstruit en pierre sous le règne de Louis VI le Gros, entre 1103 et 1122. Le bâtiment principal, de forme rectangulaire est doté de tours d’angle, d’un toit-terrasse et de crénelages destinés à la défense. Il est protégé par un fossé, que l’on peut traverser grâce à un pont-levis. À la fin du XIIᵉ siècle, Philippe Auguste remplace les tours rectangulaires par des tours circulaires pour une meilleure protection. Louis IX, faisant du château sa résidence ordinaire, fait bâtir une nouvelle aile au château avec une chapelle à l’étage.
Reconstitution du Château tel qu’il était au XVIIᵉ siècle, par Clovis Cousin. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
De l’abandon à la destruction
Durant les guerres de Religion, Pontoise, ville catholique et partisane de la Ligue, combat le protestantisme et se barricade. Mais après les sièges de 1589 et de 1590 et la soumission de Pontoise à Henri IV en 1594, le château perd de son importance militaire et historique. Délaissé et en état de délabrement avancé, il est démoli en 1740. Sur le promontoire, aujourd’hui laissé à nu, on trouve aujourd’hui le MAHPP, Musée d’Art et d’Histoire Pissarro-Pontoise et le Jardin des Cinq Sens.
Emplacement de l'ancien château. © Philippe Lhomel
Le pont médiéval
Au Moyen-Âge, l’entrée principale de la ville se fait par un châtelet fortifié, doté d’un pont-levis, côté Saint-Ouen-L’Aumône. Celui-ci permet d’accéder au pont surplombant l’Oise. Sur celui-ci, se trouvent des échoppes, des habitations et deux moulins. De l’autre côté du pont, se trouvent deux tours et une courtine, permettant d’accéder à la ville. Au XIXᵉ siècle, la mairie fait remplacer le pont médiéval par un nouveau pont à 4 piles plus adapté au passage des bateaux. Celui-ci sera détruit et remplacé à plusieurs reprises (1891, 1940, 1948) en raison des guerres successives.
Le pont médiéval en 1830. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
Contenus additionels
Reconstructions d'après-guerre
Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale affectent lourdement Pontoise. La morphologie actuelle du quartier des quais résulte d’une lourde opération de reconstruction.
Immeubles de la Reconstruction sur la place du Pont © Martin Argyroglo.
De lourdes destructions
Une première salve de bombardements en juin 1940 ravage l’Hôtel-Dieu. Les ponts routiers et ferroviaires sont détruits dans le but de freiner l’avancée allemande. La ville est classée comme « commune sinistrée » en 1941. En août 1944, de nouveaux bombardements laissent le quartier des quais en état de ruines.
La place du Pont et la rue de l’Hôtel-Dieu en 1944. © Archives Municipales, Pontoise
La Reconstruction
La ville reconstruit le quartier des quais avec le concours de l’architecte-urbaniste Roger-Louis Puget, nommé par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. La structure urbaine existante est conservée au maximum. Toutefois, la disparition de L'Hôtel-Dieu, permet l’élargissement de la rue pour faciliter la circulation des voitures, qui sont de plus en plus nombreuses.
Reconstruction du front bâti. © Archives Municipales, Pontoise, Collection Duvivier
Mise en valeur des remparts
Les bombardements de 1944 détruisent la partie inférieure des remparts médiévaux. Ces derniers ayant aussi une fonction de soutènement, ils doivent être reconstruits. Une partie du mur restera dégagée, afin de mettre en valeur le site architectural et paysager. Les contreforts sont reconstitués avec des moellons de calcaire associés avec du béton armé. La comparaison entre partie supérieure et inférieure du mur permet de constater la différence des maçonneries.
Les remparts, dont la partie inférieure a été reconstituée. © Martin Argyroglo
Une esthétique traditionnelle
Le plan d’aménagement régit les caractéristiques architecturales des reconstructions, dans le but de créer un ensemble homogène, aligné sur rue. Les habitations sont reconstruites dans un esprit traditionnel : utilisation de pierre calcaire en parement, présence d'un rez-de-chaussée commercial, toiture dotée de lucarnes et d’une charpente couverte d’ardoises ou plus rarement de tuiles. La place du pont constitue un ensemble homogène, tandis que la rue de l’Hôtel-Dieu présente des déclinaisons du modèle.
La place du Pont. © Archives Municipales, Pontoise
Des techniques de construction contemporaines
Bien que les façades soient caractérisées par leurs matériaux traditionnels, les fondations, ossatures, escaliers, dalles et encadrements de fenêtres sont réalisés en béton armé. Les façades moins visibles sont souvent faites de briques creuses, enduites de ciment. Les immeubles construits ultérieurement présentent une esthétique moderne avec une hauteur accrue, des baies plus larges et des balcons plus nombreux et plus grands.
Un immeuble de logements rue de l’Oise. © CAUE 95
L'Hôtel de Ville
Haut lieu religieux pendant 400 ans, les traces historiques de l'ancien Couvent sont encore visibles aujourd’hui, laissant apercevoir la multiplicité des fonctions et activités sur ce site.
Hôtel de Ville de Pontoise © Martin Argyroglo.
L’ancien Couvent des Cordeliers
Construit en 1233 par Blanche de Castille, il fut un haut lieu religieux durant quatre siècles. Le Couvent des Cordeliers connait plusieurs transformations (déplacement, agrandissement, construction d’une nouvelle église, achat de terrains, etc.). Si la Révolution Française met fin à cette ère, il reste encore aujourd’hui des vestiges de ce passé. Les deux arcades, situées à droite de la place, sont les seules traces de l’ancienne église. Elles représentent en réalité les ruines de l’intérieur de l’église, celle-ci étant initialement implantée sur l’actuelle place de la Mairie.
Vestiges des deux arcades de l’ancienne église. © CAUE 95
Une diversité architecturale
A l’intérieur de l’Hôtel de Ville, la cour, ancien cloître du couvent, est restaurée en 1966 dans le style d’origine. Quatre grandes familles de baies sont représentées : arcs surbaissés et brisés, fenêtres d’origine au premier étage et lucarnes à capucine en toiture.
Cour intérieure de l’Hôtel de Ville. © CAUE 95
La naissance d’un édifice public
Quant à la façade, elle est ornée en 1886 d’un fronton, d’une horloge et d’un encadrement réalisé par le sculpteur Julien et l’architecte Lebas. Un siècle plus tard, c’est la devise nationale « liberté, égalité, fraternité » qui sera inscrite en lettres d’or pour couronner ce bâtiment municipal. Le site accueille désormais un jardin public et une Salle des Fêtes.
Fronton et devise de l’Hôtel de Ville. © Philippe Lhomel
Une cité commerçante et festive
Essor de l’attractivité commerçante
Devant l’Hôtel de Ville, la place, connue jadis sous le nom de place de l’Etape aux vins (avant 1789), est un site particulièrement attractif. Ville commerçante depuis le XIᵉ siècle, marquée par l’industrie du cuir et de la draperie, c’est bien le commerce des denrées alimentaires qui manifeste un important développement urbain. L’Oise offrant des conditions favorables pour le commerce extérieur, induit une forte activité économique.
Ludovic Piette (1976), Le marché place de l’Hôtel-de-Ville. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
Confréries locales et festivités
Le passage de la Viosne, affluent de l’Oise, permet l’installation de moulins. Meuniers et boulangers s’installent et alimentent la population en farine et en pain. De nombreux élevages, implantés aux environs de Pontoise, fournissent de la viande aux Pontoisiens. Quant à l’Oise, poissonneuse, elle approvisionne les habitants en pêche. L’intensité commerçante et la présence de confréries des métiers de bouches favorisent l’implantation de nombreux marchés et festivités.
Marché place du Grand-Martroy. © Archives municipales, Pontoise
La Cathédrale Saint-Maclou
Le centre ancien de Pontoise ne peut se décrire sans parler de la cathédrale Saint-Maclou, joyau architectural, repère urbain et emblème local qui domine la ville de près et de loin. Construite au milieu du XIIᵉ siècle, chaque époque de l’histoire laisse son empreinte sur l’édifice. En résulte aujourd’hui un « patchwork » homogène de styles architecturaux (premier gothique, gothique flamboyant, style Renaissance). Il est classé Monument Historique en 1840.
La cathédrale Saint-Maclou. © CAUE 95
La place des Moineaux
Le réaménagement du centre ancien dans le courant des années 1970 permet la création de cet espace public. Outre les manifestations culturelles qu’elle accueille désormais, l’aménagement de la place a occasionné la découverte de caves jusque-là inconnues.
La place des Moineaux. © Martin Argyroglo
Le centre ancien de Pontoise
Formes urbaines et architectures historiques
La partie historique de la ville se caractérise par une forme urbaine composée d’un réseau urbain ancien. Datant du Moyen-Âge, celui-ci aligne des ensembles bâtis mitoyens dont les hauteurs n’excédent rarement deux ou trois étages. Malgré des époques constructives différentes, le centre ancien de Pontoise s’harmonise entre les matériaux, la volumétrie et les formes urbaines. Les rues sinueuses serpentent quant à elles entre les places publiques triangulaires.
Rue commerçante du centre historique. © CAUE 95
Un ancien îlot dégradé…
La place des Moineaux, avec sa forme semi-circulaire, est une place moderne. Auparavant, se trouvait un ancien ensemble urbain, enchevêtré au sein du tissu historique, composé d’habitations et de commerces. Historiquement, la toponymie « Moineaux » viendrait des ouvertures dans les fortifications qui entouraient le quartier historique de Pontoise, permettant aux défenseurs de toucher leurs ennemis par des tirs rasants.
La rue des Moineaux avant les travaux. © Archives municipales, Pontoise
… devenu une place publique
L’ancienne rue donne son nom à la place, lors d’un projet de requalification urbaine menée par la ville dès 1972. Aux habitations dégradées (on détruira trois immeubles), succèdent cette place publique entourée de commerces. Les pavés sont choisis pour rappeler l’histoire médiévale du centre ancien. Le projet de requalification du quartier, permet la découverte de caves où l’on a même pensé faire une salle d’audition de musique de chambre !
La place des Moineaux. © Martin Argyroglo
Les caves souterraines de Pontoise
Voûtes des caves souterraines. © Ville de Pontoise
Le sous-sol de Pontoise date de l’ère Tertiaire, il y a plus de 40 millions d’années. C’est l’époque de formation des couches géologiques du Bassin Parisien, composé en grande partie de calcaire. Le riche réseau hydrographique qui jalonne la ville a causé une forte érosion du sous-sol rendant le calcaire affleurant. Ainsi, dès le XIIᵉ siècle, les habitants ont extrait cette pierre pour édifier la ville, en creusant des carrières souterraines.
Coupe géologique du sol pontoisien. © Jean-Luc Maire
Le Tribunal judiciaire
Écoutez notre podcast consacré à l'architecture des tribunaux. Avec Danièle Churlet-Caillet, présidente du Tribunal judiciaire de Pontoise. © Justin Morin
Le Tribunal judiciaire de Pontoise, inauguré en 2006, marque un point d’orgue dans la présence de la justice à Pontoise. Profondément ancrée dans la ville depuis des siècles, elle est un symbole autant dans l’identité de la ville que dans son évolution.
Vue du Tribunal judiciaire. © Martin Argyroglo.
Une terre de justice
La présence de la justice à Pontoise est intimement liée à son histoire
Suite à l’invasion des Vikings au IXᵉ siècle, Pontoise se barricade derrière des remparts à partir du XIIe siècle. Ville de défense, elle se construit un château fortifié, des enceintes et un fossé. En 1188, sous Philippe Auguste, elle obtient la prévôté royale. C’est le Maire, devenu prévôt, qui exerce désormais le droit de justice sur le territoire communal.
Pontoise au XVIIᵉ siècle. © Archives Municipales, Pontoise
Différents lieux dans la ville rendent justice
La justice est rendue à Pontoise dans différents lieux de la ville, répartie selon les pouvoirs (royal, religieux, puis civil), encore présents dans la ville : le Musée Tavet (ancien tribunal de justice civile après la Révolution Française) ; le Carré Patrimoine (ancien tribunal ecclésiastique sous l’Ancien Régime puis Justice de Paix au XIXᵉ siècle). De l’ancien tribunal municipal d’avant 1789, il ne reste plus que le majestueux portique d’accès néo-classique place du Petit-Martroy.
Portique de l’ancien Hôtel-de-Ville place du Petit Martroy. © CAUE 95
Les tribunaux de justice modernes
Un premier tribunal de style Art déco…
À partir de 1883, suite à l’expansion de la ville au-delà des remparts, un nouveau tribunal d’instance est construit place Nicolas Flamel. Il devient par la suite tribunal de commerce. En 1934, un nouveau tribunal d’instance de style Art déco, est construit par le duo d’architectes Louis Bénard et André Bader. Il subit un premier incendie accidentel en 1986 et un second, criminel, en 2002. Cet évènement accélèrera les travaux de l’actuel Tribunal judiciaire de Pontoise, alors en cours de construction.
Tribunal de style Art déco construit en 1934. © Archives municipales, Pontoise
…qui laisse la place à l’actuel Tribunal judiciaire de Pontoise
Construit par l’architecte Henri Ciriani, sur la base d’un concours du Ministère de la Justice, le Tribunal judiciaire est livré en 2006. Il est composé de 11 salles d’audience pour une surface totale de 17000m². L’édifice s’implante sur une parcelle en forme de sablier, sur un promontoire surplombant la vallée de l’Oise. L’architecture se traduit par des formes pures, des baies vitrées, de grande hauteur sous plafond pour évoquer la grandeur de la justice. L’imposant mobilier aux couleurs sombres permet de conserver l’intimité du justiciable.
Croquis du tribunal dessiné par Henri Ciriani. © Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice (APIJ)
L’architecture au service de la justice
L’actuel Tribunal judiciaire reflète les dernières générations de tribunaux en France, davantage sécurisés et plus fonctionnels. Cependant, tel n’a pas toujours été le cas dans l’histoire. Au gré des époques, le lien entre architecture et justice a évolué, le premier étant au service du second. Si la justice doit être visible dans la ville, le tribunal doit affirmer une stabilité, une autorité, une institution.
Entrée par les emmarchements du Tribunal judiciaire de Pontoise. © Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice (APIJ)
La vie au sein d’un tribunal judiciaire
Le fonctionnement de la justice
Les salles d’audience sont le lieu d’exercice de la justice. Au tribunal judiciaire de Pontoise, les salles d’audience sont de taille différente pouvant accueillir une dizaine à une centaine de personnes, selon l’ampleur du procès. Si la justice civile traite les litiges entre personnes privées, la justice pénale réprime les infractions à la loi. Le tribunal se dénomme différemment selon le type d’infraction commise (police, correctionnel, cour d’assise et cour criminelle).
Salle d'audience pénale. © CAUE 95
Les acteurs de la justice
Pour rejoindre une salle d’audience, toutes les personnes convoquées et le public entrent depuis la salle des pas perdus. Les magistrats entrent du côté de la table de justice. Une sonnette retentit pour que la salle se taise à l’entrée du « tribunal » composé d’un ou trois juges. On distingue deux catégories de magistrats : le magistrat du siège (juge) et le magistrat du parquet (procureur). Ils sont assistés par le greffe. L’avocat, lui, défend son client.
Phrase de Rousseau inscrite dans une salle d’audience. © CAUE 95
👉 Cliquez ici pour plus d'informations sur le fonctionnement de la justice en France
Belles demeures
Écoutez notre podcast consacré à la construction des belles demeures, au tournant du XXᵉ siècle. Avec Pauline Prévot, animatrice de l’architecture et du patrimoine à la Ville de Pontoise.
Si les notables locaux ont marqué l’histoire architecturale de Pontoise depuis des siècles, l’arrivée du chemin de fer et l’apparition d’une nouvelle forme d’habitat, le pavillonnaire, ont inscrit le développement de la ville dans une nouvelle modernité.
La rue Saint-Jean : vers une nouvelle ère urbaine. © Martin Argyroglo
Les mutations urbaines du XIXe siècle
L’arrivée du chemin de fer en 1861
Pontoise offre, outre ses remparts et ses églises, un patrimoine remarquable de belles demeures, aux décors pittoresques. Une tradition qui remonte avant la chute de la Monarchie qui s’est développée au XIXᵉ siècle avec l’arrivée du chemin de fer, en plein cœur de ville. L’arrivée d’un pont ferroviaire, en 1861 puis de la gare, occasionne un nouveau point névralgique pour la ville. De nouveaux quartiers sont aménagés et un jardin de ville est créé.
Place de la gare aménagée dans le cadre du projet d’urbanisme de Seré-Depoin. © Archives Départementales du Val d'Oise, 30Fi140
Le grand projet d’urbanisme sous l’Empire
En 1862, un nouveau pont est construit au-dessus de l’Oise pour permettre l’arrivée du train dont la gare est inaugurée en 1863. Des travaux d’urbanisme sont engagés par la suite. En 1864, Monsieur Seré-Depoin, présente un projet d’urbanisme d’envergure reliant la nouvelle gare à l’église Saint-Maclou. Les travaux du baron Haussmann inspirent fortement ce projet dont la rue principale est inaugurée en 1869. D’abord rue Impériale, elle sera renommée rue Thiers après la chute du Second Empire.
Projet de percement de l’actuelle rue Thiers. Dessin de Muller. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
Le jardin de la ville, une transition paysagère entre centre ancien et nouvelle ville
L’emprise de la partie basse du jardin correspond à l’origine aux anciens fossés ceinturant la ville. Au XVIIIᵉ siècle, François Claude Le Vasseur de Verville, écuyer du Roi, y aménage un jardin pour sa nouvelle demeure située en face, avec des bassins, une colline, un potager… Devenu propriété de la Ville en 1823, cet espace devient « le jardin de la Ville ».
Peinture du Jardin de la ville par Luis Jimenez. © MAHPP, Musée Pissarro-Pontoise
Aujourd’hui, ce jardin public offre une belle transition paysagère au sein du quartier historique avec des zones de repos, un belvédère donnant sur la ville basse et ses nouveaux quartiers, ainsi qu’un kiosque à musique et une aire de jeux. D’une superficie de 2,5 hectares, le jardin est aménagé d’un tapis vert ponctué de massifs fleuris, bordé de grands arbres jusqu’au bassin remis en eau.
Le Jardin de la ville aujourd’hui. © CAUE 95
Pontoise, une destination idéale
La rue Saint-Jean, située non loin du jardin de la ville et à proximité du Tribunal, concentre un grand nombre de demeures bourgeoises dont certaines de prestiges. Les belles demeures pontoisiennes, apparues sous la Monarchie se développent considérablement au XIXᵉ siècle avec l’arrivée du chemin de fer. Avec l’urbanisme hygiéniste largement plébiscité à l’époque, Pontoise devient une destination idéale.
Une maison bourgeoise de style néogothique au 3 rue Saint-Jean. © Ville de Pontoise
Les belles demeures de la rue Saint-Jean
Le bon air de la campagne, les coteaux, les berges de l’Oise et les paysages qu’offrent Pontoise attirent une population parisienne argentée. Cependant, une grande majorité des belles demeures sont avant tout édifiées par des notables locaux qui s’enrichissent dans le commerce, l’artisanat ou les métiers de la justice. La rue Saint-Jean, historiquement au cœur de terres de pâtures, signe les premiers pas d’une extension urbaine en dehors du centre ancien.
Maison au 62 rue Saint-Jean. © CAUE 95
L’avènement du lotissement pavillonnaire
Avec la diversification de la bourgeoisie, se développe la maison de ville en bande (alignée et mitoyenne). Les éléments de façade sont un bon indicateur du statut social du propriétaire. On décore pour l’esthétique mais aussi pour être vu ! Les céramiques parent les maisons de l’extérieur, tout comme la brique. Le chemin de fer permet l’acheminement de matériaux (pierre meulière, fer, verre, céramique, etc.). Ainsi, les décors permettent aux propriétaires de témoigner de leur ascension sociale.
Maisons bourgeoises situées au 55 et 57 rue Saint-Jean. © Martin Argyroglo
La Cité Cézanne
Découvrez une interview de Klod Amar, artiste plasticienne et résidente de la Cité Cézanne.
Construite dans les années 90, la cité d’artistes Paul Cézanne, prend place dans les anciens faubourgs de la ville, marqués autrefois par une forte activité ouvrière.
Cité Cézanne. © Martin Argyroglo
Les anciens faubourgs de Pontoise
La rue des Étannets
En contrebas de la rue Saint-Jean, se situe un dédale de rue qui constitue les anciens faubourgs de Pontoise. La rue des Étannets a des origines qui remontent au XIIᵉ siècle. Vers 1149, la Viosne est divisée en deux cours distincts à partir d’Osny, avec le cours haut (rue des Étannets) et le cours bas (la Couleuvre). La présence de l’eau dans ce quartier permet alors l’installation de moulins.
La rue des Étannets avant les transformation. © Archives Municipales, Pontoise
Activités artisanales et ouvrières
Un quartier ouvrier se développe, composé de tanneurs et de meuniers. Les tanneries, malodorantes et polluantes sont installées en dehors des remparts. Quant aux moulins, qui servent aux tanneries pour tanner les peaux, à fouler les draps de laine ou encore aux meuniers pour la farine, ils sont alors très nombreux dans ce secteur. Aujourd’hui, ces activités ont disparu et les habitations ont été réhabilitées ou remplacées.
Lavoirs de la rue des Étannets. © Archives Municipales, Pontoise
Le jardin des Lavandières
Le jardin des Lavandières, près de la rue des Étannets, tient son origine dans la présence des lavandières, ces femmes qui lavent le linge. L’utilisation de l’eau lavande pour rincer et parfumer le linge donne son nom au jardin. L’un des lavoirs est encore visible dans le parc. Devenu un parc public aménagé en espace de promenade de 12000m², on peut voir la « belle de Pontoise », ces pommiers endémiques de la ville.
Vue du jardin. © CAUE 95
La cité des artistes Paul Cézanne
Un projet initié par le Ministère de la Culture
La Cité Paul Cézanne se situe entre le cours haut de la Viosne (aujourd’hui enfoui) et son cours bas, la Couleuvre. Construite en 1991 par l’architecte Bernard Leroy, le site s’inscrit dans une succession de cités d’artistes construites un peu partout en France. Sous l’initiative du Ministre de la Culture de l’époque, Jack Lang, le projet permet d’offrir aux artistes, des ateliers et des logements.
Vue sur une maison de la Cité Paul Cézanne. © Martin Argyroglo
Des logements sociaux et spacieux
Quatorze logements composent la cité. Conçu sur trois niveaux, ils proposent des ateliers au premier niveau et un logement répartit sur les deux derniers étages. D’une emprise globale de 60/70m², ils sont accessibles par la rue (pour le logement) et par les jardins (pour les ateliers). Plasticiens, sculpteurs, photographes, peintres, dessinateurs de bande dessinée occupent aujourd’hui ces logements.
Une cité d’artiste dans un cadre bucolique. © CAUE 95
Le moulin de la Couleuvre
Découvrez une interview de Philippe Goudenège, architecte ayant mené la réhabilitation du moulin de la Couleuvre.
Le moulin de la Couleuvre, autrefois appelé Martin ou Gillet, dont l’existence remonte avant le XIIᵉ siècle, est l’un des rares moulins à avoir subsisté dans le Val d’Oise.
Le moulin de la Couleuvre. © CAUE 95
Une usine de porte-manteaux
Moulin à grains, puis à draps, il est racheté par la famille Gillet en 1892 et devient une fabrique de porte-manteaux. L’entreprise familiale connaît une forte activité, avec de nombreuses commandes provenant de Paris, notamment lors de l’Exposition Universelle de 1900. L’occupation du moulin par les Gillet perdure jusqu’à la seconde moitié du XXᵉ siècle. Le moulin est abandonné en 1973.
Le moulin de la Couleuvre, fin XIXᵉ*, début XX*ᵉ siècle. © Archives Municipales, Pontoise
Un tableau pour la postérité
Le moulin est entré dans la postérité, grâce au tableau peint par Paul Cézanne en 1881. Sa création s’inscrit dans le mouvement pictural impressionniste, durant lequel les artistes sillonnent la Vallée de l’Oise pour peindre la nature. Sur la toile conservée à la Alte Nationalgalerie de Berlin, on retrouve l’influence de la peinture impressionniste, avec des coloris purs juxtaposés, des petites touches vives et le jeu naturel de la lumière.
« Le moulin sur la Couleuvre à Pontoise », Paul Cézanne, 1881. © Wikimedia Commons
Le sauvetage du moulin
Suite à son abandon en 1973, le moulin est squatté et vandalisé. La mairie de Pontoise le rachète mais doit entreprendre de coûteux travaux car le bâtiment est dans un état de dégradation avancé. Une demande d’inscription aux Monuments Historiques est acceptée en 1979 pour les façades et toitures. 20 000 dollars sont également récoltés par Elin Vanderlip, mécène américaine et créatrice de la fondation Friends of French Arts.
Le moulin en septembre 1991. © CAUE 95
Une réhabilitation contemporaine
En 1982, Le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement du Val d’Oise s’installe dans l’aile ouest du moulin. L’équipe s’agrandissant, le directeur Christian Faliu propose à la mairie la réhabilitation de l’aile est, en échange d’un bail emphytéotique. Philippe Goudenege, un jeune architecte, se voit confier la réhabilitation du moulin par le directeur du CAUE. Ces derniers veulent conserver la qualité intrinsèque du bâti, tout en l’adaptant aux usages et aux techniques de construction contemporaines. Cela passe par l’emploi de matériaux contemporains : polyester, béton et acier.
Salle de création audiovisuelle, septembre 1992. © CAUE 95
Une verrière pour connecter les deux bâtiments
Afin de reconnecter les deux bâtiments, une verrière est aménagée pour devenir un espace d’accueil et un passage couvert d’un côté à l’autre. Un mur-coque en polyester érigé le long de la Viosne symbolise la nouvelle entrée, par laquelle on accède grâce à une passerelle. Le mur est construit en léger porte-à-faux sur la rivière afin de créer un rapport plus intense à l’eau.
Nouvelle entrée du moulin, octobre 1996. © CAUE 95
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Bus
Lignes 43 / 45 / 34S / 34N
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RER C
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Transilien H / Transilien J