Les formes urbaines
13ᵉ arrondissement
À travers ce parcours, décryptez les différentes formes urbaines qui cohabitent dans le 13ᵉ arrondissement de Paris. À l'image de son histoire, ce quartier a connu des transformations spectaculaires faisant de lui un véritable théâtre d'expérimentations urbaines. Cette balade s’apprécie aussi à distance !
Aperçu du parcours
Théâtre de mutations urbaines
La ville sur la dalle © CAUE de Paris - T. Ménivard
Dans les années 1950, le 13ᵉ arrondissement est marqué par une forte implantation de l’activité industrielle : production automobile, aéronautique et alimentaire. Jusqu'à cette époque, le quartier était parsemé d’usines, d’entreprises de sous-traitance et de logements ouvriers.
Un quartier industriel © Agence Meurice, Gallica BNF
Dans les années soixante, il est planifié qu’une grande partie de Paris soit rasée puis reconstruite pour des raisons sociales, d’insalubrité et de reconversion économique. Le 13ᵉ connaît alors de profondes transformations urbaines mises en œuvre par un urbanisme de tours, barres et dalles.
À travers ce parcours, plongez-vous dans l’histoire de ce quartier et découvrez comment le dessin de ce tissu urbain a évolué. La forme urbaine désigne l’organisation en plan du bâti, au sein des parcelles et des îlots. Elle traite le rapport entre les espaces construits et les espaces laissés libres au sein des parcelles et des îlots.
Au cœur des Hautes-Formes © CAUE de Paris
Théâtre de mutations urbaines
La ville sur la dalle © CAUE de Paris - T. Ménivard
Dans les années 1950, le 13ᵉ arrondissement est marqué par une forte implantation de l’activité industrielle : production automobile, aéronautique et alimentaire. Jusqu'à cette époque, le quartier était parsemé d’usines, d’entreprises de sous-traitance et de logements ouvriers.
Un quartier industriel © Agence Meurice, Gallica BNF
Dans les années soixante, il est planifié qu’une grande partie de Paris soit rasée puis reconstruite pour des raisons sociales, d’insalubrité et de reconversion économique. Le 13ᵉ connaît alors de profondes transformations urbaines mises en œuvre par un urbanisme de tours, barres et dalles.
À travers ce parcours, plongez-vous dans l’histoire de ce quartier et découvrez comment le dessin de ce tissu urbain a évolué. La forme urbaine désigne l’organisation en plan du bâti, au sein des parcelles et des îlots. Elle traite le rapport entre les espaces construits et les espaces laissés libres au sein des parcelles et des îlots.
Au cœur des Hautes-Formes © CAUE de Paris
Quartier des Olympiades
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Une ville dans la ville
Le quartier des Olympiades est une opération immobilière lancée au début des années 1970, à l’emplacement de l’ancienne gare de marchandises des Gobelins reliée à la Petite Ceinture. Elle compte 3 400 logements, répartis en huit tours et trois immeubles, qui accueillent environ 11 000 habitants aujourd’hui.
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Conçue par l’architecte Michel Holley comme une « ville dans la ville », l’opération comprend des tours de logements et des galeries commerciales reposant sur une dalle de trois niveaux. Elle fait partie du projet global de rénovation urbaine du secteur Italie 13. Le projet incarne, à l’époque de sa conception, l’idéal de la ville moderne à l’américaine, marquée par un urbanisme vertical et le principe de séparation des flux piétons et automobiles.
© CAUE de Paris - T. Ménivard
La campagne médiatique dressait le portrait d’une ville idyllique, où tous les services (transports, écoles, commerces, loisirs) sont à portée de main. Mais le projet se heurte rapidement à de fortes critiques sur les retards de livraison, le non-relogement des populations expulsées et la flambée du prix des terrains. Ces critiques sont renforcées par l’arrivée au pouvoir de Giscard d’Estaing et sa lutte contre les grands ensembles. Deux tours ne seront jamais construites, et le Stadium ferme rapidement pour ne rouvrir que 30 ans après, en 2009.
© CAUE de Paris - T. Ménivard
L’activité commerciale des Olympiades représente un attrait prédominant du quartier depuis l’implantation d’une cinquantaine d’enseignes asiatiques sur la dalle, faisant de lui l’un des plus grands Chinatowns européens.
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Pour un urbanisme vertical
Les tours suivent un module unique de 6 x 6 mètres, que l’architecte assemble, créant différents gabarits à partir d’une même unité. La répétitivité de cet ouvrage est accentuée par les panneaux préfabriqués de béton armé sablé aux granulats variés qui dessinent les façades.
© CAUE de Paris - Théo Ménivard
Les modénatures (ornementations) des tours répondent à une rigueur géométrique par l’inclinaison des allèges (partie inférieure d'une fenêtre). Ce système, en créant un effet de profondeur, permet aussi de libérer le champ visuel. De par l’organisation des immeubles, on est à la fois proche des autres tout en bénéficiant de vues imprenables. Levez les yeux au ciel, certaines tours bénéficient d’appartements en double hauteur à leur sommet.
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Les immeubles sont organisés autour d’une place centrale ponctuée par des commerces tels des pagodes de forme parabolique. Le dessin du sol de la place est lui aussi travaillé par un motif de pavage de teintes différentes. Les espaces extérieurs n’ont pas été aussi aboutis que prévus, des équipements sportifs et ludiques auraient dû être construits et des zones végétalisées aménagées. Une réflexion autour de l'évolution du quartier est en cours, amorcée par la création du "Jardin de la Dalle des Olympiades" inauguré en 2014.
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Centre Pierre-Mendès-France
© CAUE de Paris - T. Ménivard
Un nouveau centre universitaire
Le centre Pierre Mendès-France, initialement appelé « Centre multidisciplinaire de Tolbiac », est l’une des antennes de l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.
En 1970, Olivier Guichard, ministre de l'Éducation nationale, prend la décision de construire un nouveau centre d’enseignement universitaire à l’angle des rues de Tolbiac et de Baudricourt. La construction de cet ouvrage sera confiée aux architectes Michel Andraut et Pierre Parat. La réflexion autour de cet ouvrage est marquée par la rénovation urbaine du secteur Italie 13 engagée depuis 1964 et le contexte des programmes universitaires de l'après 68.
© CAUE de Paris
Une architecture verticale
L’exiguïté du terrain et sa forme triangulaire impliquent la nécessité de construire en hauteur. Ce parti pris vertical est pour l’époque totalement novateur pour un ensemble universitaire. S’élevant à 70 mètres de hauteur, cette composition géométrique se déploie en trois tours de neuf, seize et vingt-deux étages. Réfléchi comme une sculpture déconstructiviste par les architectes, le bâtiment assemble des volumes cubiques articulés autour de tours de circulation verticale desservant des salles de classe, bureaux, amphithéâtres…
© CAUE de Paris
Les fondations de la construction sont réduites au minimum afin de libérer l’espace et de placer les six amphithéâtres dans les sous-sols de l’université. De forme circulaire et de diamètres variés, les toits des amphithéâtres sont accessibles. Les espaces entre chaque module sont eux aussi libres d’accès. La structure béton n’étant pas visible, le vide généré entre les volumes donne l’impression que les cubes sont comme en lévitation les uns au-dessus des autres.
L’esthétique brutaliste du centre est renforcée par l’utilisation du béton associé aux verres fumés des cubes en hauteur et des cylindres en briques au rez-de-chaussée.
© CAUE de Paris
Hautes-Formes
© CAUE de Paris
La rue des Hautes-Formes reprend en partie l’assiette de l'ancien « passage des Hautes-Formes », connu pour son insalubrité.
Pour la réalisation des Hautes-Formes, un concours est organisé par la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et le Plan Construction. C’est finalement l’architecte Christian de Portzamparc qui sera choisi pour ce projet comptant 210 logements sociaux, en collaboration avec Georgia Benamo.
Impasse des Hautes-Formes en 1913 © Agence Rol, Gallica BNF
L’îlot ouvert
La construction de 1975 à 1979 de cet îlot urbain traversé par une rue centrale, desservant plusieurs immeubles, détonne dans ce quartier de gratte-ciels. Sur ce terrain où étaient initialement prévues deux tours, l’architecte choisit de concevoir une composition urbaine de huit immeubles, de hauteurs variant entre 5 et 12 mètres.
Une architecture élancée © CAUE de Paris
Malgré une apparente monochromie, chaque immeuble présente des particularités propres : formes des fenêtres, volumétrie variable, points de vue multiples, lien au rez-de-chaussée. La rue centrale s’affine et s’élargit pour créer des espaces extérieurs intimes, arborés et aménagés.
Des cours en cœur d'îlot © CAUE de Paris
Ce modèle diffère de ceux que nous connaissons jusque-là : - l’ îlot haussmannien entièrement fermé, avec une cour intérieure privée - le plan ouvert des grands ensembles où les immeubles n’ont pas de connexion avec la rue
Immeuble de logements
© CAUE de Paris
Construit en 1986, cet immeuble de logements du 18 rue Sthrau est signé par les architectes Michel Benoît, Marcellino Saab et Thierry Verbiest de l’agence AUSIA. La Régie Immobilière de la Ville de Paris en est le maître d’ouvrage. La RIVP est un organisme de logement social créé en 1923 pour la construction et la gestion d’immeubles à loyers modérés sur les terrains rendus disponibles par la démolition des anciennes fortifications de Paris.
© CAUE de Paris
L’immeuble répond par mimétisme aux formes urbaines avoisinantes. Les architectes s’inspirent de l’ensemble des Hautes-Formes, en dessinant une volumétrie à la géométrie pure et élancée. L’utilisation d’une brique claire fait le lien avec le bâtiment à sa gauche, donnant sur la rue Nationale. L’utilisation de ce matériau est très courante pour les habitations à bon marché qui caractérisent la ceinture périphérique de Paris comme dans le 13ᵉ.
© CAUE de Paris
L’entrée de l’immeuble est signalée par un porche monumental donnant sur la place du Docteur-Navarre. Le bâtiment semble tout à la fois imposant dans sa volumétrie et aéré grâce à un jeu de profondeur créé par des loggias en double hauteur. Son gabarit vertical est accentué par des ouvertures sur deux ou quatre niveaux.
© CAUE de Paris
Hommage aux Hautes-Formes
© CAUE de Paris
Pensé par les architectes Bernard Bourgade et Michel Londinsky, le chantier de cet immeuble de 36 logements est achevé en 1983. La maîtrise d’ouvrage est ici aussi assurée par la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP).
© CAUE de Paris
Longeant la rue Nationale, cet immeuble s’inscrit dans le prolongement de la rue des Hautes-Formes par un front bâti continu. Cet immeuble se présente comme un hommage aux Hautes-Formes avec une géométrie proche du dessin de l’ensemble de Christian de Portzamparc. L’angle des deux rues est travaillé par une arche répondant à celles des Hautes-Formes. Cette inspiration, bien qu’assumée par les architectes, n’est pas forcément lisible au premier regard.
Médiathèque Jean-Pierre Melville
© CAUE de Paris
Située à l’angle de ces deux rues iconiques du 13ᵉ, la médiathèque Jean-Pierre Melville est devenue un repaire dans le quartier. Ce site culturel est appelé médiathèque Jean-Pierre Melville en hommage au réalisateur français dont les studios se trouvaient à quelques pas, rue Jenner. De 1986 à 1989, le chantier s’étend sur trois années orchestrées par les architectes Daniel et Patrick Rubin, fondateurs de l’agence Canal.
© CAUE de Paris
Pour marquer le rapport du bâtiment à la rue, les architectes décident de donner à la façade principale une forme courbe s’enroulant autour d’un escalier desservant tous les niveaux. Bien que monumentale, la médiathèque présente une certaine sobriété dans son esthétique par l’utilisation du verre. La simplicité de cette façade vitrée permet de rendre visible l’activité intérieure, faisant d’elle l’ornement majeur du bâtiment.
© CAUE de Paris
La médiathèque est aussi connue pour sa spécialisation dans les langues asiatiques du fait de son implantation dans le principal quartier asiatique de Paris. Au dernier étage du bâtiment se trouve la bibliothèque Marguerite-Durand, spécialisée sur l’histoire des femmes, du féminisme et plus largement sur la question du genre. La médiathèque Jean-Pierre Melville accueille aussi des évènements culturels et des expositions temporaires.
Centre de réinsertion professionnelle
© CAUE de Paris
Dessiné par l’architecte Alain Gignoux, le centre de réinsertion professionnelle « Relais des carrières » ouvre ses portes en 1996. La maîtrise d’ouvrage est assurée par la SEMAPA, la Société d'Economie Mixte d'Aménagement de Paris, qui réalise, pour le compte de la Ville de Paris, de nombreuses opérations.
Son programme hétérogène articule un centre d’hébergement de 66 chambres équipées de trois lits, des bureaux, et des ateliers de formation à des métiers manuels et des services communs comme un restaurant, une bibliothèque, une salle de télévision… Sa composition est sciemment rendue lisible à travers une architecture épurée : les deux niveaux inférieurs sont attribués aux activités, le troisième étage est dédié aux services communs et le dernier est réservé aux chambres.
© CAUE de Paris
Construit à l’emplacement de l’ancien centre d’accueil Nicolas Flammel, le bâtiment s’étend sur une parcelle de 25 mètres de large sur 100 mètres de profondeur. Un portique en béton, en retrait par rapport à l’alignement des autres bâtiments sur rue, reflète la complexité de son programme entre sphère domestique et caractère public.
HBM rue Jean Fautrier
Une rue anciennement fermée © CAUE de Paris
Les Habitations à Bon Marché
Les Habitations à Bon Marché (HBM), correspondaient jusqu'en 1950, aux actuelles Habitations à Loyer Modéré (HLM). Elles sont implantées d’une façon linéaire et encerclent Paris, formant ainsi la « ceinture rouge ». Cela provient de la couleur de leurs briques apparentes, un matériau courant et bon marché. Quatre grandes caractéristiques peuvent définir les HBM : brique / habitat social / situées sur le boulevard des Maréchaux / édifiées dans l’entre-deux-guerres.
© CAUE de Paris
L’architecture des HBM met en lumière des éléments en volume : des balcons ou balconnets, des terrasses, des corniches, des entrées, des bow-windows sur plusieurs étages, des corbeaux (supports pour les balcons et corniches)...
Inspirées des cités jardins anglaises, ces HBM ont été organisées en îlot disposés en peigne autour d’un grand jardin commun. Les habitants pouvaient donc profiter de ce coin de verdure et de calme, à l’écart de l’effervescence de la rue.
© CAUE de Paris
Le percement de la rue
La rue Jean Fautrier est percée lors de l’aménagement de la zone d’aménagement concerté (ZAC) Château des Rentiers, afin de relier la rue Albert à la rue du Château des Rentiers.
La cour de l’ensemble des HBM a été entièrement ouverte à la circulation piétonne au début des années 90, ce qui n’était pas pour plaire à ses locataires. Craignant les mésusages de cet espace rendu public, les résidents se sont fait entendre pour que les redents (creux) soient fermés par de petits murets avec des grilles. Les zones créées entre les bâtiments sont devenues des cours plantées.
Délimitation ajoutée dans les années 90 © CAUE de Paris
Rue Marcel Duchamp
Des maisons d'artistes © CAUE de Paris
De 1993 et 1997, la rue Marcel Duchamp est construite à l’emplacement d’un ancien entrepôt de pavés. Ce sont les architectes Patrick Céleste et Dominique Blanc qui relèvent le défi de concevoir une rue entière. La rue compte 88 logements sociaux, dont 11 ateliers-logements d'artistes. Les architectes jouent avec les typologies des logements, variant les gabarits entre maisons individuelles et petits immeubles collectifs.
Bien que peinte en blanc, on note l’usage de la brique répandue dans les quartiers de la ceinture périphérique. De l’autre côté des maisons, se trouvent des cours aux façades tout autant élaborées que sur la rue.
Des volumes géométriques © CAUE de Paris
En hommage à la cantatrice américano-grecque, la rue aurait dû se nommer « rue Maria Callas » mais sa sœur aînée s’est opposée au projet. En raison du grand nombre d’artistes de la rue, les habitants ont finalement choisi de l’appeler « rue Marcel Duchamp », nom alors encore absent de la toponymie parisienne. Alexina « Teeny » Duchamp, la veuve du peintre et dessinateur français, encourage la démarche et participe même à son inauguration.
Pied d'arbre végétalisé © CAUE de Paris
La voie est sobrement aménagée par un alignement d’arbres de chaque côté des trottoirs. Plus récemment, elle a fait l’objet d’un permis de végétaliser de la Ville de Paris, porté par les habitants. Créé en 2015, ce dispositif permet aux riverains d’investir l’espace public par le jardinage. Ici l’accent est mis sur les pieds d’arbres, aujourd’hui en plein terre et équipés de bordures en potelets bois. Une fois mis en place, ces aménagements sont entretenus par les titulaires du permis pour la plantation, l’arrosage, le nettoyage…
Passage Bourgouin
Une ruelle de village © CAUE de Paris
Immiscez-vous dans ce passage aux allures de village. L’atmosphère paisible qui s’y dégage tranche avec l’effervescence urbaine des rues avoisinantes. Loin de l’urbanisme de tours qui caractérise le quartier des Olympiades, ce passage se compose de pavillons modestes et de petits gabarits, à l’abri des regards grâce à une végétation dense.
Le passage Bourgouin © Agence Rol, Gallica BnF
Ce passage bucolique doit son nom à son ancien propriétaire, Étienne Bourgoin (1819-1899), tanneur devenu marchand de vin au numéro 114 de l’avenue d'Ivry. Avant d’être acheté, le terrain était dédié à l’activité agricole. Des lotissements et des maisons sont progressivement construits par des artisans du quartier, en ne suivant aucune règle d’aménagement.
© CAUE de Paris
L’ouverture du passage est décidée en 1879 par Étienne Bourgoin. Puis, en 1959, il prend le statut de « voie privée ouverte à la circulation publique » pour n’entrer pleinement dans le domaine public qu’en 1994.
Son existence a été menacée en 1983 par un projet de zone d'aménagement concerté (ZAC) qui prévoyait sa destruction. Ce sont finalement les habitants du quartier qui ont eu gain de cause en obtenant son classement en zone protégée du fait de son caractère mémorial et paisible dans un tissu urbain dense et foisonnant.
© CAUE de Paris
En sortant du passage, longez la rue Nationale jusqu’au n°20, vous pourrez y croiser le passage Nationale, dont les terrains ont été, eux aussi, revendus par la famille Bourgoin.
Bureaux double-peau
Un bâtiment qui ondule © CAUE de Paris
Avec cet ouvrage, J. de Brauer réalise en 1976 l’un des immeubles de bureaux les plus intéressants de la décennie.
L’immeuble est composé de trois modules assemblés sur un socle commun laissant apparentes les structures porteuses. Il s’étend sur une parcelle longitudinale donnant sur la rue du Château des Rentiers. Ces volumes fragmentés, en redent, rompent avec l’alignement de la rue. L’immeuble compte cinq niveaux de bureaux accueillant plusieurs entreprises, surplombés par quatre étages de logements.
La façade plissée © CAUE de Paris
Sur la rue, la façade est plissée créant une sorte de vibration verticale. Elle est constituée d’une double peau vitrée sur toute sa hauteur, évitant son séquençage par les planchers. À l’arrière, invisible depuis la rue, le bâtiment dialogue avec un jardin aménagé en terrasses.
L’immeuble est entièrement rénové par les Studios d’architecture Ory & Associés en 2017. À cette occasion, la façade est déposée puis reposée, et des modifications mineures y sont apportées.
Le 72 rue Regnault © CAUE de Paris
J. de Brauer est aussi l’architecte du 72 rue Regnault, à quelques pas d’ici.
Immeubles sur cours
© CAUE de Paris
Cet ensemble de logements a vu le jour entre 1952 et 1953. Les architectes Jacques et Pierre Gréber ont choisi d’organiser les 176 appartements répartis en plusieurs immeubles, autour de trois grandes cours végétalisées. L’ensemble est mis à l’écart de la rue par un portail encerclant la parcelle.
© CAUE de Paris
L’esthétique des façades est travaillée par une différence de relief due à l’utilisation de la pierre de taille pour les rez-de-chaussée et des moellons de roche Saint-Maximin pour les étages supérieurs. L’encadrement des ouvertures, fenêtres et portes, est en béton armé. Se dégage de ces constructions, une intention de robustesse et de pérennité marquant l’architecture d’après-guerre.
© CAUE de Paris
À l’intérieur, les logements sont traversants, profitant d’un éclairage et d’une ventilation naturelle.
© CAUE de Paris
Usine Panhard et Levassor
© CAUE de Paris
Située sur une parcelle triangulaire entre les rues : Nationale, Regnault et l’avenue d’Ivry, l’ancienne usine Panhard et Levassor qui s'y trouvait était initialement dédiée à la fabrication automobile.
Fabrication automobile en 1891 © Agence de BTV, Gallica BNF
L’histoire de cette usine débute par la rencontre de l’ingénieur René Panhard avec le spécialiste du bois, Jules Périn. Leur atelier du faubourg Saint-Antoine n’est plus assez spacieux pour l’activité croissante de la compagnie. Ils décident alors de moderniser leurs locaux et achètent ce vaste terrain en 1891. La direction de l’usine est confiée à Emile Levassor qui s’associe à Panhard à la mort de Périn, en 1886.
L'usine en 1918 © Agence Rol, Gallica BnF
Organisée en bâtiments de dimensions et de fonctions différentes, cette immense usine s’étend sur plus de douze hectares. Des routes traversent le quartier de part en part pour desservir les ateliers de chaque côté. On y trouve des zones dédiées à la forge, à la mécanique, à la fabrique des machines-outils, au stockage des pièces finies, au montage des carrosseries. Une partie de l’usine est même allouée à l’essai des véhicules et à la réparation.
L'usine en 1889 © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Marque devenue illustre depuis les années 1890, Panhard et Levassor est absorbée en 1965 par Citroën pour cause financière. Deux ans plus tard, ce tournant signe la fin de l’activité de l’usine de l’avenue d’Ivry. Une grande partie est détruite, il ne reste de l’architecture d’origine que la parcelle triangulaire au n°13 avenue d’Ivry. Ce morceau de l’ancien bâtiment est rénové à partir de 2007 jusqu’en 2013.
Extension et surélévation © CAUE de Paris
L’agence d’architecture AREP, chargée du projet de réhabilitation, décide de l’agrandir aux extrémités pour former un triangle. La brique est utilisée pour créer une harmonie avec le bâti existant. Une extension est construite sur la toiture sous forme de deux containers industriels habillés d’une double peau semi-transparente en verre et métal perforé. La structure métallique a été conservée et un immense atrium central est créé pour apporter de la lumière. L’ancienne usine accueille aujourd’hui 24 000 m² de bureaux dont ceux d’AREP, ainsi qu’une crèche et un centre d’accueil pour les sans-abris.
Partie sauvegardée de l'usine © CAUE de Paris
Accéder au au parcours
Tramway
Porte d'Ivry (T3a)
Bus
Italie-Tolbiac (ligne 47)
Tolbiac - Baudricourt (lignes 62, 64 et 83)
Métro
Olympiades (ligne 14)
Tolbiac ou Porte d'Ivry (ligne 7)
Vélib'
Station n°13039 (Ivry / Simone Weil)