De l'école vétérinaire aux bords de Marne à Maisons-Alfort
Découvrez une partie du patrimoine foisonnant de Maisons-Alfort, de l’Ecole vétérinaire aux équipements du début du XXè siècle en bords de Marne. Que nous racontent-ils aujourd’hui ?
Remerciements : Archives départementales du Val-de-Marne Archives de Maisons-Alfort L’ Association Mille Ans d'Histoire (AMAH) Etienne Bacle Artbuild Vincent Lavergne Architecture Urbanisme Atelier WOA Yann Fraysse, architecte
Bibliographie :
- Dossier de presse, Agora Artbuild, 2023
- Document de présentation de la Maison de l’environnement, Yann Fraysse, 2023
- L'École vétérinaire d’Alfort au XXème siècle, Collectif, Gérard Klopp éditeur, 1998
- Maisons-Alfort, mille ans d’histoire, Tome 1. Des origines au XIXème siècle, Maisons-Alfort, mille ans d'histoire, Association pour la sauvegarde du patrimoine de la ville, 1984
- Maisons-Alfort 1900-1930, Art nouveau, Art déco, Collectif, ss dir. Maurice CULOT, Charlotte MUS, AAM Éditions, 2022
- Le patrimoine des communes du Val-de-Marne, Didier LAMARE, Myriam LINGUANOTTO, Clotilde BRÉGEAU, Éditions Flohic, 1993
- Boucles de la Marne, itinéraires de découverte, Comité départemental du Tourisme du Val-de-Marne, Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement du Val-de-Marne, Syndicat mixte Marne vive; 2002
- Architectures du 20e siècle en Île-de-France. 1900 - 2000 : 100 lieux pour 100 ans. Fiche L’Église Saint Agnès à Maisons-Alfort, DAPA, URCAUE IDF, 2001
- À la découverte de l'église Sainte-Agnès d'Alfort. Bijou Art déco enchâssé dans la ville, Claude GOURE, Philippe MAILLARD, A.A.S.A.A. EDITIONS, 2018
Aperçu du parcours
L’École nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA)
© Martin Argyroglo
Disposant d’un campus remarquable avec plusieurs bâtiments protégés au titre des Monuments Historiques, l’EnvA est parvenue à travers les siècles à s’adapter aux nouveaux besoins pédagogiques. Comprenant en 2023 plus de 700 étudiants, 80 enseignants-chercheurs et 30 chercheurs de laboratoires associés, l’école s’est progressivement agrandie depuis sa création en 1765. Les bâtiments du campus se sont étalés jusqu’à presque entièrement occuper les 12 hectares du site.
© Archives départementales du Val-de-Marne, FRAD094_ETP_001157_01
Au milieu du XVIIIe siècle, les épidémies qui ravagent le bétail rendent nécessaire la création de la première école vétérinaire au monde, à Lyon. Une seconde école ouvre en 1765 au Château d’Alfort. Son site rural est particulièrement bien adapté, entouré de champs et d’animaux, à la croisée entre les chemins de la Champagne et de la Bourgogne. Son fondateur, Claude Bourgelat, monte une équipe pédagogique.
© Archives départementales du Val-de-Marne, FRAD094_ETP_002025_02
La première configuration, imaginée en 1766 par l'architecte du Panthéon Jacques-Germain Soufflot, a disparu. Le château d’origine et ses dépendances, concentrés à la pointe nord du domaine, ont été remplacés par de nouvelles constructions tout au long du XIXème siècle. Ces dernières sont visibles surtout le long de l’avenue du général de Gaulle ou un peu en retrait : les deux pavillons d’entrée, le bâtiment Blin accueillant le musée Fragonard, le manège à chevaux …
La cité universitaire, © CAUE94
L’urbanisation du campus se poursuit durant le XXème siècle vers le sud du site, comme en témoigne la cité universitaire de l’architecte Emile Bois, construite en 1935. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les investissements sont moins importants et les bâtiments anciens, peu entretenus, deviennent vétustes. À partir des années 1990, plusieurs plans de réhabilitations/extensions sont entrepris, mais la rénovation de bâtiments patrimoniaux étant coûteuse, les constructions neuves sont souvent privilégiées.
Bâtiments hétéroclites (à droite, l’Agora) © Martin Argyroglo
Ainsi, au tournant du XXIe siècle, après plusieurs constructions récentes, le site devient particulièrement dense et peu d'emprises sont laissées libres. L’ensemble est assez hétéroclite. Des édifices à l’architecture simple et économique côtoient des “bâtiments-stars”, comme l’Agora et l’ONF livrés tous deux en 2022. Ces derniers, vitrines du renouveau du site de l’EnvA, se veulent modernes et écologiques, comme en témoignent leurs structures bois. À l’inverse, les locaux d’autres institutions partenaires, comme ceux de l’ANSES livrés en 2014, occupent de larges emprises sans pour autant rechercher une haute qualité architecturale.
La forte densification du site au fil des siècles a aussi eu pour conséquence de réduire les espaces de pleine terre.
Ces derniers assuraient pourtant un rôle écologique majeur : accueil de la biodiversité, îlots de fraîcheur, absorption des eaux de pluie, … Enfin, la diminution progressive du jardin botanique, patrimoine végétal historique de l’école, questionne les choix du passé et pose un enjeu futur important : retrouver le lien fondateur de l’école vétérinaire avec les mondes agricole et naturel.
Dans le podcast audio Etienne Bacle, l'ancien responsable des espaces verts de l’EnvA, vous parle du jardin botanique (© Justin Morin), et découvrez ci-dessous en image l'évolution de celui-ci depuis sa création en 1765.
Au XVIIIè siècle
En 1862
En 1903
En 2008
En 2023 © EnvA
L’École nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA)
© Martin Argyroglo
Disposant d’un campus remarquable avec plusieurs bâtiments protégés au titre des Monuments Historiques, l’EnvA est parvenue à travers les siècles à s’adapter aux nouveaux besoins pédagogiques. Comprenant en 2023 plus de 700 étudiants, 80 enseignants-chercheurs et 30 chercheurs de laboratoires associés, l’école s’est progressivement agrandie depuis sa création en 1765. Les bâtiments du campus se sont étalés jusqu’à presque entièrement occuper les 12 hectares du site.
© Archives départementales du Val-de-Marne, FRAD094_ETP_001157_01
Au milieu du XVIIIe siècle, les épidémies qui ravagent le bétail rendent nécessaire la création de la première école vétérinaire au monde, à Lyon. Une seconde école ouvre en 1765 au Château d’Alfort. Son site rural est particulièrement bien adapté, entouré de champs et d’animaux, à la croisée entre les chemins de la Champagne et de la Bourgogne. Son fondateur, Claude Bourgelat, monte une équipe pédagogique.
© Archives départementales du Val-de-Marne, FRAD094_ETP_002025_02
La première configuration, imaginée en 1766 par l'architecte du Panthéon Jacques-Germain Soufflot, a disparu. Le château d’origine et ses dépendances, concentrés à la pointe nord du domaine, ont été remplacés par de nouvelles constructions tout au long du XIXème siècle. Ces dernières sont visibles surtout le long de l’avenue du général de Gaulle ou un peu en retrait : les deux pavillons d’entrée, le bâtiment Blin accueillant le musée Fragonard, le manège à chevaux …
La cité universitaire, © CAUE94
L’urbanisation du campus se poursuit durant le XXème siècle vers le sud du site, comme en témoigne la cité universitaire de l’architecte Emile Bois, construite en 1935. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les investissements sont moins importants et les bâtiments anciens, peu entretenus, deviennent vétustes. À partir des années 1990, plusieurs plans de réhabilitations/extensions sont entrepris, mais la rénovation de bâtiments patrimoniaux étant coûteuse, les constructions neuves sont souvent privilégiées.
Bâtiments hétéroclites (à droite, l’Agora) © Martin Argyroglo
Ainsi, au tournant du XXIe siècle, après plusieurs constructions récentes, le site devient particulièrement dense et peu d'emprises sont laissées libres. L’ensemble est assez hétéroclite. Des édifices à l’architecture simple et économique côtoient des “bâtiments-stars”, comme l’Agora et l’ONF livrés tous deux en 2022. Ces derniers, vitrines du renouveau du site de l’EnvA, se veulent modernes et écologiques, comme en témoignent leurs structures bois. À l’inverse, les locaux d’autres institutions partenaires, comme ceux de l’ANSES livrés en 2014, occupent de larges emprises sans pour autant rechercher une haute qualité architecturale.
La forte densification du site au fil des siècles a aussi eu pour conséquence de réduire les espaces de pleine terre.
Ces derniers assuraient pourtant un rôle écologique majeur : accueil de la biodiversité, îlots de fraîcheur, absorption des eaux de pluie, … Enfin, la diminution progressive du jardin botanique, patrimoine végétal historique de l’école, questionne les choix du passé et pose un enjeu futur important : retrouver le lien fondateur de l’école vétérinaire avec les mondes agricole et naturel.
Dans le podcast audio Etienne Bacle, l'ancien responsable des espaces verts de l’EnvA, vous parle du jardin botanique (© Justin Morin), et découvrez ci-dessous en image l'évolution de celui-ci depuis sa création en 1765.
Au XVIIIè siècle
En 1862
En 1903
En 2008
En 2023 © EnvA
L’Agora, au coeur de l’EnvA
©ArtBuild ©TristanDeschamps
L’Agora devient le nouveau cœur de l’école vétérinaire. Il se situe, à l'intérieur du campus, dans l'axe de la future entrée.
Kevin Guidoux et Steven Ware de l’agence d'architecture ArtBuild, vous parlent des matériaux innovants du bâtiment Agora dans la capsule audio (© Justin Morin).
Façade du bâtiment Brion (aujourd’hui démoli)
©ArtBuild
L’Agora remplace l’ancien bâtiment Abel Brion. Construit en 1928 dans un style Art Déco, il était le tout premier hôpital à soigner des animaux domestiques en ambulatoire. L’édifice a été jugé trop abîmé pour être conservé. Toutefois sur recommandation des Architectes de Bâtiments de France, des pans de la façade nord ont été conservés, et notamment les trois doubles portes d’entrée en fer forgé. Les fondations existantes en pierre de moellons ont également été conservées.
©ArtBuild ©TristanDeschamps
Le réemploi est au cœur de la démarche de projet. Plus de 10 000 briques du bâtiment Brion ont été récupérées lors de son démantèlement, afin d’être utilisées dans la nouvelle construction. Celles-ci instaurent un dialogue avec les nouvelles briques et sont assemblées de façon à former des motifs de façade. Des briques de verre sont insérées ponctuellement pour apporter de la lumière aux espaces intérieurs et des moucharabiehs rendent le mur poreux par des jeux de retraits.
Plan du rez-de-chaussée de l’Agora
©ArtBuild
L'Agora, d’une surface de 4.500 m2, est composée de trois niveaux : sous-sol, rez-de-chaussée, premier étage. Son plan rectangulaire est relativement symétrique. Il accueille les services administratifs de l’École vétérinaire, six salles d’enseignement modulables, deux amphithéâtres de 250 places, un troisième de 80 et de nombreux espaces de travail dont une salle pour les exercices sur les mannequins animaliers Vet’Sim’s.
Patio et hall d’entrée
©ArtBuild ©TristanDeschamps
La majestueuse séquence d’entrée aspire les visiteurs sous un auvent de métal, puis les mène au hall. Ce dernier bénéficie d’une belle lumière, qui vient à la fois des 3 portes d’entrée vitrées, d’un patio leur faisant face et du plafond à caissons de bois ajourés. Un escalier en bois mène à l’étage. Au centre de l’Agora un autre escalier forme le seul élément en béton du bâtiment. Composé de deux volées ouvertes l’une sur l’autre, il fait se rencontrer étudiants et personnel administratif. Au sud, se trouvent les bureaux.
©ArtBuild ©TristanDeschamps
L’Agora est intégralement construite en structure bois apparente, instaurant une atmosphère chaleureuse. La trame rigoureuse de 1,20 m donne la mesure des lieux et permet de répartir les charges sur les fondations hétérogènes de l’ancien hôpital. La nouvelle structure porteuse résulte de différentes solutions techniques. Elle est composée de grandes poutres en lamellé-collé, de bois massif, de panneaux de bois lamellé-croisé (dont les couches sont collées perpendiculairement) et de murs à ossature bois.
©ArtBuild ©TristanDeschamps
Les architectes ont conçu un système de double mur en accolant la paroi extérieure en briques, non porteuse, au mur intérieur à ossature bois. Ce procédé technique dépendait de normes de construction qui ont subi des modifications après la phase de concours. La maîtrise d’œuvre a donc dû demander une ATex, une appréciation technique d’expérimentation, pour poursuivre le projet avec ce type de structure.
L’alliance d’un mur en brique et d’une structure bois est assez répandue en Belgique et en Allemagne.
Les briques protègent la structure des intempéries, et l’aspect extérieur reste identique dans le temps, contrairement à un bardage bois qui grise en vieillissant. L’Agora, technique et sensible, ouvre donc de nouvelles perspectives pour les architectes français : elle montre qu’il est possible de transformer le patrimoine historique, même maçonné, en ayant recours à des structures biosourcées.
Le siège de l'Office National des forêts (ONF)
© Sergio Grazia
Livré en 2022, le nouveau siège de l'Office national des forêts (ONF) en structure bois s’implante à côté de la future entrée principale de l’école vétérinaire.
© Sergio Grazia
Le nouveau siège de l’ONF est tout de bois construit comme le bâtiment Agora, son voisin sur le site de l’École vétérinaire. Il adopte néanmoins un discours bien personnel, se voulant quant à lui une démonstration de la puissance constructive du matériau. Pour un budget de 25 millions d’euros, le bâtiment de 7 600 m2 comprend 2 200 m3 de bois dont 84% sont issus de forêts gérées par l’ONF, dans une logique de circuit court.
© Sergio Grazia
Le bâtiment veut proposer, pour les 365 salariés de l’ONF, des locaux de travail chaleureux, modulables et tournés vers les pratiques collaboratives. La partie qui donne sur le parc de l’école vétérinaire, surnommée « maison ONF », est dédiée aux espaces collectifs et aux bureaux innovants.
© Sergio Grazia
C’est cette façade côté parc qui, si elle est la moins visible, est la plus intéressante. La toiture forme un éventail de bois qui, comme des branches autour d’un tronc, s’appuie sur un poteau central de 80x80 cm. L’autre façade donne sur l’avenue du Général Leclerc. La forme triangulaire de la parcelle a influencé l’organisation du bâtiment, qui se développe en deux ailes. Celles-ci se rencontrent en une proue arrondie, visible depuis la rue et qui marque l’entrée du siège.
L’ONF fait preuve de sobriété énergétique dans sa réalisation mais aussi dans son usage.
La maîtrise d'œuvre s’engage en effet sur un contrat d’exploitation et de maintenance de 7 ans. Les lauréats du marché, Vincent Lavergne et Atelier WOA, en groupement avec un bureau d’études et des entreprises, ont obtenu les labels écologiques E3C2 et Bâtiment Bas Carbone niveau excellence.
© Sergio Grazia
Le projet valorise tous les métiers de la filière bois, de la structure aux aménagements intérieurs. Les différentes essences proviennent des domaines de l’ONF Grand Est, Centre et Pays de la Loire. Chacune est utilisée de manière appropriée selon ses propriétés : structure en épicéa et pin douglas, menuiseries intérieures en hêtre, parquets et escaliers en chêne, banque d’accueil en robinier, menuiseries extérieures en chêne et aluminium.
© VLAU-WOA
Les poutres et les poteaux utilisés pour la structure du bâtiment sont en bois lamellé-collé. Les planchers sont constitués de solives supportant des panneaux de bois lamellé-croisé. Les façades sont composées de murs à ossature bois, système de deux panneaux enveloppant la structure et l’isolant. Seuls quelques éléments en béton donnent du poids au bâtiment et l’acier est utilisé là où des portées importantes le requièrent. Le montage de la structure n’a duré que six mois.
© Sergio Grazia
Le bois est donc omniprésent. S’il est à regretter que ce bâtiment, majestueux mais imposant, vienne densifier le site de l’école vétérinaire, il a le mérite de mettre en scène les qualités esthétiques et sensorielles d’un matériau-clé de la transition écologique.
Cité-jardin Georges Guyon
© Martin Argyroglo
La cité-jardin Georges Guyon de Maisons-Alfort, un modèle emblématique du patrimoine du Val-de-Marne, niché en fond de parcelle.
© Martin Argyroglo
Georges Guyon, architecte communal de la ville de Charenton, s'intéresse dès le XIXème siècle à la question du logement social et ouvrier. Il travaille avec ses deux fils, Maurice et Henri, avec lesquels il réalise de nombreux projets en région parisienne. La crise du logement et l’hygiénisme (la France connaît de nombreuses épidémies de tuberculose), sont alors au cœur des préoccupations architecturales et urbaines.
Usine Mirand&Courtine © AMAH
Œuvrant pour les sociétés d’Habitation à Bon Marché (HBM), Mirand & Courtine remporte en 1890 le premier prix d'un concours lancé par la Société française des habitations à bon marché pour construire des maisons ouvrières à Saint-Denis. Il réalise également l’usine de pâtes Mirand & Courtine, et l’hôtel particulier pour son directeur à Maison-Alfort. Henri Guyon suit les traces de son père, en faisant de Maisons-Alfort son terrain de jeu dans les années 1920.
Entrée de la Villa Renard, Allée des Rosiers, 1906, Carte Postale, © Archives municipales de Maisons-Alfort_9Fi26
Suite à l’acquisition d’un enclos au lieu-dit Le Moulin Neuf en 1879, l’entrepreneur Léopold Renard fait construire entre 1880 et 1889 un groupement d’habitations modèles servant de pied-à-terre pour l’été, dans le cadre de l’Exposition Internationale de Paris. Ce projet, nommé La Villa Renard, est divisé par la suite en 202 parcelles dont 198 pavillons avec jardins privés. Durant l'entre-deux-guerres, une cinquantaine d'entre eux deviendront des résidences principales à cause de la crise du logement.
IGN 1921 © Géoportail
La crise du logement au lendemain de la première guerre incite les industriels à rapprocher les ouvriers de leurs usines. L’Office Public d’HBM rachète des terrains à bas coût pour y faire construire des habitats collectifs. En 1931, la Société Anonyme des Habitations Économiques de la Seine présente le projet d’Henri Guyon. S'inspirant du modèle architectural britannique, sa cité-jardin voit le jour au sud de l’ancienne Villa Renard.
Photo IGN vue d’ensemble 1960 © Géoportail
Construite entre 1932 et 1935, la cité-jardin dite “Georges Guyon" est une réponse à la surmortalité ouvrière causée par la tuberculose. Elle est guidée par les théories hygiénistes de l’entre-deux-guerres qui luttent contre les épidémies et l’insalubrité, en valorisant les logements spacieux, ventilés et lumineux. S’étendant sur 1.9 hectares, la cité-jardin comprend 141 vastes logements, 39 pavillons avec jardins et 11 boutiques ouvertes sur la rue. Les espaces verts permettent de faire du sport et de cultiver la terre.
Les pavillons de la cité-jardin, situés à l'arrière de la parcelle, s'organisent de manière à former un ensemble homogène, fonctionnel et rationnel. Certains pavillons sont regroupés par 2 ou par 4, tandis que certaines maisons sont implantées en bande.
© CAUE 94
Ancienne usine Suze
© Martin Argyroglo
Forte de son histoire ouvrière, la Ville de Maisons-Alfort possède un patrimoine industriel riche.
Les vestiges de l'ancienne usine de Suze témoignent de sa prospérité jusqu’au milieu du XXème siècle.
Carte postale de l’usine suze avant son agrandissement en 1933 © AMAH
De nombreuses usines s’implantent en région parisienne à proximité de la Marne dès la première moitié du XIXème siècle. Maisons-Alfort prospère ainsi grâce aux riches entrepreneurs qui y développent leurs industries. Située sur les bords de Marne, l’ancienne distillerie de la ville est rachetée en 1898 par Fernand Moureaux et Henri Porte, inventeurs de la Suze, une nouvelle liqueur à base de Gentiane.
Façade de l’usine suze © Donation François Kollar, Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP Reproduction Stéphane Asseline, Région Île-de-France
Les bâtiments de la distillerie sont fonctionnels mais l'activité est florissante et l’usine se retrouve rapidement à l’étroit. En 1933, l’entreprise désigne l’architecte Paul Fénard pour moderniser et agrandir les locaux. De nouveaux magasins sont construits ainsi qu’une nouvelle façade Art Déco. Les armoiries des villes dans lesquelles l’entreprise est implantée figurent sur ce mur aveugle en parpaings de béton.
Façade de l’usine Suze, 2023 © CAUE94
Classée aux Monuments Historiques depuis 1993, la façade Art Déco illustre la manière dont l’architecture est utilisée pour véhiculer l’image de marque de la Suze, tout en s’intégrant au tissu urbain sans dénaturer le paysage. Elle s’inscrit dans le style en vogue durant l’entre-deux-guerres, tout en conservant son fonctionnalisme industriel.
Le stade de la suze © Archives départementales du Val-de-Marne 2FI/MaisonsAlfort 78
Fernand Moureaux entreprend également à Maisons-Alfort l'aménagement du stade de l’entreprise commandé aux architectes Marc Brillaud de Laujardière et Raymond Puthomme. Par ailleurs, l’industriel est l'un des mécènes de la construction de l’Église Sainte-Agnès. Il œuvre également dans d'autres villes comme à Trouville-sur-Mer où il fait construire de nombreuses villas, ou encore la piscine à l’architecture régionaliste s’inspirant des formes vernaculaires locales.
Église Sainte-Agnès d’Alfort
© Martin Argyroglo
Construite dans les années 1930 et véritable repère urbain, l'Église Sainte-Agnès de Maisons-Alfort est emblématique du style Art Déco.
Église Saint Agnès, 2023 © CAUE 94
L’Église Sainte-Agnès a été bâtie en quelques mois seulement, lors des “Chantiers du Cardinal”, une vaste campagne durant laquelle plus d’une centaine de bâtiments religieux sont édifiés. Novatrice pour son époque, l’Église Sainte-Agnès reflète les prouesses techniques du béton armé, ce qui lui vaut l'inscription au titre des Monuments Historiques en 1984. Elle s'inscrit dans la lignée de l’Église Notre-Dame du Raincy, un ouvrage majeur réalisé par l’architecte Auguste Perret.
Vue aérienne entre 1945 et 1975 © Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP, photographe Henrard Roger Stéphane Asseline, reproduction, Région Île-de-France
Marc Brillaud de Laujardière et Raymond Puthomme, architectes du stade des ouvriers de la distillerie de Maisons-Alfort, sont désignés pour la conception de l’Église Sainte-Agnès. Sa vitesse d’exécution remarquable (moins d'un an) est due à l’impulsion de l’Abbé David, curé d’Alfort en 1933, et au mécénat de Fernand Moreaux, le fondateur de l’usine de Suze alors en pleine expansion.
Vue de situation de l’église St Agnès dans le tissu urbain © Géoportail
Le terrain, contraint par la densité et l'hétérogénéité du tissu urbain, avec des bâtiments de petite taille, est de forme irrégulière, ce qui complexifie la réalisation de l'édifice. Les architectes optent pour une composition régulière, malgré une ouverture réduite sur la rue Moynet de 15m60. Le plan d’ensemble recherche la symétrie des éléments qui composent l'Église, comme le porche, le chœur et la sacristie.
©CAUE 94
La nef, haute de 18 mètres, et le clocher, culminant à 53 mètres et surmonté d’une croix en fer forgé de 8 mètres, témoignent de la monumentalité de l’édifice tout en dominant les bâtiments du quartier.
Alfort, Le carrefour de l’église Saint-Agnès © EnvA
Si Saint-Agnès fait partie des réalisations novatrices parmi les églises construites à cette époque, c'est parce qu’elle dispose d’une ossature en béton armé. Cela permet le percement de larges ouvertures latérales et la création d’une toiture terrasse alors rare pour ce type de bâtiment. Les façades sont revêtues de pierres polies ou pilées pour garder un aspect plus “classique”.
© CAUE 94
Les maîtres d’œuvres se sont également entourés d’artistes de renom comme les scuplteurs Richard Desvallières et Gabriel Rispal, le ferronnier d'art Raymond Subes ou encore l'orfèvre Jean Serrières dont les réalisations en matière de décoration, de serrurerie et de mobilier constituent un ensemble remarquable. L’ornementation est très présente. On retrouve le A de Saint-Agnès et le MA de Maisons-Alfort que l’on peut découvrir à l’entrée de l'église mais également dans les verrières et la ferronnerie. La décoration d’origine était le plus souvent figurative (vitraux, sculpture, fresque). Les vitraux du maître-verrier Max Ingrand évoquent l’histoire sainte, les vies de la vierge et de saint-Agnès. Il collabore également avec son épouse, Paule, avec qui il réalise des fresques rehaussées d'or.
Maison de l’environnement
© Martin Argyroglo
La Maison de l’Environnement, implantée au cœur des espaces paysagers des bords de Marne, accompagne les Maisonnais dans leur transition écologique.
© Yann Fraysse architecte
La Maison de l’Environnement de Maisons-Alfort résulte de la transformation d’une station essence désaffectée, typique de l’architecture des années 1960. Forte de symboliques, cette reconversion menée par l’architecte Yann Fraysse a été livrée en 2023 après 18 mois de chantier. Le projet, dont le coût total s’élève à 2,6 millions d’euros TTC, s'inscrit dans la politique municipale de reconquête des bords de Marne.
© Yann Fraysse architecte
L’équipement d’une surface de 340 m2, a pour vocation de sensibiliser les habitants aux questions écologiques et invite à la promenade paysagère le long de la Marne. Des espaces modulables pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes, permettent entre autres l’intervention de différents partenaires, comme l’Office National des Forêts, la Ligue pour la protection des oiseaux, l’ANSES, les Voies navigables de France ou encore l’école vétérinaire d’Alfort. Il propose des ateliers, des expositions etc. Par ailleurs, un café associatif propose des produits locaux issus de circuits courts.
© Martin Argyroglo
Imprégné de nature grâce à ses larges baies, le bâtiment se veut accueillant et s'intègre à son environnement. Son parvis percé de fosses végétales crée une ambiance piétonne, fait ralentir les véhicules et attire les passants vers les espaces arborés des bords de Marne. Une péniche amarrée en contre-bas, dont les travaux sont en cours en 2023, abritera d’autres espaces de sensibilisation et un restaurant. Sa terrasse répondra aux balcons de la Maison de l’environnement tournés vers la rivière.
© Martin Argyroglo
L’invitation à la Marne est en effet l’enjeu central de ce projet, qui crée une transition entre l’avenue Foch et le cours d’eau. Un aménagement paysager accompagne la Maison de l'Environnement et a été conçu par un bureau d'étude interne à la commune. Le décroutage de l’asphalte existant a permis de libérer 200 m2 de pleine terre, pour une meilleure infiltration des eaux et optimiser la croissance des végétaux.
© Yann Fraysse architecte
Désaffectée depuis 2018, la station essence en béton armé avec son auvent métallique était relativement abîmée. Certains voiles de béton vétustes ont été remplacés par du béton bas carbone et la charpente en acier a laissé place à une structure neuve, en mixte bois-acier. Néanmoins l’architecture fait la part belle à l’économie de matériaux. Par exemple, les aménagements intérieurs laissent la structure apparente au lieu de la masquer par des revêtements. Ainsi un aspect “brut” vient contrebalancer la douceur naturelle des feuillages visibles à travers les baies vitrées.
© Yann Fraysse architecte
Si certaines ambitions écologiques n’ont pu aboutir (quelques matériaux étaient devenus indisponibles au moment du chantier), la Maison de l’Environnement exploite habilement les outils bioclimatiques afin de limiter ses besoins énergétiques. Les façades sont isolées du froid par du liège expansé. Pour éviter les surchauffes d’été, des casquettes coupent les rayons du soleil côté sud et des fenêtres à soufflets en partie basse au nord et en partie haute au sud créent des courants d’air à travers le bâtiment. Les arbres et leurs feuilles participent aussi à réguler naturellement les apports solaires.
La capsule audio au début de l'article vous permet d'écoutez Yann Fraysse, architecte, vous parler de la Maison de l’environnement (© Justin Morin).
Vestiges de l’Orangerie du Château Gaillard
© Martin Argyroglo
Du Château Gaillard au Moulin Brûlé, seuls subsistent les vestiges de l’Orangerie du Domaine de Charentonneau.
Vestige de l’orangerie du Château Gaillard, 2023, Photo de l’Orangerie d’époque. © AMAH, 5FI0393
Les vestiges de l’Orangerie sont les seuls fragments visibles qui témoignent de l'existence du Château Gaillard. Également connu sous le nom de Château de Charentonneau, il est entouré d’une ferme, de plusieurs dépendances, d’un pigeonnier et d’un moulin, le Moulin dit “Brûlé”, réaménagé sous Louis XV. Entourée de fossés, la demeure seigneuriale établie au cours des XVIIe et XVIIIe siècles est démolie en 1957.
Domaine de Charentonneau © AMAH, 5FI0403
L'existence du bourg de Charentonneau est aussi ancienne que celle du bourg de Maisons. Dès le Xème siècle, le domaine s’étend de la Marne à l’actuelle avenue du Général Leclerc, et jusqu'à Créteil. Cette propriété, issue de l’Abbaye de Saint-Maur, est vendue à la Révolution puis rachetée au profit de la Nation.
Plan du parc de Charentonneau indiquant le lotissement pour la vente en détail dréssé par E. Garciot en 1899. © BnF/ Gallica
Le domaine est progressivement découpé en parcelles, avant d'être acquis par le Général Berthier, puis par le baron Rodier Salièges en 1808, et enfin par la famille Joüet-Pastré. Le tout premier lotissement est construit à partir de 1897. Les terres situées à l’est et au sud du Château se couvrent ainsi de villas et de pavillons selon une trame viaire régulière.
Lotissement du Château Gaillard, 2023 © CAUE 94
À la fin des années 1950, le Domaine de Charentonneau est de nouveau morcelé. La chapelle Saint-Gabriel et l’actuel quartier Charentonneau sont construits sur des parcelles de l’ancien Domaine. Un grand ensemble, conçu par les architectes Jean Tandeau de Marsac et André Riegler, voit le jour en 1961, à l’emplacement de l’ancien parc de 65881m2. Il se compose de quatre barres d’immeuble de 11 étages et comprend 704 logements. Un groupe scolaire, un centre commercial et un gymnase complètent le projet de logements.
Vue de détail, vestige d’arcade et masque de l’orangerie, 2023 © CAUE 94
Seules les arcades sculptées en plein cintre subsistent aujourd'hui. La clé de voûte placée à l’axe des arcs est ornée de mascarons, qui sont des masques effrayants à figure humaine. L’Orangerie est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1929.
Vestige de l’orangerie, face au lotissement créé, 2023 © Martin Argyroglo
Plusieurs scènes du film “Archimède et le Clochard” dans lequel joue Jean Gabin sont tournées devant le Château Gaillard avant sa démolition. Le film illustre le déclin de la banlieue balayée par l’avènement des grands ensembles.
Le Moulin Brûlé
© Martin Argyroglo
Le temps des moulins et des guinguettes à Maisons-Alfort.
Le Moulin Brûlé, 1905 © Archives Municipales de Maisons-Alfort, 9Fi324
L’ancien moulin, construit en 989 sur l’île de Charentonneau, appartient au domaine du Château Gaillard. Remodelé sous Louis XV, il dispose d’une galerie de stockage sur deux étages, de trois arcades et d’une roue à aubes. Une passerelle métallique, autrefois en bois, permet d'y accéder depuis le Château. Détruit par un incendie en 1883, il ne subsiste du Moulin dit « Brûlé » que ses piles et une partie bâtie.
Pêcheurs dans l'île, 1910, Carte Postale © Archives Municipales de Maisons-Alfort, 9FI284
Dans les années 1920, le site du Moulin Brûlé est transformé en guinguette. Il anime la promenade des berges, fréquemment empruntée par les parisiens depuis la création en 1849 d’un débarcadère et de la Gare d’Alfort. L’arrivée par le bâteau ou le train rend le site très prisé. La présence du fort de Charenton et de ses militaires participent au développement des loisirs sur les bords de Marne.
Albert Capaul, artiste peintre. Val-de-Marne, vues générales et détails: aquarelles, Moulin de charentonneau (1880) © Archives départementales du Val-de-Marne, 9FI MAISONSALFORT 3
Le thème des guinguettes et de son moulin inspire de nombreux artistes dont le peintre Paul Cézanne. Il fréquente régulièrement les guinguettes de Maisons-Alfort et s’inspire des bords de Marne. Le Moulin Brûlé lui sert d’ailleurs de sujet dans son huile sur toile de 1890 intitulée « Le Moulin brûlé à Maisons-Alfort ».
Domaine de Château-Gaillard, carte postale © Archives départementales du Val-de-Marne, 2FI MAISONSALFORT 131
L’urbanisation de Maisons-Alfort sonne la fin de l’essor des guinguettes. La création du lotissement de Charentonneau en 1897 laisse place à un quartier paisible de maisons et de villas en bord de Marne. Les établissements comme les débits de vins, les bals publics, les cafés, les restaurants ou encore les hôtels garnis y sont alors interdits. Seules les guinguettes existantes peuvent continuer d’accueillir du public durant les décennies suivantes.
Le Moulin Brûlé, salle de réception, 2023 © CAUE 94
Le Moulin Brûlé sert d’hôpital pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’être complètement détruit dans les années 1950. Le site laisse place à un bâtiment communal construit en 1994 par les architectes Gilles Roquelaure et Jonathan Read. Le projet est composé de quatre salles de réception dont l'une, de 675 m2, peut recevoir jusqu’à 250 personnes.
Mur d’eau, 2023 © CAUE 94
Le projet est conçu autour d’un mur d’eau emblématique. Il permet de réguler la température en rafraîchissant les intérieurs par ruissellement d’eau sur une paroi verticale vitrée. Le principe d’évapotranspiration évite la captation du rayonnement solaire et abaisse la température de surface des parois. L’eau des récupérateurs est pompée pour être ensuite distribuée. Le mur d’eau est un système très utile sous un climat tempéré, mais moins performant sous un climat chaud.
La plage municipale
© Martin Argyroglo
Les bords de Marne, un cadre propice au développement des loisirs au XIXème siècle.
Piscine de la plage de Maisons-Alfort, 2023 © AMAH, 5FI0886
La pratique de la baignade est ancienne. Elle se démocratise au XIXème siècle en se dissociant de la toilette. Par ailleurs, les Jeux Olympiques génèrent un engouement pour la baignade qui s’intensifie avec l’instauration des congés payés sous Napoléon III. La situation géographique de Maisons-Alfort, en bordure de la Marne et aux berges faciles d'accès depuis Paris, est particulièrement favorable à cette pratique divertissante.
Les infrastructures de la piscine de Maisons-Alfort. © AMAH, 5FI0876
Dès le XIXème siècle, la plage est aménagée sommairement avec quelques cabines. Alors que le mouvement hygiéniste de l’entre-deux-guerres incite à pratiquer une activité physique régulière comme la natation, une infrastructure spécifique est construite en 1930 pour encadrer et sécuriser la baignade dans la Marne, pratique alors en pleine expansion.
Charentonneau, la plage, le petit bain © Archives départementales du Val-de-Marne, 2FI MAISONSALFORT 358
Gérée par un concessionnaire, la plage aurait été construite par l’architecte municipal de Maisons-Alfort. L’ensemble des berges s’étend sur 250 mètres et est recouvert de sable. Le complexe réalisé comprend un bâtiment principal, des pergolas, 250 cabines, des vestiaires, deux terrains de sport et un plongeoir olympique haut de 10 mètres. Renommé pour l'époque, il peut accueillir jusqu’à 4000 personnes. Un petit bain est séparé de la rivière par des pontons flottants. Aujourd’hui seuls subsistent les bords de Marne.
Piscine de la plage de Maisons-Alfort, 2023 © CAUE 94
Le bâtiment est détruit, suite à l’interdiction de la baignade en 1970 par arrêté préfectoral. Bien qu'il soit toujours en vigueur, il pourrait devenir obsolète à l’avenir. Le Val-de-Marne met en œuvre des dispositifs permettant une meilleure qualité de l’eau en milieu naturel. La Seine étant accessible durant les Jeux Olympiques 2024, un retour aux loisirs aquatiques dans la Marne est envisagé dans les prochaines années.
A86 qui traverse le quartier du nord au sud, 2023 © CAUE 94
Depuis les années 1980, le quartier de Charentonneau est en pleine mutation avec la densification de masse des grands ensembles. Par ailleurs, ce quartier connaît une autre mutation, l’A86 qui traverse le quartier du nord au sud, donne un tout autre visage aux bords de Marne, autrefois réputés pour leurs guinguettes. Ce quartier où les pavillons fleurissent devient essentiellement résidentiel.
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Métro
École Vétérinaire de Maisons-Alfort (ligne 8)